Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Publié le 29 juillet 2010

Une stratégie nationale pour le développement de l’économie sociale au Maroc

Accompagnement des acteurs, réglementation du commerce équitable, valorisation des produits…. Le Maroc se dote d'une stratégie nationale pour le développement de l’économie sociale. Une sorte de feuille de route globale favorisant la synergie et la complémentarité entre les actions.

L'objectif de cette stratégie est de faciliter l’émergence d’une économie sociale et solidaire performante et structurée, capable de jouer pleinement son rôle dans la lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion et améliorer la visibilité du secteur.

Plusieurs axes stratégiques sont retenus. C’est le cas du renforcement et de l’organisation des acteurs via l’accompagnement pré et post création ainsi que la facilitation de l’accès au financement. Dans ce cadre, plusieurs actions ont été menées, permettant ainsi d’améliorer le rythme de création des coopératives. Leur nombre est d’ailleurs passé de 364 en 2006 à 610 en 2009, soit une augmentation de 67%. La stratégie du département de Nizar Baraka, ministre chargé des Affaires générales du gouvernement, prévoit aussi la valorisation et la promotion des produits. Pour cela, il est question d’améliorer le packaging et d’accompagner les coopératives pour en développer de nouveaux. Idem pour le renforcement de la commercialisation des produits par la multiplication des canaux. Un chantier qui a déjà démarré et que le gouvernement compte renforcer via l’organisation de salons au niveau national et régional, de marchés itinérants, de boutiques de commerce solidaire et par la promotion des produits auprès des chaînes de grande distribution.

Affronter les contraintes du marché

A côté de ces mesures, le cadre réglementaire sera lui aussi revu. Les missions de l’Office de développement des coopératives seront réadaptées et les ressources renforcées. Egalement au menu, une refonte de la loi sur les coopératives (cf. www.leconomiste.com). L’objectif est de leur permettre d’affronter les contraintes du marché grâce à une meilleure visibilité économique et d'adopter de nouvelles règles de gouvernance. Le projet, qui définit la coopérative de manière précise, prévoit la mise en place d’un registre des coopératives et l’amélioration du mode de fonctionnement et de gouvernance. Il confère aussi aux coopératives plus d’autonomie et d’initiative. Autre chantier, la mise en place d’une réglementation du commerce équitable. Celle-ci vise à améliorer le niveau de vie et les conditions de travail des petits producteurs via la traçabilité, la rémunération juste des producteurs, l’exploitation rationnelle des matières premières naturelles, etc.

En vue d’encourager l’initiative locale, des diagnostics territoriaux pour l’élaboration des cartes des potentialités locales seront établis ainsi que des programmes territoriaux. Le développement de partenariats avec les acteurs nationaux et internationaux est également recherché.

Dans cette stratégie, une attention particulière est accordée à l’amélioration du taux d’affiliation à la CNSS au profit des salariés du secteur ainsi que la mise en place d’une couverture sanitaire. Il est ainsi question soit d’intégrer les adhérents dans les régimes de couverture médicale existants, soit de les accompagner pour la création d’une mutuelle.

Article repris de l'économiste, quotidien économique du Maroc. Photo sous Creative commons issue de la galerie photo de Public Etrenard.