"La Collectivité Territoriale de Corse fait du développement de l’ESS un impératif"
L’Economie Sociale et Solidaire en Corse, ce sont plus de 1.000 établissements, essentiellement des associations à dimension locale, concentrées sur des activités de service, près de 8.400 salariés et environ 70.000 bénévoles. Le secteur de l’ESS en Corse représente plus de 11% du secteur privé de l’île. Entretien avec Jean Zuccarelli, Président de l’ADEC et conseiller exécutif de Corse
Quels sont pour vous les acteurs et/ou les projets emblématiques de l'ESS corse?
Les principaux acteurs de ce secteur et ainsi nos partenaires les plus actifs sont la CRESS de Corse, la boutique de gestion Ile Conseil, la couveuse d’entreprise C2E, la Coopérative d’Activités et d’Emploi A Prova, l’Aract, les chambres consulaires, les outils financiers de la plateforme Corse Financement pilotée par l’ADEC, comme Corse Active ou Creasol, Corse Initiative Réseau, l’Adie et bien entendu le maillage serré des associations qui font de l’économie sociale et solidaire l’essentiel de leur quotidien.
Parmi les grands projets emblématiques que nous souhaitons mener à bien, figure en bonne place le « contrat emploi-tremplin », mis en place par la Collectivité territoriale de Corse. Une mesure forte qui devrait tout à la fois permettre de favoriser la création d’emplois pérennes dans les secteurs associatif et de l’Insertion par l’Activité Economique (IAE), et permettre aux demandeurs d’emploi d’acquérir une première expérience professionnelle ou de consolider une expérience fractionnée [153].
Dans le droit fil de l’esprit de la feuille de route de l’ADEC dont l’emploi est le leitmotiv, cette mesure que l’ADEC finance à hauteur d’1,5 M€ devrait créer une centaine d’emplois dans la région.
Quel rôle joue la collectivité territoriale dans le développement de l'ESS ?
En posant sur la table une enveloppe de 6 M€, la Collectivité Territoriale de Corse a fait du développement de l’ESS en Corse un impératif. Elle est en tout point un véritable partenaire opérationnel et financier.
Quels sont vos projets à long et moyen terme ?
En premier lieu, participer à la structuration et la représentation du secteur : en soutenant notamment le développement de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire, en développant des contrats de filières ESS, notamment la filière des services aux personnes et en participant à divers réseaux et centre de ressources. Le deuxième axe fort de la politique ESS que j’entends mener à l’ADEC est de faciliter le développement des projets d’économie sociale et solidaire et ainsi favoriser la création d’emplois, le maintien et la qualification d’emplois durables dans ce secteur.
De manière plus générale quelle est votre vision de l'ESS nationale ?
Parfois les chiffres en disent plus long que les grands discours. De l’ESS sur le plan national, je retiens : 10% de l’emploi français, 2,3 millions de personnes salariées, 53 millions d’euros de rémunérations brutes, 215 000 établissements employeurs, plus de 100 000 emplois créés chaque année. Véritable moteur pour l’emploi, l’ESS, c’est à la fois des entreprises polymorphes, une forte présence dans l’univers des PME, une économie de services qui place l’homme au coeur des préoccupations.
Pourquoi intégrer un réseau comme le RTES ?
L’ADEC souhaite rejoindre aujourd’hui le RTES (Réseau des Territoires pour l’Economie Sociale et Solidaire) et y adhérer en tant que membre au nom de la Collectivité Territoriale de Corse pour qu’elle contribue avec l’ensemble des acteurs à cette démarche de développement durable et qu’elle prenne toute sa place dans les réseaux associatifs qui structurent l’économie sociale et solidaire.
Pour en savoir plus sur l'ESS en Corse, vous pouvez visiter le site de l'ADEC et consulter Cors'Eco-solidaire, le plan de cohésion économique, sociale et solidaire adopté en mars 2011.
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