Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Publié le 16 juin 2014

Solidarité étudiante, une coopérative pour développer l’économie solidaire sur les campus

Née en 2002 en région parisienne, Solidarité étudiante anime un réseau national d'associations de campus proposant différents produits et services aux étudiants. Depuis sa transformation en SCIC en 2013, elle intègre ces associations dans un modèle coopératif associant gouvernance locale et mutualisation nationale. Rencontre avec Louis Cousin, étudiant en économie et vice-président de le Scic.

_ Quelle est l'origine de Solidarité étudiante ? Nous souhaitions avant tout répondre aux difficultés économiques des étudiants à travers des espaces de vie et de consommation correspondant à leurs besoins. Nous ne voulions pas laisser le secteur privé lucratif occuper tout l'espace : il fallait que ces lieux soient implantés sur les campus, ouvrent à des horaires adaptés et proposent des produits bon marché. Ces services gérés par et pour les étudiants sont aussi l'occasion de promouvoir en pratique l'ESS et sa pertinence économique et politique.

document.pngQuelles sont les activités de Solidarité étudiante ? Au début, les associations locales membres du réseau proposaient une palette d'activités et de services plus ou moins divers : de la simple bourse aux livres organisée à la rentrée à des lieux de vie comme EVE sur le campus grenoblois [73]. Aujourd'hui, nous proposons par exemple des dispositifs d'accès au logement ou aux vacances. Nous ouvrons des cafétérias ou des épiceries coopératives sur les campus, qui, plus que des espaces de consommation, sont de véritables lieux de vie qui renforcent le lien social entre les étudiants.

Pourquoi avoir choisi de passer en SCIC ? Il s'agissait pour nous de répondre aux difficultés rencontrées par les associations locales face à l'important turn-over de leurs membres étudiants. La stabilité et la qualité des services proposés étaient fortement impactées par le départ régulier de ces adhérents actifs. Nous avons donc fait le fait choix de mettre en place un modèle coopératif plus centralisé pour pérenniser les offres de service et les emplois et mutualiser davantage les frais de structure. document.pngPour nous, le modèle SCIC ouvre un espace où démocratie et économie se retrouvent : les étudiants restent propriétaires de la coopérative [74] et invitent les salariés et les partenaires institutionnels du projet à participer à la gouvernance. Les activités commerciales s'autofinancent et parallèlement, les animations socio-éducatives peuvent bénéficier de financements publics. A la SCIC nationale s'adossent des Comités d'orientation et d'action locale (CorAL) chargés de faire vivre nos établissements, épiceries ou cafétérias coopératives, sur les campus où ils sont implantés. Une solution pour rester connecté aux besoins des étudiants et des territoires mais aussi pour favoriser le développement d'initiatives locales et de l'entrepreneuriat collectif.

Quels sont vos projets de développement ?document.png D'ici la fin de l'année 2014, nous allons ouvrir cinq nouveaux établissements portant ainsi à dix le nombre de lieux gérés par Solidarité étudiante. Nous travaillons à développer une offre qui reste accessible pour les budgets réduits des étudiants en intégrant peu à peu des démarches de consommation responsable. Par exemple dans notre établissement de Bobigny, nous nous inspirons de l'association des Amis du Zeybu de la région grenobloise qui lie action sociale et consommation responsable [75]. Nous avons également des contacts avec Artisans du Monde ou le réseau des Amaps. Outre l'ouverture de cafétérias et d'épiceries, nous développons de nouveaux services orientés sur le bien-vivre étudiant. En région Rhône-Alpes, en partenariat avec le Conseil Régional et l'UCPA, nous proposons aux étudiants un accès à bas prix à des centres de vacances de l'UCPA. A Paris, en partenariat avec la Mairie et les bailleurs sociaux, nous mettons en place des colocations temporaires dans des logements vacants en attente de destruction. Enfin, nous allons rééditer et amplifier notre action 2013 de promotion de l'ESS dans les milieux étudiants. Dans le cadre du Mois de l'ESS 2014, nous proposerons sur plusieurs campus une semaine étudiante pour l'économie sociale avec au programme des conférences, des ateliers, un forum-emploi...

document.pngQuelles sont vos relations avec les collectivités locales et les partenaires institutionnels ? Les exemples parisiens et rhonalpins le montrent, elles peuvent prendre des formes multiples. Nous avons répondu avec succès à des appels à projets ESS des conseil généraux des Hauts-de-Seine et de Seine-saint-Denis pour l'ouverture de nos cafétérias et épiceries en Île-de-France. Nous avons des demandes de subvention en cours d'instruction auprès des services de l’État notamment pour financer des animations sur les campus. Nous travaillons bien sûr étroitement avec les Universités et les Crous à qui nous louons souvent nos locaux. L'un de nos enjeux majeurs pour les mois à venir est de renforcer les coopérations avec les collectivités locales autour des interactions entre vie étudiante et développement des territoires.

Pour en savoir plus -Plaquette en pièce jointe -Site internet: http://www.solidariteetudiante.fr/