Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Publié le 19 mai 2009

Questionnaire aux candidats aux européennes : les réponses des candidats du Parti du Front de gauche

Marie-Christine Vergiat, tête de liste Sud-Est du Front de gauche nous transmet les réponses du Front de gauche au questionnaires du RTES envoyés au candidats aux élections européennes du 7 juin prochain. Vous trouverez également en pièce jointe la réponse sous forme d'une "Lettre ouverte aux acteurs de l'ESS" du Parti de gauche.

Engagée dans la défense et la promotion de l'économie sociale et solidaire à titre professionnel depuis plusieurs années, je ne peux que partager vos constats même si je considère que les choses évoluent positivement grâce notamment à une meilleure structuration régionale et locale des réseaux et grâce à un fort soutien de collectivités locales telles que les vôtres.

Elue au Parlement européen, je serai très attachée à entreprendre un dialogue constructif avec les familles de l'économie sociale et solidaire et notamment avec leurs réseaux européens qui font eux aussi fait un gros effort de structuration et de rassemblement.

Il est effectivement indispensable de veiller à ce que l'intergroupe "économie sociale et solidaire" puisse être maintenu et que la réflexion engagée, sous la précédente mandature, par les parlementaires européens, qui a abouti à une résolution sur ces questions, puisse se concrétiser notamment pour ce qui concerne la prise en compte des spécificités des différentes familles avec si nécessaire l'adoption de textes spécifiques. Tel est le cas notamment pour le statut de la mutuelle, de la fondation et de l'association européenne.

Au delà, la crise économique et financière que nous traversons montre bien les limites de ce capitalisme financier qui sacrifie sans vergogne ses salariés pour mieux protéger, voire accroître les dividendes de ses actionnaires.

L'économie sociale et solidaire montre une voix alternative qu'il convient non seulement d'encourager mais de développer sous réserve qu'elle respecte elle même les principes qui sont les siens.

Le rôle des pouvoirs publics est effectivement de trouver les moyens adaptés pour favoriser ce développement y compris en termes financiers notamment quand ces structures sont porteuses d'utilité sociale ou remplissent  des missions d'intérêt général.

De ce point de vue, la directive "services" comporte un certain nombre de dangers réels car elle risque de marchandiser des secteurs entiers notamment de l'activité associative d'autant plus qu'une réflexion en cours au niveau européen peut amener un risque réel de remise en cause des aides d'Etat. La notion de mandatement étant une notion ambigüe risquant de surcroît de conduire à une instrumentalisation totale de secteurs déjà fragilisés par la diminution drastique des financements publics Il faudra donc être très vigilants sur l'ensemble de ces dossiers tant au plan national qu'européen.

De même, la réflexion doit se poursuivre sur les SSIG et plus généralement sur les SIG. Pour ce qui concerne le Front de gauche, nous sommes favorables à l'adoption d'un texte européen cadre qui garantissent la spécificité de l'ensemble des services d'intérêt général et qui préserve leur rôle notamment parce qu'ils sont les meilleurs garants de l'égalité d'accès de tous et de toutes à des droits, des biens et des services fondamentaux.

Nous dénonçons  les politiques européens actuels qui visent peu à peu à détruire l'ensemble des services publics d'autant qu'elles sont appliquées en France avec ce que l'on pourrait volontiers qualifier beaucoup d'excès de zèle qui va même au delà de la lettre des textes européens. La privatisation quasi systématique des services de grands réseaux en est une illustration tout comme le recours quasi systématique à des procédures d'appels d'offres que vous dénoncez.

Restant à votre disposition et espérant pouvoir poursuivre ce dialogue après le 7 juin, je vous prie d'agréer l'expression de mes sincères salutations.