Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Sony Clinquart Dunkerque
Publié le 13 juin 2016 - mis à jour le 20 février 2019

"Mon rôle d’élu local, c’est justement de mettre en musique les forces vives de l’ESS, d’être un chef d’orchestre" - Entretien avec Sony Clinquart 

Sony Clinquart est maire de Grand-Fort-Philippe et vice-président de la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) au développement social et solidaire et à l'enseignement supérieur depuis 2014. Premier mandat pour ce jeune maire (40 ans), salarié depuis une dizaine d’années d’un centre social . A la sortie d’une réunion pour un projet de marché couvert ESS à Grand-Fort-Philippe, il nous présente les grands axes de la politique de la CUD en matière d'ESS. Sony Clinquart nous livre également son retour sur le dernier séminaire national PTCE et ses attentes vis-à-vis du RTES.

Quels sont les grands axes de la politique de la CUD en faveur de l'ESS ?

Dans le cadre des Etats Généraux de l'Emploi Local lancés en avril 2014 suite au changement de gouvernance de la communauté urbaine de Dunkerque, quinze ateliers de travail ont vu le jour dont un concernant l'ESS. Ces ateliers sont co-présidés par des élus communautaires et par des personnes issues de la société civile locale (entrepreneurs, associatifs, personnalité reconnue…), ce qui est un bon jumelage. L'atelier sur l'ESS, que je co-préside avec le président d'Entreprendre Ensemble a fait ressortir deux préconisations principales, à savoir la création d'un Club de l'ESS et d'une Maison de l'entrepreneuriat alias « La turbine », mais il ne s’agit pas d’une usine à gaz ! La « turbine », qui sera ouverte l'an prochain, constitue un regroupement des forces vives de l'entreprenariat sur l'agglomération dunkerquoise et un FabLab. Le Club de l'ESS vise quant à lui à rassembler les structures de l'IAE (insertion par l'activité économique), pour travailler sur la mutualisation et la complémentarité de leurs activités. Une des actions vise à développer la commande mutualisée entre ces différentes structures, et dépasser certains clivages. Par ailleurs, la communauté urbaine de Dunkerque est partenaire des trophées « Work'Awards », qui ont récompensé cette année l'espace de coworking « Work & Co », l'un des buts de ce prix étant, au-delà de la simple promotion d'entreprises, le rapprochement entre les entreprises classiques et celles du champ de l'ESS. Enfin, en novembre prochain, dans le cadre du mois de l'ESS, nous allons recevoir Benoît Hamon et Hugues Sibille afin de leur présenter le Club de l'ESS et les initiatives développées sur notre territoire. Aujourd'hui sans fanfaronnade et sans se taper sur la poitrine, on peut dire qu'il y a une vraie volonté politique, au sens noble, de promouvoir le champ de l'ESS sur notre agglomération. Même si ce n'est pas un concours, loin de moi cet état d'esprit, nous ne sommes pas à la traine en matière d'ESS.

Vous avez participé au séminaire national PTCE les 3 et 4 mai dernier à Toulouse. Qu'en avez-vous retiré ?

Ce séminaire m'a apporté beaucoup de matière sur les PTCE, il m'a permis d'apprendre sur les expériences développées sur d'autres territoires. Et puis, en tant que maire d'une petite commune, je constate que nous sommes en première ligne face à la crise, au chômage, à la précarité... Les PTCE sont un des leviers à connaître et à développer par les élus locaux pour répondre aux besoins socio-économiques des citoyens. Cela a aussi été l'occasion de rencontrer et d'échanger avec des élus et des porteurs de projets qui croient autant que moi à l'ESS. Et comme je le dis souvent, il n'est de richesses que d'hommes. Avant de décliner quoi que ce soit, il faut apprendre à se connaître. Nous travaillons actuellement au montage d'un PTCE sur le territoire de l'agglomération dunkerquoise. Les acteurs, les savoir-faire et la volonté politique sont présents sur notre territoire mais il s'agit aussi de structurer le tout. Mon rôle d'élu local, c'est justement de mettre en musique les forces vives de l'ESS, d'être un chef d'orchestre.

Le RTES organise le 16 Juin prochain, en préalable de son AG, un séminaire de travail en partenariat avec le réseau Energy Cities sur la transition énergétique locale. Quelles sont les avancées sur ce sujet au niveau de la CUD ?

Le vice-président à la transformation écologique et sociale de l’agglomération et maire de Grande Synthe, Damien Carême, s'occupe de plusieurs projets concernant la transition énergétique locale. Il y a notamment le dispositif « Réflexénergie » concernant la réhabilitation énergétique de logements (aide de conseillers infos énergie et aide financière en lien avec l’État et le Conseil régional pour des travaux de rénovation). Mais aussi le Pôle d'excellence Euraénergie regroupant des implantations d'entreprises, un incubateur de projets lié à l'énergie et à la Troisième Révolution Industrielle et des centres de formations et de recherche sur l'énergie, l'efficacité énergétique, le pôle Windustry pour le développement de l'éolien… On peut également citer le learning center qui est un pôle de ressources, d’expertise et d’apprentissage sur le thème de l’écologie des villes et des territoires, mais aussi la future construction de l'éco-quartier des Bas Roch avec 500 logements prévus à Grande Synthe, et enfin le développement de l'embranchement par voie ferrée de la zone industrielle du port de Dunkerque afin de favoriser le fret ferroviaire.

La communauté urbaine de Dunkerque est adhérente au RTES depuis 2013. Quelles attentes avez-vous vis-à-vis du réseau ?

L'ESS étant un champ transversal, je souhaite que le RTES nous aide dans la promotion et la sensibilisation à l'ESS des élus qui ont en charge d'autres compétences afin de les convaincre de l'intérêt de ce secteur. J'attends également du RTES un accompagnement sur les projets que peuvent porter les élus sur les territoires.