Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Publié le 10 décembre 2016

Retour sur la soirée "Alliances et territoires" du Rameau

Le 29 novembre le Rameau organisait une conférence "Alliances et territoires", placée sous le Haut Patronage du Président de la République, et avec la présence de Patricia Andriot pour le RTES. Cette soirée était l'occasion de présenter le nouveau guide sur les partenariats qui résulte de 10 ans de travail sur l’enjeu des partenariats entre acteurs mais aussi entre acteurs et collectivités, autour d'une hypothèse : les partenariats peuvent être des stratégies de réduction des fragilités territoriales.

Dans cette soirée sur la co-construction et le partenariat organisée au Conseil Economique, Social et Environnemental, Patricia Andriot est intervenue en expliquant pourquoi le RTES porte la co-construction comme un enjeu majeur pour l’ESS et comme enjeu de rénovation de l’action publique. L’un n’allant pas sans l’autre, le développement de l’ESS – non comme un secteur économique mais davantage comme vecteur d’une nouvelle approche de l’économie et de nouvelles formes d’économie sur les territoires-, étant conditionné par cette nouvelle approche de l’action publique. La co-construction des politiques publiques a ainsi été défendue tant dans la loi sur l'ESS, dans la charte d’engagement réciproque entre pouvoirs publics et associations et dans le rapport produit par le GECES pour la Commission européenne.

En effet, les enjeux autour du développement de l’ESS portent sur : -la question de la légitimité de l’action publique en matière économique (autre que par la subvention et l’appui au développement de zones économiques), -le décloisonnement des politiques publiques permettant une approche plus transversale, -la réponse à des besoins complexes auxquels les collectivités n’ont pas la réponse seules.

Mais pour avancer sur ces questions, il faut créer des conditions, dépasser les freins : -Des freins d’ordre juridique, budgétaire mais surtout politiques. -Des risques de rapport de force déséquilibrés.

Les conditions et les outils : -Changement de posture (sortir de l’arrogance, de la posture exclusive du décideur), -créer la confiance (la charte y contribue), -créer un environnement juridique : l’appel à initiatives, -protéger des risques de subjectivité : gouvernance et évaluation, -besoin d’accompagnement, ne pas perdre son âme dans un partenariat, apprendre le partenariat : d’où l’intérêt des travaux et outils du RAMEAU.

Des témoignages et débats (présentation de l’outil, illustration par des exemples, deux tables rondes – AMRF, Celavar, ville de Nantes, membres du CESE, CGET, CDC, RTES, acteurs …), il ressort les points suivants : -l’idée de partenariat entre acteurs devient une réalité vue comme une solution pour dépasser les difficultés locales et les réductions budgétaires ; -innovation, performance et confiance sont les clefs du partenariat -les difficultés et réticences sont encore nombreuses ; le partenariat fort/faible instrumentalise les plus faibles d'où la nécessité d'un rapport de force équilibré; -co-existence d’une dimension conflictuelle et coopérative entre les acteurs ; -les outils juridiques et budgétaires s’adaptent progressivement mais globalement ne sont pas encore vraiment pensés pour s’adapter aux partenariats : d'où un réel besoin de développement en la matière. La co-construction et l’organisation de partenariat se travaillent , s’outillent, s’accompagnent pour créer des rapports de force équilibrés.

—  Retrouvez tous les résultats de l’étude sur le nouveau site de l’Observatoire des partenariats.

Charles-Benoit Heidsieck, président-fondateur du Rameau était intervenu lors du séminaire "coconstruction des politiques publiques locales" organisé à Bordeaux le 4 novembre pour présenter les résultats partiels de cette étude.

Les 3 principaux constats de cette étude sont: -que 87% des maires sont eux aussi convaincus que les alliances sont source d’innovation pour réduire les fragilités et créer des moteurs de croissance et d’emplois. -ils confirment que le mouvement de co-construction est enclenché ; 76% considèrent que leur territoire est entré dans cette dynamique. Elle est très récente puisque 46% déclarent que c’est tout juste en émergence. -pour réussir la co-construction territoriale, il est nécessaire de prendre en compte les spécificités territoriales …mais aussi la culture des élus.

Un référentiel « co-construction du bien commun sur les territoires » sera en ligne le 15 décembre.