Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Publié le 29 mai 2012

Un Ministre pour l’économie sociale et solidaire

L'économie sociale et solidaire a donc enfin son ministre! Le RTES a salué la création d'un Ministre délégué à l'économie sociale et solidaire et la nomination de Benoît Hamon à cette fonction, et indiqué « La présence de ce Ministre au sein même du Ministère de l’économie, des finances et du commerce extérieur est nous l'espérons un signal fort de la volonté du gouvernement de soutenir le développement de l'économie sociale et solidaire, et la reconnaissance de la pluralité des modèles économiques ». Il a également salué « la nomination de Mme Valérie Fourneyron comme Ministre des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative. L'éducation populaire et la vie associative sont en effet sur nos territoires des acteurs majeurs de l'économie sociale et solidaire, porteurs de cohésion sociale, d'innovation économique et de solidarité ».

_ Les premières déclarations de Benoît Hamon, Ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire, étaient très attendues. Et elles furent nombreuses en ces 1ers jours de gouvernement. Lors de sa passation de pouvoir, Benoît Hamon a précisé que la création de ce Ministère traduit, «... la volonté .. du président de la République et du Premier ministre de dire qu’il y a pas qu’un seul modèle économique qui est le modèle d’entreprise classique tel qu’on le connait, et c’est une forte volonté politique que de rattacher ce ministère à Bercy, donc je suis très heureux d’être en charge de cette tâche considérable » Invité sur RTL le 17 mai par Jean-Michel Apathie, Benoit Hamon souligne « Il y a à peu près plus de 200.000 établissements qui sont coopératives, mutuelles et qui contribuent aujourd'hui à la création de richesses, à la création d'emplois. Ce n'est pas loin de 2 millions d'emplois ; et donc, c'est un secteur extrêmement important. C'est aussi un secteur que nous voulons développer ». Sur France Info le 22 mai 2012, Benoit Hamon détaille: L'Economie sociale et solidaire "c'est le champ de toutes ces entreprises aujourd'hui qui ont, ou une finalité sociale, ou des statuts qui les amènent à avoir une gouvernance démocratique, un système de répartition de la richesse qui est totalement différent d'une société classique. Ce sont les mutuelles, les associations, les coopératives". Un secteur "extrêmement dynamique", commente le ministre délégué chargé de l'Economie sociale et solidaire, rappelant qu'il représente à peu près 13% des emplois et 10% de la richesse créée en France. Un secteur "pour lequel nous voulons avoir une vraie stratégie de croissance", poursuit-il. "On peut être vertueux sur le plan social et performant sur l'économie de marché", souligne encore Benoît Hamon. "Et le programme emplois d'avenir », (consistant à faciliter l'embauche d'au moins 150.000 jeunes), «voulu par le président de la République, sera l'un des programmes qui permettra de doper ce secteur là, de lui donner les moyens d'agir,  et en même temps de mettre le pied à l'étrier à des jeunes qui ont besoin d'emploi", explique-t-il. "Il faut aujourd'hui faire de la croissance et faire de la croissance c'est s'appuyer sur ce qui marche. Et en France, l'Economie sociale et solidaire, ça marche", assure Benoît Hamon. "Ça crée de l'emploi, ça rend des services. Et c'est pour ça que nous allons non seulement organiser cette stratégie là à partir de ce ministère mais aussi lui donner les moyens en termes de politique publique", insiste-t-il.

Il a indiqué que l'économie sociale et solidaire sont "deux notions qu'on a tendance à opposer", mais il a estimé qu'on pouvait "être parfaitement capable d'être un secteur concurrentiel et en même temps utile socialement". Il y a dans le secteur associatif, selon le ministre, "beaucoup de contrats précaires, parce qu'il y a une volonté politique d'assécher le secteur associatif de ne plus lui donner les moyens pour faire face à ses missions, aux demandes sociales". "Nous voulons déprécariser. Le programme sera un moyen de professionnaliser le secteur associatif, (...) mettre en oeuvre des échelles de salaire de un à dix entre le chef de l'entreprise et le salarié au plus bas de l'échelle sociale", a assuré M. Hamon. Une banque publique d'investissement sera créée "assez rapidement". L'objectif, selon le ministre, sera de disposer "d'un instrument de soutien aux politiques industrielles le plus tôt possible pour soutenir les PME innovantes pour opérer la transition énergétique et soutenir le secteur des énergies renouvelables, mais aussi pour contribuer au financement de l'innovation sociale". Benoît Hamon a décrit son ministère comme "un ministère à part entière (...)" qui a vocation "à travailler avec les autres: avec Arnaud Montebourg (Redressement productif) sur les conditions de reprise par les salariés d'une entreprise en Scop quand il y a un plan social, avec Valérie Fourneyron (Sports, Jeunesse, Vie associative) sur le financement de la vie associative, avec Michel Sapin (Travail, Emploi, dialogue social) sur la mise en oeuvre du programme emploi-avenir, avec Pierre Moscovici (Economie) sur toute la stratégie de croissance que nous allons avoir pour ce secteur, avec Marisol Touraine (Affaires sociales, Santé) sur l'aspect mutuelle et sécurité sociale".

Retrouvez ici le communiqué de presse du RTES.

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