Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Publié le 9 novembre 2012

« Associer ESS et innovation environnementale »

Militant syndical interprofessionnel, impliqué de longue date dans la vie associative locale, François Lafourcade est adjoint au Maire de Tours [138], en charge de l’ESS. Il voit dans l’insertion par l'activité économique et l’innovation environnementale deux secteurs clefs pour le développement de l’ESS. Rencontre avec un des nouveaux membres du conseil d'administration du RTES.

Comment s’est développée l’ESS à Tours ?

A Tours, l’ESS est d’abord caractérisée par un foisonnement associatif, pré-existant à la mise en place de politiques publiques de soutien au secteur. Le cinéma indépendant « Les Studios » est l'un des plus beaux exemples de cette vitalité. Créé en 1962, il compte 26 000 adhérents, 19 salariés, et fonctionne principalement sur les recettes qu’il génère. Et cela en ayant développé en son sein une entreprise d’insertion. Depuis que la ville a mis en place une politique de soutien à l’ESS, nos actions ont principalement porté sur les questions de l’emploi ; et notamment le soutien à l’IAE via le recours aux clauses d’insertion dans les marchés passés par les collectivités. C’est un levier encore trop peu utilisé.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

Nous voulons associer plus systématiquement ESS et innovation environnementale. Nous avons par exemple impulsé la création d’une Scic d’auto-partage. Une partie des produits servis en restauration collective sont achetés à des producteurs bio et locaux - via la Scic régionale SelfBio-Centre - en utilisant également les clauses spécifiques du code des marchés publics. Nous travaillons maintenant à mettre en place des politiques foncières permettant le développement d’une agriculture péri-urbaine. Nous avons déjà acheté 5 hectares pour permettre l’installation de jeunes paysans. Autre orientation : donner plus de place à l’ESS dans la production d’énergie, en s’appuyant notamment sur des acteurs comme la Scic Bois Bocage Energie. Pour autant nous n'oublions pas les autres secteurs dynamiques de l'ESS. Dans le domaine culturel par exemple nous allons soutenir la création d’une SCIC dont les projets sont porteurs de sens et d’utilité sociale pour notre ville.

document.jpgSelon vous, quelles devraient être les priorités du ministre délégué en charge de l’ESS ?

La feuille de route que nous a présentée Benoit Hamon en juillet dernier lors de l’assemblée générale du RTES est intéressante. En tant que militant de l’économie solidaire, j'en retiens un point qui me tient particulièrement à cœur : la définition du périmètre de ce qu’est l’ESS. Et sur ce sujet, je reprends à mon compte les propositions de Claude Alphandéry et du Labo ESS sur la nécessité de ne plus se limiter à une entrée statutaire mais de réfléchir – ensemble - à ce que sont les valeurs de l’ESS. Pour ma part, je suis par exemple très attaché aux questions de gouvernance et d’actions locales.

Pourquoi avoir rejoint le Conseil d’administration du RTES ? Quelles orientations souhaitez-vous donner au réseau ?

Rejoindre le conseil d'administration du RTES, c’est se saisir des opportunités offertes par le travail en réseau. On s’imprègne d’autres regards de l’ESS, on pioche des idées et on avance ensemble dans la construction d’une vision partagée du secteur. Et pour ma part, j’aimerais que le RTES développe encore davantage ses actions autour de l’IAE...