Marie-Christine Pons, Présidente de la commission Economie sociale et insertion par l’activité économique du Conseil régional Midi-Pyrénées
Engagée depuis toujours dans l’ESS, Marie-Christine Pons compte à son actif le lancement et la gestion de deux Scop ainsi qu’un engagement militant pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Elue pour la première fois sur les listes Europe Ecologie, elle préside la commission économie sociale et insertion par l'activité économique de la Région Midi-Pyrénées et vient de rejoindre le CA du RTES.
Quelle est la situation de l'ESS en Midi-Pyrénées ?
L'ESS représente 11 %* des emplois régionaux avec de fortes disparités territoriales, l'essentiel de ces emplois étant concentré sur la région toulousaine. Au sein du Conseil régional, le soutien à l'ESS est répartie entre plusieurs directions : par exemple, l'aide aux Cuma est gérée par le service agriculture, celle aux associations par la commission aux associations alors que le soutien aux entreprises coopératives relève du développement économique. La commission Economie sociale et insertion travaille principalement sur les activités liées à l'insertion par l'activité économique, sur le soutien à la création d’activités de petits porteurs de projets, sur les outils financiers facilitant l'obtention de prêts pour les structures du secteur ou pour des petits porteurs de projets et sur l'appui aux soutien aux têtes de réseau. Une part importante de mon travail consiste aujourd’hui à soutenir les actions déjà engagées, développer de nouvelles actions et à faire le lien avec les élus et les commissions en charge de thématiques relevant de l'ESS.
Quelles sont vos priorités pour cette nouvelle mandature ?
Aujourd’hui, l'ESS a besoin d'un saut qualitatif et cela passe par des moyens financiers plus conséquents. Ma première action est d’obtenir un budget plus significatif pour l’ESS, toutes commissions confondues. Le travail est en cours. Par ailleurs, en tant qu’économie démocratique et de proximité, l’ESS doit s’inscrire davantage dans les politiques de développement territorial et le développement économique des acteurs du secteur est une priorité. Cela passe par la mise en place d'outils de financement et de garanties qui aident au démarrage de projets et au développement de structures existantes. De tels outils d’accompagnement sont disponibles pour l'économie classique mais ne sont pas toujours adaptés aux entreprises ESS. Je souhaiterais également renforcer la présence de la région Midi-Pyrénées dans le capital des Scic. Aujourd'hui nous ne sommes présents que dans le capital de iès, scic de capital-risque.
Enfin nous devons soutenir les têtes de réseau afin qu’elles aient les moyens de soutenir des initiatives et le développement d’activités économiques de proximité sur nos territoires.
Quels sont selon vous les enjeux nationaux pour l'ESS ?
Je m’interroge sur la visibilité du secteur et sur sa lisibilité. Aujourd'hui tout le monde deviendrait solidaire et durable. Je crains que le recours permanent aux termes tels que social, solidaire et durable ne finisse par brouiller le message pour le grand public et ne décrédibilise l'ESS. Le rapprochement actuel entre ESS et économie classique me rappelle notamment ce qui se disait autour de la participation des salariés il y a une vingtaine d'années. Un discours fort qui n'a pas réellement été suivi d'effets en terme de démocratisation de l'économie !!
Renforcer la visibilité du secteur passe par son rassemblement dans des messages forts et unitaires mais aussi par une croissance significative dans les secteurs artisanaux, commerciaux, agricoles et de services sur nos territoires.
Concernant le RTES, j’ai tenu à ce que ma participation au CA du RTES soit validée politiquement par l'exécutif régional pour pouvoir pleinement représenter la région. C'est chose faîte depuis septembre. Je souhaite être à l’interface entre l'ESS régionale et le RTES, réseau national, permettant un enrichissement mutuel.
* chiffre 2008, Cress Midi-Pyrénées
Pour en savoir plus sur l'ESS en Midi-Pyrénées.
Crédit photos : Photos fournies par la Scic iès à l'occasion de notre entretien en février 2010