Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Publié le 13 avril 2015

10èmes Assises "Recherche & Entreprises" en Champagne Ardenne : l’innovation sociale

Les 10èmes assises "Recherche & Entreprises" se sont tenues à Reims le 31 mars 2015 devant près de 500 personnes. Chefs d’entreprise, acteurs économiques et consulaires, chercheurs, universitaires, étudiants, élus et institutionnels... Ont assisté aux tables rondes et débats, et notamment à celle concernant les impacts sociaux de l'innovation dans laquelle intervenait Patricia Andriot, vice-présidente du RTES.

La matinée s'est déroulée autour de tables rondes d'acteurs institutionnels et économiques autour de la question de l'impact de la fusion des régions sur la politique d'innovation. Les ateliers de l'après-midi ont porté sur différents sujets et un débat-témoignage a conclu la rencontre avec Erik Orsenna, économiste, écrivain et membre de l’Académie française. Ce dernier a proposé une analyse sur "le temps revenu de la géographie et des territoires", défendant l'idée que, dans un contexte de mondialisation et de concurrence exacerbée, y compris entre territoire, nous vivons une époque de découverte de la géographie, de l'identité territoriale et de la valorisation de savoir. Il suggère que de la capacité à faire ensemble ou pas, à se mettre en réseau ou pas, dépend finalement de la vitalité de ces territoires. Patricia Andriot, vice-présidente du Conseil régional Champagne-Ardenne, déléguée à l’Economie Sociale et Solidaire, et vice-présidente du RTES, présidait quant à elle l'atelier intitulé "Impacts sociétaux de l’innovation". Voici quelques éléments qu'elle en a dégagés. "Les différents témoignages qui ont alimenté la réflexion de cette table ronde étaient : -le groupe la Poste a présenté sa charte alliance dynamique - ou comment utiliser son réseau de facteurs pour répondre à de nouveaux services, -l'Ardear a présenté son travail sur les circuits courts, -l'URCA (université Reims) a expliqué sa nouvelle approche de la diffusion de la culture scientifique, -Neoma a présenté le projet simpact (qui s'intéresse aux fondements économiques de l'innovation sociale). Plusieurs constats sont à dégager de ces témoignages : -d'abord le constat, que bien que le concept d'innovation reste toujours polysémite (on met beaucoup de choses derrière ce terme), sa prise en compte progresse indéniablement partout, preuve en est : "politique d'innovation" n'est plus synonyme aujourd'hui de soutien aux innovations technologiques, -le point commun à tous les témoignages et à tout ce qui concerne l'innovation sociale est la reconnexion entre le besoin et le produit ou le service rendu. On ne mise pas que sur la technologique pour répondre aux besoins de l'homme ; on reconnait que l'organisation humaine y contribue en elle-même : nouvelle organisation de travail, nouveaux collectifs pour produire, prise en compte de la qualité du service rendu, etc.... -cette approche touche tous les domaines : secteurs des services, mais aussi de l'agriculture, de l'industrie, du numérique, -son évaluation, voire sa critérisation est nécessaire pour en comprendre les retombées mais appelle de la vigilance afin de ne pas tomber dans le piège de lui appliquer les grilles de l'innovation technologique. En résumé, en replaçant l'humain au coeur de l'économie, l'innovation sociale joue bien un rôle de correctif d'une économie capitaliste un peu trop débridée qui a oublié sur son chemin, l'humain. Toute la question et tout l'enjeu est de faire de ce mot à la mode est vrai vecteur de transformation sociétale et de ne pas juste en faire un effet placebo."

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