La France se dote d’un laboratoire de l’innovation publique : Futurs publics
Marylise Lebranchu, ministre de la réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la fonction publique a lancé le programme d’innovation « Futurs Publics » à l’occasion de la journée «connexions innovantes ».
Organisée par le Mouves, en partenariat avec le Secrétariat général pour la Modernisation de l’Action Publique (SGMAP) et Paris Incubateurs, la journée « connexions innovantes » était dédiée à la co-construction de solutions nouvelles à des besoins sociaux en constante augmentation.
Etat, collectivités, entrepreneurs sociaux, start-up se sont réunis le 7 novembre pour s’impliquer dans l’expérimentation d’un format innovant d’émergence de solutions, axé sur la thématique de l’autonomie des personnes âgées. 45 participants, venus de toute la France, ont participé à ce format concret de mise en commun des connaissances au service des besoins sociaux des français.
Cette journée de travail en ateliers a bénéficié du soutien de Michèle Delaunay, Ministre déléguée aux personnes âgées et à l’Autonomie, et Marylise Lebranchu, Ministre de la Réforme de l’Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique. Cette derrière est venue annoncer en personne le lancement de « Futurs publics », le laboratoire d’innovations de l’Etat, qui érige la co-construction comme une des méthodes d’élaboration des politiques
Ce laboratoire a pour vocation d’évaluer les politiques publiques et de faire des propositions de réforme avec pour but de simplifier la vie des usagers. Cette initiative, inédite en France, s’inspire d’expériences étrangères (Royaume-Uni, Canada, Australie) dont la plus aboutie est celle du MindLab au Danemark [36]
Créé en 2002, le MindLab est financé par les ministères de l’Économie, de l’Emploi et de l’Éducation : il est chargé de faire des propositions d’amélioration sur les sujets sur lesquels il est saisi (santé, éducation, fiscalité…). Par exemple, le MindLab a travaillé sur la fraude fiscale et a permis de la diviser par trois depuis 2005 en se focalisant sur le civisme fiscal et l’aide au déclarant plutôt que de tenter de démasquer les fraudeurs. Les accidents du travail ont également constitué un chantier pour le laboratoire danois qui a permis, en proposant des mesures axées sur le retour à l’emploi plutôt que sur l’indemnisation de l’accident, une réduction des dépenses de l’ordre de 20 %. Toutefois, la réduction des dépenses publiques n’est qu’une externalité positive émanant des travaux du laboratoire : l’objectif premier est de simplifier l’usage des services publics et donc de les rendre plus efficaces.
Pour le Mouves, "les entreprises sociales ont un rôle important à jouer face au défi des pouvoirs publics : continuer à assurer partout sur le territoire une action publique de qualité, accessible à toutes et à tous, dans un contexte de croissance des besoins sociaux…et de fortes contraintes budgétaires". Pour répondre à cette équation a priori insoluble un nouveau mode d’élaboration des politiques publiques, intégrant de nouveaux acteurs, est nécessaire.
En ce sens, les entreprises sociales, proches des usagers, constituent souvent le chaînon manquant entre l’Etat et les populations en difficultés. Socialement innovantes, elles élaborent et expérimentent dans les territoires des solutions nouvelles à des besoins sociaux et/ou environnementaux sans cesse plus complexes, qui peuvent être ensuite généralisés par la puissance publique. »
Pour en savoir plus : www.modernisation.gouv.fr