Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Sociale et Solidaire

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Publié le 3 juin 2021 - mis à jour le 15 juin 2021

La Ville de Grenoble adopte une stratégie d’urbanisme tactique

La Ville de Grenoble a adopté en mai 2021 une stratégie « d’urbanisme tactique » afin de valoriser la vacance en amont des projets urbains. L’objectif est de transformer une phase de vacance complexe et coûteuse en opportunité de faire émerger de nouvelles activités et usages, notamment portés par des acteurs de l'ESS, à l’échelle d’un quartier.

Grenoble s’engage activement dans des projets urbains de construction, de réhabilitation, de rénovation et de réaménagement de quartiers visant à terme à faire de Grenoble une ville résiliente, adaptée à la crise climatique et aux autres à venir.

En amont de ces projets, les acteurs de l’aménagement et de la construction peuvent être confrontés à des phases de vacances, génératrices de charges et de coûts de gardiennage ou de réhabilitation. En parallèle, de nombreuses activités d’intérêt général sont à la recherche de sites, excluent par le marché immobilier classique. Il peut s’agir d’hébergement d’urgence et de lutte contre la précarité ou d’activités d’économie sociale et solidaire, culturelles, sportives, festives, qui sont portées par des structures publiques, associatives, ou privées. 

L’urbanisme tactique pour répondre à la vacance et soutenir les activités solidaires

L’urbanisme temporaire et l’urbanisme transitoire, regroupés sous le terme « d’urbanisme tactique », offrent cette nouvelle forme de soutien. En occupant les vides par des usages et des activités sur un temps donné, dans l’attente d’un projet pérenne, ils peuvent relever les défis de la vacance et de la recherche de sites.
L’urbanisme temporaire consiste à l’occupation d’un site avec une fin déterminée dès le début, sans influence sur le projet pérenne qui lui succède. L’urbanisme transitoire au contraire occupe un site dans le but d’enrichir et d’influencer le projet pérenne, d’alimenter la réflexion autour des futurs usages et aménagements. Par des tests d’usage et par de la préfiguration d’installations, il permet de mieux identifier les besoins d’un quartier et d’y adapter le projet pérenne en gardant certains usages de la phase transitoire.

Pour Yann Mongaburu, conseiller municipal délégué à l'urbanisme transitoire :  "L’urbanisme tactique permet de rendre la ville plus inclusive. Il peut donner une nouvelle place plus légitime et plus institutionnalisée à une multitude d’acteurs en les associant démocratiquement à la gestion, l’animation ou la gouvernance de sites. L’inclusion de ces acteurs aux expériences et propositions diverses apporte un enrichissement à la réflexion autour des projets pérennes et permet de créer de nouvelles dynamiques participatives locales, touchant des publics variés."

Le projet des « Volets Verts », jusqu’ici le plus emblématique car le plus ambitieux, vise à occuper la Cité de l’Abbaye composée à la fois de bâtiments et d’espaces publics, dans l’attente de la rénovation du site.

En associant les services de la Ville, les associations et les entreprises d’économie sociale et solidaire, le projet va tester de nouveaux usages et contribuer à la mixité sociale et fonctionnelle du site. Le projet tactique va également permettre de mettre en place une gouvernance partagée, qui associe pleinement les acteurs aux processus de réflexion et de décision. Ce type de démarche va être répliqué et porté sur d’autres sites.

Principes cadres pour les projets d’urbanisme tactique

Si les sites sont différents, certains principes généraux doivent s’appliquer à tous les projets d’urbanisme tactique lancés par la Ville de Grenoble :

  1.  Les projets doivent s’inscrire dans l’histoire du site et la vie du quartier
  2.  Les projets d’urbanisme tactique doivent être des espaces d’expérimentation et tester de nouveaux usages pour les sites, de nouvelles activités pour les occupants, et de nouvelles formes de coopération pour les acteurs.
  3.  Lorsque plusieurs occupants occupent un même site, une gouvernance partagée du site doit émerger.
  4.  Les occupants seront responsabilisés et bénéficieront d’une grande marge de manœuvre pour construire un projet de gestion en commun.