Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Publié le 18 juin 2010

Interbio Normandie Service, une scic pour plus de bio dans les cantines

Depuis plus de dix ans, les acteurs bio de la Région Basse-Normandie unissent leurs forces pour développer l'agriculture biologique locale. Dernière née de cette mutualisation, la Scic Interbio Normandie Service doit faciliter la fourniture de produits biologiques locaux aux établissement scolaires de la région. Rencontre avec Jean-François Moulin, gérant de la Scic et gérant d'une boulangerie en Scop, La Falue.

Comment est née la Scic ? C'est l'association interprofessionnelle Interbio Normandie qui regroupe les producteurs, les transformateurs et des distributeurs bio locaux qui a donné naissance à la Scic avec l'appui de la Région Basse-Normandie. Le but est de promouvoir l'utilisation de produits biologiques locaux dans la restauration collective en facilitant l'achat. La structuration de la filière est une clé importante pour permettre le développement de l'agriculture bio. Le Conseil Régional a financé une étude sur l'état de l'offre et de la demande en produits biologiques sur la restauration hors domicile. Cela a permis de mieux connaître les besoins des gestionnaires et des cuisiniers des lycées de travailler les procédures d'appel d'offres et de marchés publics. La commercialisation de mets biologiques a nécessité la mise en oeuvre d'un statut juridique plus adapté et celui de la coopérative d'intérêt collectif correspondait à notre volonté d'associer des acteurs divers dans un cadre démocratique et de conserver un rôle prépondérant aux membres fondateurs de l'association Interbio Normandie.

document.jpgComment fonctionne Interbio Normandie Service ? Notre chiffre d'affaire vient de la vente de produits biologiques aux établissements scolaires, du lycée aux écoles primaires. La Scic propose son catalogue de produits et centralise les commandes et la facturation, répondant à la demande des gestionnaires et des cuisiniers des lycées. Les livraisons sont assurées par les producteurs eux-mêmes qui s'efforcent de mutualiser leurs déplacements. Ce mode de livraison bio et local favorise les échanges entre les producteurs et les cuisiniers et fonde notre démarche, à l'heure où les grands opérateurs de la restauration collective proposent des produits bio mais non locaux. Sur ce point, nous bénéficions du soutien de la Région qui insiste sur ce lien entre le bio et le local, notamment au travers d'une charte des professionnels. Les collectivités locales n'ont pas investie dans le capital. Elles hésitent encore à s'engager dans ce type de montage. De son côté, la Scic ne recherche pas de subvention, préférant un développement conforme à la progression de son chiffre d'affaire.

document.jpgQuel bilan tirez-vous de vos deux premières années d'activités ? Nous sommes plutôt satisfaits, le nombre de repas contenant au moins un met issu de l'agriculture biologique progresse fortement (300 000 repas en 2009 pour 206000 en 2008). Cette croissance est solide, elle est basée sur des prix justes non subventionnés et sur la préférence donnée à une intégration régulière de produits bio plutôt que des repas ponctuels « tout bio ». Aujourd'hui, des lycées passent des commandes journalières et c'est bien cette démarche qui est structurante pour la filière locale et permet de renforcer l'agriculture paysanne garante d'un développement local créateur d'emplois et respectueux de l'environnement. Pour en savoir plus sur Interbio Normandie service.

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