Remise du rapport de la mission Coworking : Territoires, Travail, Numérique
Le rapport "Faire ensemble pour mieux vivre ensemble" de la mission Coworking : Territoires, Travail, Numérique a été remis mercredi 19 septembre 2018 à Julien Denormandie, secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Cohésion des territoires. Le RTES a suivi les travaux de la mission.
La mission Coworking : Territoires, Travail, Numérique, présidée par Patrick Levy-Waitz, Président de la Fondation Travailler autrement, remet ce rapport au terme de six mois de visites, de rencontres et d’échanges avec les acteurs des tiers-lieux, les collectivités locales, les élus, les acteurs économiques et sociaux sur tout le territoire.
Le rapport insiste sur la possibilité de faire des tiers lieux des catalyseurs de développement local et fait 28 propositions en ce sens, dont 6 propositions principales :
-Créer une structure nationale des tiers lieux, porteuse des actions de soutien ;
-Appuyer l’émergence de 300 fabriques des territoires ;
-Adosser le mouvement à un fonds d’amorçage qui pourra être abondé par des fonds privés pour lancer le dispositif d’accélération ;
-Professionnaliser le métier d’animateur des tiers lieux ;
-Créer un fonds d’investissement socialement responsable (ISR) de 50 M€ pour aider à la reconversion d’espaces en tiers lieux ;
-Favoriser la coordination public-privé en encourageant la mise à disposition de locaux par les collectivités et en formant les agents publics aux tiers lieux.
Patricia Andriot, vice-présidente du RTES, était présente lors de la remise de ce rapport :
Le grand message de ce travail est la confirmation qu’il y a bien une dynamique réelle autour des tiers lieux ; il ne s’agit pas de doux rêveurs ou de quelques utopies éparses mais bien plus de 1800 tiers-lieux qui ont été repérés à ce stade (dont 46% en dehors des métropoles), et qui sont vecteurs, dans leur quartier, dans leur territoire rural, en métropole, en centre bourg, ou encore dans des lieux très isolés, d’une activité nouvelle ou de reconquête d’activité.
L’autre point majeur de ce travail de caractérisation pour comprendre ce phénomène porte sur la diversité : des lieux, des formes d’organisation, des formes d’activités, des populations concernées, …
Ce travail dégage aussi des points communs entre tous ces lieux :
-l’impact du numérique et le lien à celui-ci très fort, il est partout présent dans ces lieux et la connexion entre numérique et tiers lieux est intrinsèque ;
-le caractère collectif : ce sont d’abord des citoyens qui se regroupent ; un tiers lieu c’est la plupart du temps un collectif.
Il s’agit donc bien , selon ce travail, des lieux de demain ; conversion des attentes sociétales en activité, en nouvelles forme d’activité. Il est à noter aussi que des collectivités commencent et de plus en plus, à s’y intéresser, à s’impliquer et à accompagner. Pour autant, le rapport met aussi en évidence une grande fragilité : difficulté à trouver un modèle économique, un équilibre économique surtout difficile à trouver en dehors des métropoles (un an dans les métropoles, 3 ans ailleurs). Aussi, la question de l’amorçage est assez importante. A noter aussi qu'1/3 des territoires n’ont pas à ce jour de lieu, d’espace de ce type.
Cette dynamique dit que les citoyens veulent s’emparer de leur avenir et stopper de cette manière l’abandon des territoires.
L’intervention de Julien Denormandie, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Cohésion des Territoires, a confirmé que l’Etat suivrait les préconisations et a annoncé une mise de fonds de 110 millions d’euros sur un tel plan d’action (60 millions issus de l’Etat et 50 en provenance d’investisseurs privés) ainsi que de prochains appels à manifestations d’intérêts, d’ici la fin de l’année pour favoriser l’émergence de 300 nouveaux tiers-lieux.