Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Publié le 5 janvier 2017

Publication du CGET - "Emploi et territoires 2016" :

L'Observatoire des territoires publie son 5ème rapport "emploi et territoires".

En matière d’emploi et de chômage, les disparités territoriales françaises sont plus fortes que dans les pays voisins. Les trajectoires actuelles des territoires prolongent leurs tendances passées, qui ont été peu modifiées par la dernière crise économique.

Ces contrastes distinguent, en premier lieu, des ensembles régionaux dynamiques et d’autres structurellement en difficulté. À ce premier niveau d’organisation des disparités s’en superpose un second, à l’échelle métropolitaine : en périphérie des principaux pôles urbains, qui concentrent l’emploi et dont l’aire d’influence s’étend sur une part croissante du territoire, les résidents doivent parcourir des distances toujours plus longues pour se rendre sur leur lieu de travail.

Les trajectoires de croissance des territoires avant la crise de 2008 se sont prolongées au-delà : la géographie du chômage est de plus en plus stable, les zones où le chômage est élevé (Dom, Nord-Est et littoral languedocien principalement) étant les mêmes depuis plusieurs décennies.

En outre, on observe un décalage croissant entre localisation des emplois et des actifs. Conséquence de l’éloignement géographique entre les emplois et les lieux d’habitation des actifs qui les occupent, les trajets domicile-travail se sont allongés au cours des dernières décennies, en distance parcourue plus qu’en temps de trajets, et ce sont les ouvriers qui voient leur temps de trajet le plus augmenter. Dans un contexte où le chômage touche massivement les ouvriers, l’éloignement croissant à des emplois de plus en plus concentrés dans les pôles urbains constitue un enjeu majeur.

La part des actifs occupés résidant et travaillant dans le même espace a diminué sur l’ensemble du territoire. Ce phénomène s’explique en partie par le mouvement de périurbanisation d’actifs, qui vivaient et travaillaient auparavant dans les pôles : l’aire polarisée par le pôle urbain s’étend du fait du déménagement de nombreux actifs dans des communes périphériques, où les emplois traditionnels se réduisent sans que de nouveaux emplois dans les activités présentielles ne soient nécessairement créés. Or il n’est pas possible de se satisfaire d’organiser la migration des habitants des territoires en déclin vers les plus urbains, dynamiques et créateurs d’emploi.

Ces observations posent des questions fondamentales pour l’aménagement du territoire, qui dépassent le cadre strict de l’emploi et du chômage : elles nécessitent de penser la combinaison de politiques, de développement économique, de logement, de transport, d’accès aux services publics, en vue d’un aménagement équilibré des territoires.

Téléchargez la synthèse du rapport 2016 "Emploi et territoires".