Présentation de la feuille de route ESS du Département de Seine Saint Denis
Le Département de Seine-Saint-Denis a organisé une matinée d'échanges à l’occasion des 10 ans de la loi sur l'Économie Sociale et Solidaire (ESS), le vendredi 22 novembre à Pantin. L'occasion de présenter la feuille de route 2024-2028 ESS du Département, en présence de Stéphane Troussel, président du Département, et de Benoît Hamon, président d'ESS France, et de nombreux acteurs et partenaires de l'ESS.
Une ESS dynamique en Seine-Saint-Denis
En Seine-Saint-Denis, l'économie sociale et solidaire représente 42 000 emplois, tous secteurs d’activité confondus. Le Département soutient le secteur à hauteur de 50 millions d’euros chaque année. « Après plus de 10 ans de politiques volontaristes de soutien à l’ESS, cette nouvelle feuille de route doit permettre à ce riche écosystème de changer d’échelle en Seine-Saint-Denis. », a déclaré Mélissa Youssouf, vice-présidente chargée de l’insertion, de l’économie sociale et solidaire et des fonds européens. La co-construction de la feuille de route avec les acteurs de l’ESS est mise en avant et ambitionne de faire de la Seine-Saint-Denis un territoire de la résilience écologique et sociale. Elle se base sur 3 enjeux :
- Accompagner l’ESS à travers une politique départementale transversale et coordonnée ;
- Développer les filières d’avenir avec l’ESS pour faire face à l’urgence écologique, économique et sociale ;
- Promouvoir le changement de modèle avec l’ESS, pour une Seine-Saint-Denis plus résiliente.
Pour consulter la feuille de route, cliquez ici
Le Département a aussi annoncé l’achat des bâtiments et du terrain occupés actuellement par l’Institut pour la Recherche et le Développement (IRD) à Bondy. Un ensemble de 5 hectares, 15 bâtiments représentant 10 000m2 destiné à soutenir l’ESS. Ce sera un lieu ouvert au public, pérenne et innovant, brassant les types d’occupants (ESS, service d’accueil du public, associations, activités de production, espaces de sport…). La possession des lieux prendra effet après le départ de l’IRD, prévu à la fin 2025.
Entre politique instable, situation économique difficile, et transition écologique
Durant la matinée, Benoît Hamon s'est exprimé sur le poids de l'ESS dans le bon fonctionnement de la société : « L’ESS, c’est le dernier kilomètre de l’intérêt général. Dans d’innombrables territoires, vous avez une crèche associative, une maison de retraite mutualiste, une ressourcerie, une épicerie solidaire, un club de foot amateur, un établissement culturel … Tous ces acteurs-là répondent au manque de service public par une initiative privée qui vise à répondre à un besoin social, au dernier kilomètre de l’intérêt général. »
Concernant le budget du gouvernement Barnier « qui va se traduire, selon l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire, par 186 000 suppressions d’emplois l’année prochaine. Donc dans des territoires où le service public est un souvenir et où l’activité privée conventionnelle est résiduelle, l’ESS assurait le dernier kilomètre de l’intérêt général. Casser ce dernier kilomètre, cela revient à dire à ces populations que l’on se moque à peu près totalement de leurs conditions d’accès à leurs droits fondamentaux. »
Le débat avec la salle se poursuivait sur la thématique : « Entre fin du mois et fin du monde, l’ESS peut-elle concilier économie et écologie ? » Stéphane Troussel, président de la Seine-Saint-Denis rappelait que : « Dans ce débat, il est important de ne pas perdre de vue que ce sont les pauvres qui polluent le moins et qui souffrent le plus du changement climatique. » Les collectivités peuvent notamment aider les entreprises de l’ESS par :
- La promotion des lieux et entreprises éco-responsables;
- La création d’un annuaire de l’ESS
- Inciter les acteurs de l’ESS à privilégier eux-mêmes d’autres acteurs de l’ESS comme fournisseurs, l'organisation des filières de l’ESS…
Pour aller plus loin
Le RTES a organisé le 14 novembre 2024 un colloque sur "L'ESS, un cap pour une transition juste dans nos territoires" au Sénat, avec 3 sénateurs et sénatrice : Jean-Jacques Michau, président du groupe d’études au Sénat en charge de l’ESS, Hervé Gillé et Antoinette Guhl. Entre discussions sur l'ESS et les transitions dans les politiques publiques, les 10 ans de la loi 2014, et une table ronde sur les propositions de demain pour l'ESS et les collectivités, retrouvez notre article retour en cliquant ici.