Prix Coup de cœur du jury des Trophées de la commande publique pour “l’upcycling” du Grand Annecy
Pour l'édition 2022 des Trophées de la commande publique, le Grand Annecy a obtenu le prix “Coup de cœur” du jury concernant la restauration du bâtiment qui abrite aujourd'hui Quai 225, le centre de ressources et d'expertise pour la transition environnementale des entreprises du Grand Annecy.
À l’occasion de la restauration d’un bâtiment, le Grand Annecy a lancé un marché répondant aux principes de l’économie circulaire, ayant pour objet la fourniture de mobilier en bois, sur-mesure, écoconçu dans les conditions de l’upcycling afin de privilégier un aménagement entièrement issu de la réutilisation de matériaux bois ou issu du marché de la seconde main. Ce marché s’est intégré dans la démarche d’exemplarité environnementale du projet de création du centre de ressources et d’expertise pour la transition environnementale des entreprises du Grand Annecy. Les candidats ont notamment été jugés sur le pourcentage de bois réutilisé dans la réalisation du projet, un minimum de 80 % était requis. Autres critères de jugement : leur méthodologie d’approvisionnement des matériaux, l’éco responsabilité des produits de fournisseurs externes proposés, la gestion du mobilier en fin de vie ainsi que l’organisation des transports et des emballages. Ayant coordonné le lancement du projet, notamment sur ses aspects développement durable, Nathalie Coudière-Sault est coordonnatrice des achats au Grand Annecy Agglomération. Marion Moenne-Loccoz est quant à elle en charge du projet Quai 225 et de son exécution, elles nous racontent dans quel contexte a été prise la décision de recourir à l’upcycling.
La preuve par l’exemple
« Situé dans un espace naturel protégé, le bâtiment à aménager avait pour vocation d’accueillir le futur lieu de transition destiné à accompagner les entreprises de notre territoire dans leur mutation environnementale, explique Marion Moenne-Loccoz, ainsi, dès 2019, lors de la préfiguration du bâtiment, l’idée était de réaliser un bâtiment exemplaire en termes d’éco-responsabilité ». Cette volonté qui a débuté dès la mise en œuvre des travaux de rénovation s’est naturellement poursuivie lorsque l’équipe projet a réfléchi à l’aménagement intérieur du lieu : « Pour nous, ajoute Nathalie Coudière-Sault, l’équiper en mobilier “upcyclé” et en accessoires de seconde main pour répondre à l’esprit du lieu était dès lors une évidence, d’autant que recourir à ce type de mobilier répondait de surcroît aux exigences du décret Agec ». Sourcing et Benchmark ont bien évidemment accompagné la démarche du Grand Annecy : « Nous avons sourcé des entreprises locales, des groupements de producteurs de mobilier upcyclé ainsi que de mobilier de bureau conventionnels, déclare Nathalie Coudière-Sault, cela nous a permis de déterminer jusqu’où nous pourrions aller en termes d’exigences au regard des possibilités des entreprises ». En outre, un travail de benchmark auprès de collectivités qui avaient effectué des achats de ce type a été réalisé en interne afin d’affiner la rédaction de notre cahier des charges ». Comme elles en conviennent d’une même voix, ces deux actions couplées leur ont permis d’aller assez loin dans l’intégration de considérations environnementales.
Économie réelle et économie circulaire
Côté planning, il n’y a pas eu de mauvaises surprises. Marion Moenne-Loccoz et Nathalie Coudière-Sault s’en félicitent : « À ce jour, l’aménagement est presqu’entièrement terminé. Les délais ont été respectés par les deux entreprises titulaires qui ont fait preuve de réactivité à tout instant ». Conjuguer économie locale et économie circulaire était également l’un des buts poursuivis par le Grand Annecy : « Nous avons eu la chance de travailler avec une entreprise locale, très active dans le réseau de l’économie circulaire, et qui collabore avec de grands industriels du territoire pour récupérer leurs déchets bois, participant ainsi à faire bouger les lignes, relève la coordonnatrice des achats, mais il a été aussi très intéressant de travailler avec une petite entreprise de la région parisienne qui avait un autre angle de travail, davantage tourné vers l’économie sociale et solidaire ». En règle générale, l’upcycling ne procure pas de gain achat immédiat. Pour Nathalie Coudière-Sault, les gains réels se situent à un autre niveau : « Bien que le mobilier upcyclé soit plus onéreux qu’un mobilier industriel, le gain s’évalue en matière de neutralité carbone qu’il engendre, il participe ainsi à la réalisation des objectifs que nous nous sommes fixés dans notre pacte pour le climat, ce projet nous a également permis de soutenir et valoriser le savoir-faire et l’engagement des acteurs de notre territoire et au-delà ». Mais, pour rester dans les anglicismes, n’est-ce qu’un “One shot” ? Nathalie Coudière-Sault et Marion Moenne-Loccoz s’en défendent : « Non, et nous tenterons à nouveau l’expérience, car l’offre existant, recourir à ce type d’achat n’était pas si compliqué et cela nous a permis de valoriser le bâtiment ainsi que le travail des équipes du Grand Annecy sur les questions environnementales ». Selon elles, le rendu définitif a emporté l’adhésion de tous. « Et si nous tentons à nouveau l’expérience, nous intégrerons une dimension sociale à notre cahier des charges ». “Falling in love” ? Autant l’écrire en français : “Coup de cœur”. Pour de vrai !