[Ville de Lyon] Deux ans d’initiatives solidaires

Comme nombre d’autres territoires, La Ville de Lyon a signé une Convention triennale avec la D.I.E.S le 11 décembre 2002.

Cette convention fixe le cadre des actions engagées par la Ville autour de trois types d’actions :

-Un soutien à des expériences portées par des acteurs d’Économie sociale (associations, SCOP, sociétés mutualistes) présentant une utilité sociale (création d’emploi ou de services). Ces initiatives bénéficient à titre expérimental, et pour leur démarrage, de subventions et d’un accompagnement technique. -L’appui à des actions de sensibilisation et formation à l’économie sociale et solidaire, pour promouvoir ses initiatives et acteurs. -Un travail de réflexion sur la mise en œuvre de critères sociaux et environnementaux dans la commande publique en matière d’achats durables et responsables.

Les partenaires techniques et financiers de la Ville pour l’économie sociale sont la CRESS, le CJDES, l’URSCOP, les diverses fondations, et le réseau des banques solidaires.

Initiatives au carré

-L ‘Auto Partage Afin de limiter l’utilisation de la voiture individuelle et de favoriser les déplacements dans les secteurs mal desservis, pour des personnes n’ayant pas de véhicule personnel ou pour des populations en difficulté, la Ville a passé convention avec l’association « La Voiture Autrement » au Conseil Municipal de novembre 2002. Un service de location d’automobiles est accessible 7 jours sur 7 par téléphone ou Internet, pour une utilisation personnelle ou professionnelle facturée à l’heure. Les véhicules sont disponibles dans deux parkings du centre ville de Lyon mais l’expérience devrait se développer prochainement sur d’autres lieux de l’agglomération. Le service est accessible aux adhérents de l’association qui, dans le cadre de la coopérative France Auto Partage, peuvent bénéficier également de ce service à Paris, Marseille et Strasbourg.

-L’Epicerie solidaire Depuis juillet 2002, une épicerie solidaire est ouverte dans le 1er arrondissement de Lyon. Elle vise à permettre à des personnes peu argentées de bénéficier d’une alimentation de qualité (raisonnée et biologique) Les prix de vente de l’épicerie sont inférieurs au marché grâce à des achats réalisés en gros, à des producteurs sur des circuits courts et directs et grâce à des dons de produits.

-L’Aide aux services de proximité Des chèques domiciles liberté sont remis gracieusement aux personnes âgées isolées qui peuvent ainsi solliciter des services d’accompagnement et la prise en charge des prestations de déplacement (loisirs, visites, médecin…). Mis en place à titre d’expérimentation en juillet 2002, avec Qualidom (entreprise d’économie sociale), ce titre est aujourd’hui étendu à tous les arrondissements. L’Etat et divers partenaires sociaux cofinancent le dispositif mais de nouveaux partenariats et participations financières sont à consolider pour pérenniser le dispositif qui a montré sa pertinence notamment pendant la canicule de l’été passé.

-La création de Jardins citoyens Des associations porteuses de projets innovants tels que jardins intergénérationnels ou thérapeutiques ont pu conventionner avec la Ville. Ils sont le résultat d’un partenariat entre les associations ou régies de quartiers et des services de la Ville qui mettent à disposition des terrains municipaux et quelques ressources (eau, petit matériel).

De nouveaux projets sont aujourd’hui à l’étude dans de nombreux domaines, des Technologie numériques de l’information et de la communication, au tri des déchets, et au commerce équitable.

Sensibiliser et impliquer les lyonnais

-Faire connaître les produits équitables Depuis 2002, la Ville de Lyon soutient diverses actions de sensibilisation pour le commerce équitable. De l’adhésion au programme « 500 villes s’engagent pour le commerce équitable », au soutien à la participation d’associations de Commerce équitable au marché de Noël de Lyon ou à l’accueil de la quinzaine nationale du Commerce équitable organisée pour la 4ème année en mai par Max Havelaar. De nouvelles actions de sensibilisation sont à l’étude pour 2004 autour d’autres produits équitables comme le coton ou le sucre

-Apprendre les finances solidaires L’économie sociale et solidaire en Rhône-Alpes est un secteur économique dynamique qui représente 10% des emplois créés. Cependant, les initiatives économiques d’économie sociale rencontrent des difficultés pour mobiliser des partenaires financiers et techniques. Ces outils financiers existent, et divers partenaires financiers spécialisés mobilisent de l’épargne solidaire pour offrir aux porteurs de projets des prêts d’honneurs, des prêts bonifiés ou des subventions Aussi La Ville de Lyon a décidé de soutenir la campagne nationale sur les finances solidaires organisée par FINANSOL à l’automne. L’objectif est de faire découvrir aux citoyens les produits financiers solidaires et les inciter à gérer leur argent et placements financiers de façon responsable et solidaire pour donner la priorité au financement, avec l’argent de leur épargne, aux initiatives à plus value sociale.

La collectivité donne l’exemple

Un vaste travail a débuté au sein de la Ville pour faciliter et promouvoir la prise en compte de critères sociaux et environnementaux dans la commande publique. L’intégration de ces critères doit permettre aux entreprises d’insertion et aux régies de quartier de répondre aux marchés. En 2003, 11 filières ont été étudiées en terme de pratiques, possibilités et marge de progrès et 3 filières sont sélectionnées pour aboutir en 2004 à l’élaboration de guides pour les acheteurs. Des avancées concrètes concernent aujourd’hui le bois exotique avec une délibération pour ne plus acheter des bois non contrôlés. Pour approfondir le travail, La Ville de Lyon a suscité la création d’un réseau régional d’échange d’expériences sur la commande publique durable en Rhône Alpes. Ce travail sur la commande publique nécessite une transversalité au niveau des services techniques de la Ville et des élus, c’est l’originalité et la difficulté de l’exercice. Les villes doivent montrer l’exemple et peuvent engendrer des changements sur ses fournisseurs et les filières.

Contacts : Guylaine - Gouzou-Testud – adjointe ESS Danièle Sexton – chargée de mission mel