Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Alimentation durable & ESS

Depuis 2020, le RTES a organisé plusieurs temps de débats et visites apprenantes autour de l'alimentation durable. Retrouvez ci-dessous les principaux compte-rendus et ressources produites sur ce sujet.

Retour sur les échanges précédents :

Ressources Alimentation durable & ESS du RTES :

 

Vous avez des expériences à partager en matière d'alimentation durable ?

Partagez votre expérience !  animation@rtes.fr

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Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Depuis 2020, le RTES a organisé plusieurs temps de débats et visites apprenantes autour de l'alimentation durable. Retrouvez ci-dessous les principaux compte-rendus et ressources produites sur ce sujet.

Retour sur les échanges précédents :

Ressources Alimentation durable & ESS du RTES :

 

Vous avez des expériences à partager en matière d'alimentation durable ?

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Fiche Déniché pour vous n°106 : Restaurant social Le Balanzan

Dans le cadre d'un projet de démolition/reconstruction du foyer de travailleurs migrants Manouchian de Vitry-sur-Seine, Le Balanzan, restaurant social en chantier d'insertion a ouvert ses portes en octobre 2021.

TÉLÉCHARGEZ LA FICHE DÉNICHÉ POUR VOUS N°106 : Restaurant social Le Balanzan

Mots-clés : alimentation, économie informelle - Janvier 2022

BALANZAN

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
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Dans le cadre d'un projet de démolition/reconstruction du foyer de travailleurs migrants Manouchian de Vitry-sur-Seine, Le Balanzan, restaurant social en chantier d'insertion a ouvert ses portes en octobre 2021.

 

TÉLÉCHARGEZ LA FICHE DÉNICHÉ POUR VOUS N°106 : Restaurant social Le Balanzan

Mots-clés : alimentation, économie informelle - Janvier 2022

BALANZAN

Fiche Déniché pour vous n°104 : Les Mamas de Grigny

Face au développement d’un phénomène de vente de brochettes à la sauvette par des femmes sur le parvis de la gare de Grigny, et face au constat que la répression ne réglait rien, la ville de Grigny a fait appel à l’ONG GRDR pour les accompagner et voir comment ces femmes pourraient exercer leur activité dans de meilleures conditions.

Téléchargez la fiche n°104 : Les Mamas de Grigny

Mots-clés : alimentation ; économie informelle. Novembre 2021.

tyghujik

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Face au développement d’un phénomène de vente de brochettes à la sauvette par des femmes sur le parvis de la gare de Grigny, et face au constat que la répression ne réglait rien, la ville de Grigny a fait appel à l’ONG GRDR pour les accompagner et voir comment ces femmes pourraient exercer leur activité dans de meilleures conditions.

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Mots-clés : alimentation ; économie informelle. Novembre 2021.

tyghujik

Fiche Déniché pour vous n°99 : PAT du Pays de Langres

Le Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays de Langres a lancé, en octobre 2019, un Projet Alimentaire Territorial (PAT) s’appuyant sur la mobilisation d’acteurs de l’ESS locaux portant des initiatives autour de l’alimentation durable et de l’éducation alimentaire.

Téléchargez la fiche Déniché pour vous n°99 : PAT du Pays de Langres

Mots-clés : alimentation durable. Mai 2021. 

dfgh

52200 LANGRES

Zone d'action : Pays de Langres

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Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Le Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays de Langres a lancé, en octobre 2019, un Projet Alimentaire Territorial (PAT) s’appuyant sur la mobilisation d’acteurs de l’ESS locaux portant des initiatives autour de l’alimentation durable et de l’éducation alimentaire.

Téléchargez la fiche Déniché pour vous n°99 : PAT du Pays de Langres

Mots-clés : alimentation durable. Mai 2021. 

dfgh

52200 LANGRES

Zone d'action : Pays de Langres

Alimentation durable et solidarités - conférence en ligne mai 2021

  

Cette conférence en ligne, inscrite dans le cycle d'échanges Alimentation durable & ESS du RTES, portait sur Alimentation durable et solidarités. Elle a rassemblé 50 participants.

 

  • Xavier Broussier, directeur de l’association La Pioche

L’association La Pioche est une épicerie solidaire qui compte 2 établissements à Haubourdin et Loos. Le travail d’ancrage territorial démarre en 2006 et l’épicerie ouvre en 2009. L’association se donne 3 objectifs : proposer une aide alimentaire, lutter contre le gaspillage alimentaire et faire de l’insertion et créer de l’emploi. La Pioche, ouverte 6 jours sur 7, accueille le public d’une trentaine de communes. Au démarrage du projet, 2 emplois ont été créés pour tenir l’épicerie, travailler avec les partenaires qui fournissent les invendus (industriels, producteurs locaux, grossistes, grandes et moyennes surfaces), etc. Un groupement d’épiceries solidaires a également été créé pour partager le transport et le stockage des dons. Tous les dons alimentaires sont valorisés : la majorité est mise à disposition d’un public en situation de précarité qui participe à 30% du prix réel, et le reste est soit transformé via le bar à jus et soupe ou pour le repas des équipes, soit remis à des associations qui les distribuent aux sans-abris et auprès des camps de roms. Pour les dons effectués par les producteurs locaux, la Pioche passe par une structure intermédiaire : l’association Solaal qui organise les retraits auprès des agriculteurs et la distribution des dons.

La Pioche, en lien avec le conseil départemental du Nord, propose à des personnes éloignées de l’emploi, allocataires du RSA, d’être en immersion à la Pioche et tester les différentes activités d’une épicerie solidaire (accueil, caisse, entretien locaux, mise en rayon, etc.) et si une activité intéresse plus particulièrement une personne, celle-ci est formée en interne et en externe puis La Pioche fait le lien avec les partenaires donateurs qui accueillent également en immersion les personnes en question. En février 2020, l’activité de La Pioche a connu une forte évolution avec le passage au statut d’entreprise à but d’emploi (EBE) dans le cadre de l'expérimentation Territoire Zéro Chômeur Longue Durée. Au-delà du développement de l’activité d’épicerie solidaire, ceci a permis à la Pioche de développer leur mission d’insertion et de création d’emplois avec un passage à 23 emplois en CDI. Les personnes choisissent parmi les missions proposées par les EBE du territoire : La Pioche et la Fabrique de l’Emploi. La seule condition pour être recruté est de partager les valeurs de La Pioche et la motivation d’y travailler. La Pioche accompagne les personnes recrutées vers une montée en compétences, avec la possibilité de tester le travail dans une autre entreprise.

La Pioche entretient de nombreuses relations avec la Métropole Européenne de Lille, le département, la région et les services de l’Etat. La Pioche travaille notamment avec les collectivités sur l’identification des besoins du territoire ainsi que sur les besoins de formation, notamment en lien avec la région. Xavier Broussier pointe également les besoins en ingénierie qui peuvent être fournis par les collectivités locales via du mécénat de compétence par exemple. Il y a également une attente à ce que les collectivités puissent être dans le même esprit d'expérimentation que la Pioche.

 

L’Union départementale de l’ESS en Hautes-Alpes a été créée en 2008 et fédère 90 entreprises de l’ESS. A la sortie du premier confinement Jean-Claude Eyraud a été sollicité par le directeur de la MJC de Briançon et le directeur du Secours Populaire afin de mettre au centre des actions de l’UDESS05 la question de la pauvreté et de la précarité. Les Hautes-Alpes ont été particulièrement frappées par la crise sanitaire : 80% de l’activité économique repose sur le tourisme avec de nombreux saisonniers qui se retrouvent dans une situation difficile. A la sortie du premier confinement est de suite apparue la problématique de la solidarité alimentaire avec des besoins qui ont augmenté de 20% en quelques semaines avec de plus en plus de jeunes étudiants et saisonniers parmi les bénéficiaires de l’aide alimentaire. L’UDESS05 a créé la conférence permanente associative de la solidarité et le document agir ensemble contre la pauvreté et la précarité qui pointe 11 propositions.

Durant le premier confinement le département des Hautes-Alpes a financé les associations habilitées à faire de la distribution alimentaire afin qu'elles se fournissent en produits frais et locaux. La conférence permanente associative de la précarité a mobilisé le conseil départemental, l’agence de développement et du tourisme et la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations afin de pérenniser cette mesure. Fin 2020 deux enveloppes de 50 000 euros ont été réparties aux 8 associations habilitées à la distribution alimentaire. Le dispositif devrait être reconduit en 2021 avec 150 000€ du département, 15 000€ de la MSA (Mutuelle Sociale Agricole) et une aide de l’Etat de 100 000€. Puis, inscrit dans le PAT (Projet Alimentaire Territorial) des Hautes-Alpes, ce dispositif devrait être pérennisé.

Le lien entre les producteurs locaux et les associations de distribution alimentaire se fait par le biais de l’agence du développement économique et touristique qui passe les commandes, négocie les tarifs… et l’association qui livre : Échange Paysans.

Cette initiative a créé des coopérations entre des structures qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble malgré leur objet commun (Secours Populaire, Restos du Coeur, etc.), elle a permis un rapprochement entre les producteurs locaux et les associations livrées. Cette initiative a donc permis à des gens précaires d’améliorer la qualité de leur alimentation mais a aussi créé toute une chaîne humaine et économique sur le territoire.

Ressources :

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Cette conférence en ligne, inscrite dans le cycle d'échanges Alimentation durable & ESS du RTES, portait sur Alimentation durable et solidarités. Elle a rassemblé 50 participants.

 

  • Xavier Broussier, directeur de l’association La Pioche

L’association La Pioche est une épicerie solidaire qui compte 2 établissements à Haubourdin et Loos. Le travail d’ancrage territorial démarre en 2006 et l’épicerie ouvre en 2009. L’association se donne 3 objectifs : proposer une aide alimentaire, lutter contre le gaspillage alimentaire et faire de l’insertion et créer de l’emploi. La Pioche, ouverte 6 jours sur 7, accueille le public d’une trentaine de communes. Au démarrage du projet, 2 emplois ont été créés pour tenir l’épicerie, travailler avec les partenaires qui fournissent les invendus (industriels, producteurs locaux, grossistes, grandes et moyennes surfaces), etc. Un groupement d’épiceries solidaires a également été créé pour partager le transport et le stockage des dons. Tous les dons alimentaires sont valorisés : la majorité est mise à disposition d’un public en situation de précarité qui participe à 30% du prix réel, et le reste est soit transformé via le bar à jus et soupe ou pour le repas des équipes, soit remis à des associations qui les distribuent aux sans-abris et auprès des camps de roms. Pour les dons effectués par les producteurs locaux, la Pioche passe par une structure intermédiaire : l’association Solaal qui organise les retraits auprès des agriculteurs et la distribution des dons.

La Pioche, en lien avec le conseil départemental du Nord, propose à des personnes éloignées de l’emploi, allocataires du RSA, d’être en immersion à la Pioche et tester les différentes activités d’une épicerie solidaire (accueil, caisse, entretien locaux, mise en rayon, etc.) et si une activité intéresse plus particulièrement une personne, celle-ci est formée en interne et en externe puis La Pioche fait le lien avec les partenaires donateurs qui accueillent également en immersion les personnes en question. En février 2020, l’activité de La Pioche a connu une forte évolution avec le passage au statut d’entreprise à but d’emploi (EBE) dans le cadre de l'expérimentation Territoire Zéro Chômeur Longue Durée. Au-delà du développement de l’activité d’épicerie solidaire, ceci a permis à la Pioche de développer leur mission d’insertion et de création d’emplois avec un passage à 23 emplois en CDI. Les personnes choisissent parmi les missions proposées par les EBE du territoire : La Pioche et la Fabrique de l’Emploi. La seule condition pour être recruté est de partager les valeurs de La Pioche et la motivation d’y travailler. La Pioche accompagne les personnes recrutées vers une montée en compétences, avec la possibilité de tester le travail dans une autre entreprise.

La Pioche entretient de nombreuses relations avec la Métropole Européenne de Lille, le département, la région et les services de l’Etat. La Pioche travaille notamment avec les collectivités sur l’identification des besoins du territoire ainsi que sur les besoins de formation, notamment en lien avec la région. Xavier Broussier pointe également les besoins en ingénierie qui peuvent être fournis par les collectivités locales via du mécénat de compétence par exemple. Il y a également une attente à ce que les collectivités puissent être dans le même esprit d'expérimentation que la Pioche.

 

L’Union départementale de l’ESS en Hautes-Alpes a été créée en 2008 et fédère 90 entreprises de l’ESS. A la sortie du premier confinement Jean-Claude Eyraud a été sollicité par le directeur de la MJC de Briançon et le directeur du Secours Populaire afin de mettre au centre des actions de l’UDESS05 la question de la pauvreté et de la précarité. Les Hautes-Alpes ont été particulièrement frappées par la crise sanitaire : 80% de l’activité économique repose sur le tourisme avec de nombreux saisonniers qui se retrouvent dans une situation difficile. A la sortie du premier confinement est de suite apparue la problématique de la solidarité alimentaire avec des besoins qui ont augmenté de 20% en quelques semaines avec de plus en plus de jeunes étudiants et saisonniers parmi les bénéficiaires de l’aide alimentaire. L’UDESS05 a créé la conférence permanente associative de la solidarité et le document agir ensemble contre la pauvreté et la précarité qui pointe 11 propositions.

Durant le premier confinement le département des Hautes-Alpes a financé les associations habilitées à faire de la distribution alimentaire afin qu'elles se fournissent en produits frais et locaux. La conférence permanente associative de la précarité a mobilisé le conseil départemental, l’agence de développement et du tourisme et la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations afin de pérenniser cette mesure. Fin 2020 deux enveloppes de 50 000 euros ont été réparties aux 8 associations habilitées à la distribution alimentaire. Le dispositif devrait être reconduit en 2021 avec 150 000€ du département, 15 000€ de la MSA (Mutuelle Sociale Agricole) et une aide de l’Etat de 100 000€. Puis, inscrit dans le PAT (Projet Alimentaire Territorial) des Hautes-Alpes, ce dispositif devrait être pérennisé.

Le lien entre les producteurs locaux et les associations de distribution alimentaire se fait par le biais de l’agence du développement économique et touristique qui passe les commandes, négocie les tarifs… et l’association qui livre : Échange Paysans.

Cette initiative a créé des coopérations entre des structures qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble malgré leur objet commun (Secours Populaire, Restos du Coeur, etc.), elle a permis un rapprochement entre les producteurs locaux et les associations livrées. Cette initiative a donc permis à des gens précaires d’améliorer la qualité de leur alimentation mais a aussi créé toute une chaîne humaine et économique sur le territoire.

Ressources :

 

La place de l'ESS dans les PAT - conférence en ligne avril 2021

Les Projets Alimentaires Territoriaux sont issus de la loi d’avenir pour l’agriculture qui encourage leur développement depuis 2014. Les PAT ont pour objectif de relocaliser l'agriculture et l'alimentation dans les territoires. Ils sont élaborés de manière collective à l’initiative des acteurs d'un territoire (collectivités, acteurs, citoyens). Le plan France Relance cherche à amplifier cette dynamique en y consacrant des moyens importants : près de 80 millions d'euros pour soutenir non seulement des projets existants (77 M€) mais également des projets émergents (3 M€ qui s'ajoutent aux crédits du Programme National pour l'Alimentation).

En s’appuyant sur 2 retours d'expériences de PAT qui en sont à des stades différents de développement, cet échange qui a rassemblé plus de 130 personnes, a permis de mettre en évidence les points d’appuis pour favoriser la place de l’ESS dans les PAT.  

  • Marine Corinthe, chargée de mission innovation sociale, Roissy Pays de France

L’agglomération Roissy Pays de France, située en Ile-de-France, rassemble 42 communes et 350 000 habitants. Le territoire est constitué à 52% de terres agricoles. 

En 2019, Roissy Pays de France a répondu à l’AAP French Impact, qui a permis de consolider l'écosystème ESS et de donner de nouvelles orientations au plan d’action ESS engagé en 2014. 3 défis ont été identifiés dans ce cadre : l’économie circulaire, la mobilité inclusive et l’alimentation durable. 

La dynamique de Roissy Pays de France sur l’alimentation durable s’appuie sur des initiatives locales tels le Réseau d’échange et de restauration qui porte un café-restaurant d’insertion le 19.59 et un incubateur et espace de cuisine partagée, le foodlab 95 ;  le Radis un projet de restauration anti-gaspi porté par Baluchon et Emmaüs Défi, ou encore le projet de la ville de Moussy-le-neuf “Manger mieux, gaspiller moins” pour la relocalisation de ses approvisionnements en restauration collective. Ces dynamiques ont poussé le territoire à répondre à un AAP de l’Adème “Aide au changement de comportement” en 2019, qui aboutit au développement du projet De la fourche à la fourchette, doté de 3 objectifs : relocaliser l’approvisionnement, lutter contre le gaspillage alimentaire et rendre accessible l’alimentation durable. Dans ce cadre Roissy Pays de France soutient les acteurs ESS engagés dans l’alimentation durable, développe un programme de sensibilisation et de changement des pratiques et organise un événement réunissant l’écosystème de l’alimentation durable chaque année. 

L’Ademe a aussi proposé à Roissy Pays de France d’être accompagné sur la question de l’économie de la fonctionnalité. Ils sont ainsi accompagnés par Atémis et Appui pour développer des écosystèmes territorialisés de coopération pour le développement d’une alimentation locale de qualité. Ce binôme Atemis/Appui a accompagné l’agglomération pour travailler l’enjeu de l’alimentation durable en transversalité au sein de la collectivité, celui-ci est porté par 5 directions : aménagement, culture et patrimoine,économie des territoires, développement durable et emploi. Ils ont également travaillé sur la gouvernance de territoire, en lien avec les structures. Ces travaux les ont amenés à répondre à l’AAP émergence de PAT dont ils sont lauréats depuis fin mars 2021. Ils vont maintenant engager un diagnostic partagé afin de dresser un état des lieux du système agricole et alimentaire du territoire et co-construire un plan d’action avec les acteurs du territoire. 

Sur le territoire du Pays de Langres, le sujet de l’alimentation durable est porté depuis 2015, un PAT est engagé en octobre 2019.  Le Pays de Langres est un territoire rural, qui réunit 168 communes et 50 000 habitants. 

Au départ de ce PAT, une volonté politique forte, poussée par la société civile, pour consolider le rôle économique et la responsabilité environnementale de l’agriculture et développer la qualité alimentaire. Le territoire a pu s’appuyer sur plusieurs initiatives d’acteurs autour de l’alimentation durable, et a été soutenu financièrement par le biais d’un AAP de la Région Grand-Est puis des crédits du Ministère de l' agriculture en 2019. En construisant ce PAT, les élus ont souhaité donner une vraie place aux acteurs de l’ESS locaux et d’appuyer leur montée en compétence plutôt que d’aller chercher des solutions clés en mains, parfois de l’ESS, mais externes au territoire. Cela renforce l’écosystème local et permet un maintien de la valeur ajoutée créée sur le territoire.

Lancé en octobre 2019, le PAT du Pays de Langres définit une stratégie alimentaire autour de 3 axes : créer des conditions favorables pour faire se rencontrer offre et demande locale (solutions logistiques, techniques et travail sur la commande publique en lien avec les communautés de communes). Un axe pédagogique sur l’alimentation durable (santé, nutrition, gaspillage alimentaire, formation auprès du personnel en restauration collective et outils pour faire connaître les possibilités d’approvisionnement sur le territoire) et un axe de développement de l’économie alimentaire et agricole (diversification, développement de filières, démarches d’approvisionnement, accompagnement des porteurs de projets et renforcement de la marque de territoire “Made in Pays de Langres” qui valorise les savoir-faire du territoire). Des groupes techniques qui accompagnent la mise en œuvre du PAT ont été mis en place : logistique et circuits-courts, commande publique durable, éducation alimentaire, et outils de production de repas. Ils rassemblent collectivités, entreprises et acteurs de l’ESS.

Comme en témoignent Aline Paindavoine de la Régie rurale du plateau et Louis Létoré de la maison de Courcelles, le PAT constitue un vrai levier pour le développement du territoire et pour le développement de leur association.

La régie rurale du plateau, association d’insertion par l’activité économique créée en 1997 avec le soutien des acteurs publics développe des activités de maraîchage bio et d’entretien d’espaces verts. Au fur et à mesure du développement de l’activité de la structure qui emploie aujourd’hui 10 permanents et 30 ETP en insertion, les collectivités ont soutenu le projet (mise à disposition d’un lieu et de terrain de la communauté de communes, travaux d’agrandissement et d’aménagement, etc.).

L’association la Maison de Courcelles est un centre d’hébergement qui organise toute l’année des classes de découvertes, des colonies de vacances, sur le principe de la pédagogie de la liberté. Autour de 3 axes : pédagogie, insertion par l’activité économique et innovation la Maison de Courcelles a développé plusieurs projets sur l’alimentation durable : une cuisine ouverte et pédagogique, un chantier d’insertion en restauration collective (6 ETP) qui permet d’assurer 250/300 repas par jour dont 80 sont livrés à 2 cantines du territoire, un accueil en résidence permanente d’un boulanger (mise à disposition du four à pain datant du 18ème siècle en contrepartie de l’accueil de groupe d’enfants pour pédagogie), salariat du maraîcher bio du village (transmission de savoir-faire aux cuisiniers et mise en place d’un jardin pédagogique), accueil et salariat d’une apicultrice (animation d’un rucher école et soutient à sa démarche de conservatoire de l’abeille noire), accueil d’une pâtissière, et volonté de créer une transformerie pour les producteurs de l’association. La Maison de Courcelles souhaite créer une émulation en faveur du développement d’une économie résidentielle. Leur projet donne lieu à une recherche-action, accompagnée par Jean-Louis Laville, pour mettre en mots leur modèle socio-économique et créer des outils de transmission.

 

Le PAT permet de faire se rencontrer des acteurs qui ne se rencontrent pas et de travailler en transversalité autour d’objectifs communs, il crée l’espace de dialogue et de coopération et permet de favoriser l’alliance entre élus, techniciens, et structures du territoire afin de répondre aux enjeux d’une alimentation et d'une agriculture durables. 

 

Ressources :

 

 

 

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Les Projets Alimentaires Territoriaux sont issus de la loi d’avenir pour l’agriculture qui encourage leur développement depuis 2014. Les PAT ont pour objectif de relocaliser l'agriculture et l'alimentation dans les territoires. Ils sont élaborés de manière collective à l’initiative des acteurs d'un territoire (collectivités, acteurs, citoyens). Le plan France Relance cherche à amplifier cette dynamique en y consacrant des moyens importants : près de 80 millions d'euros pour soutenir non seulement des projets existants (77 M€) mais également des projets émergents (3 M€ qui s'ajoutent aux crédits du Programme National pour l'Alimentation).

En s’appuyant sur 2 retours d'expériences de PAT qui en sont à des stades différents de développement, cet échange qui a rassemblé plus de 130 personnes, a permis de mettre en évidence les points d’appuis pour favoriser la place de l’ESS dans les PAT.  

  • Marine Corinthe, chargée de mission innovation sociale, Roissy Pays de France

L’agglomération Roissy Pays de France, située en Ile-de-France, rassemble 42 communes et 350 000 habitants. Le territoire est constitué à 52% de terres agricoles. 

En 2019, Roissy Pays de France a répondu à l’AAP French Impact, qui a permis de consolider l'écosystème ESS et de donner de nouvelles orientations au plan d’action ESS engagé en 2014. 3 défis ont été identifiés dans ce cadre : l’économie circulaire, la mobilité inclusive et l’alimentation durable. 

La dynamique de Roissy Pays de France sur l’alimentation durable s’appuie sur des initiatives locales tels le Réseau d’échange et de restauration qui porte un café-restaurant d’insertion le 19.59 et un incubateur et espace de cuisine partagée, le foodlab 95 ;  le Radis un projet de restauration anti-gaspi porté par Baluchon et Emmaüs Défi, ou encore le projet de la ville de Moussy-le-neuf “Manger mieux, gaspiller moins” pour la relocalisation de ses approvisionnements en restauration collective. Ces dynamiques ont poussé le territoire à répondre à un AAP de l’Adème “Aide au changement de comportement” en 2019, qui aboutit au développement du projet De la fourche à la fourchette, doté de 3 objectifs : relocaliser l’approvisionnement, lutter contre le gaspillage alimentaire et rendre accessible l’alimentation durable. Dans ce cadre Roissy Pays de France soutient les acteurs ESS engagés dans l’alimentation durable, développe un programme de sensibilisation et de changement des pratiques et organise un événement réunissant l’écosystème de l’alimentation durable chaque année. 

L’Ademe a aussi proposé à Roissy Pays de France d’être accompagné sur la question de l’économie de la fonctionnalité. Ils sont ainsi accompagnés par Atémis et Appui pour développer des écosystèmes territorialisés de coopération pour le développement d’une alimentation locale de qualité. Ce binôme Atemis/Appui a accompagné l’agglomération pour travailler l’enjeu de l’alimentation durable en transversalité au sein de la collectivité, celui-ci est porté par 5 directions : aménagement, culture et patrimoine,économie des territoires, développement durable et emploi. Ils ont également travaillé sur la gouvernance de territoire, en lien avec les structures. Ces travaux les ont amenés à répondre à l’AAP émergence de PAT dont ils sont lauréats depuis fin mars 2021. Ils vont maintenant engager un diagnostic partagé afin de dresser un état des lieux du système agricole et alimentaire du territoire et co-construire un plan d’action avec les acteurs du territoire. 

Sur le territoire du Pays de Langres, le sujet de l’alimentation durable est porté depuis 2015, un PAT est engagé en octobre 2019.  Le Pays de Langres est un territoire rural, qui réunit 168 communes et 50 000 habitants. 

Au départ de ce PAT, une volonté politique forte, poussée par la société civile, pour consolider le rôle économique et la responsabilité environnementale de l’agriculture et développer la qualité alimentaire. Le territoire a pu s’appuyer sur plusieurs initiatives d’acteurs autour de l’alimentation durable, et a été soutenu financièrement par le biais d’un AAP de la Région Grand-Est puis des crédits du Ministère de l' agriculture en 2019. En construisant ce PAT, les élus ont souhaité donner une vraie place aux acteurs de l’ESS locaux et d’appuyer leur montée en compétence plutôt que d’aller chercher des solutions clés en mains, parfois de l’ESS, mais externes au territoire. Cela renforce l’écosystème local et permet un maintien de la valeur ajoutée créée sur le territoire.

Lancé en octobre 2019, le PAT du Pays de Langres définit une stratégie alimentaire autour de 3 axes : créer des conditions favorables pour faire se rencontrer offre et demande locale (solutions logistiques, techniques et travail sur la commande publique en lien avec les communautés de communes). Un axe pédagogique sur l’alimentation durable (santé, nutrition, gaspillage alimentaire, formation auprès du personnel en restauration collective et outils pour faire connaître les possibilités d’approvisionnement sur le territoire) et un axe de développement de l’économie alimentaire et agricole (diversification, développement de filières, démarches d’approvisionnement, accompagnement des porteurs de projets et renforcement de la marque de territoire “Made in Pays de Langres” qui valorise les savoir-faire du territoire). Des groupes techniques qui accompagnent la mise en œuvre du PAT ont été mis en place : logistique et circuits-courts, commande publique durable, éducation alimentaire, et outils de production de repas. Ils rassemblent collectivités, entreprises et acteurs de l’ESS.

Comme en témoignent Aline Paindavoine de la Régie rurale du plateau et Louis Létoré de la maison de Courcelles, le PAT constitue un vrai levier pour le développement du territoire et pour le développement de leur association.

La régie rurale du plateau, association d’insertion par l’activité économique créée en 1997 avec le soutien des acteurs publics développe des activités de maraîchage bio et d’entretien d’espaces verts. Au fur et à mesure du développement de l’activité de la structure qui emploie aujourd’hui 10 permanents et 30 ETP en insertion, les collectivités ont soutenu le projet (mise à disposition d’un lieu et de terrain de la communauté de communes, travaux d’agrandissement et d’aménagement, etc.).

L’association la Maison de Courcelles est un centre d’hébergement qui organise toute l’année des classes de découvertes, des colonies de vacances, sur le principe de la pédagogie de la liberté. Autour de 3 axes : pédagogie, insertion par l’activité économique et innovation la Maison de Courcelles a développé plusieurs projets sur l’alimentation durable : une cuisine ouverte et pédagogique, un chantier d’insertion en restauration collective (6 ETP) qui permet d’assurer 250/300 repas par jour dont 80 sont livrés à 2 cantines du territoire, un accueil en résidence permanente d’un boulanger (mise à disposition du four à pain datant du 18ème siècle en contrepartie de l’accueil de groupe d’enfants pour pédagogie), salariat du maraîcher bio du village (transmission de savoir-faire aux cuisiniers et mise en place d’un jardin pédagogique), accueil et salariat d’une apicultrice (animation d’un rucher école et soutient à sa démarche de conservatoire de l’abeille noire), accueil d’une pâtissière, et volonté de créer une transformerie pour les producteurs de l’association. La Maison de Courcelles souhaite créer une émulation en faveur du développement d’une économie résidentielle. Leur projet donne lieu à une recherche-action, accompagnée par Jean-Louis Laville, pour mettre en mots leur modèle socio-économique et créer des outils de transmission.

 

Le PAT permet de faire se rencontrer des acteurs qui ne se rencontrent pas et de travailler en transversalité autour d’objectifs communs, il crée l’espace de dialogue et de coopération et permet de favoriser l’alliance entre élus, techniciens, et structures du territoire afin de répondre aux enjeux d’une alimentation et d'une agriculture durables. 

 

Ressources :

 

 

 

 

Alimentation durable et restauration collective - conférence en ligne mars 2021

  

Dans le cadre de son cycle sur l’alimentation durable, le RTES organisait un temps d'échange pour les collectivités sur la restauration collective avec le réseau Un plus Bio et le témoignage de la ville de Grande-Synthe. Cette conférence en ligne a rassemblé 80 participant.e.s.

 

 

Inès Revuelta, animatrice observatoire, Un Plus Bio et Amandine Pieux, animatrice du Club des Territoires, Un Plus Bio

Un plus Bio : est un réseau national de collectivités locales créé en 2002, qui rassemble 100 collectivités adhérentes de tous niveaux engagées dans des politiques alimentaires de qualité et notamment en restauration collective. Un plus Bio agit sur le partage de bonnes pratiques en restauration collective, anime un club des territoires afin de créer des synergies et des coopérations et outille les collectivités et porte un travail de recherche-action (sur les questions foncières par exemple). 

La loi Egalim née des Etats généraux de l’alimentation et adoptée le 30 novembre 2018 impose à la restauration collective : 

  • d’intégrer au moins 50% de produits durables et de qualité : produits sous signe de qualité : label rouge, AOP, produits acquis qui tiennent compte du coût des externalités environnementales, produits de la ferme, ... Voir le décret d’application
  • d’intégrer au moins 20% de produits bio ou en conversion, calculés sur la valeur d’achat
  • d’expérimenter un menu végétarien hebdomadaire sur 2 ans et de réaliser un plan pluriannuel de diversification des protéines
  • de réaliser un diagnostic du gaspillage alimentaire, de faire des dons et de rendre publics ses engagements en la matière
  • de supprimer les bouteilles en plastique (2020) et les contenants de cuisson, de réchauffe et de service en plastique (2025)

La loi Egalim n’a pas apporté de changement majeur sur les règles de la commande publique en matière d’approvisionnement local et ce malgré une attente forte des collectivités. En l’absence de décret de suivi et de sanction des obligations de la loi Egalim, c’est aux collectivités de se saisir de cette loi.

Il existe de nombreux outils pour accompagner les collectivités dans le développement d’une alimentation durable et de qualité au sein de la restauration collective. Parmi ces outils :

  • le label Ecocert en cuisine, qui certifie 3 niveaux d’exigences : 10%, 30% ou 50% de bio (va évoluer pour s’accorder aux obligations de la loi Egalim). Il porte également sur le nombre de composantes locales et sur des exigences en matière d’écologie en cuisine. Il s’agit d’un label privé et payant qui a l’avantage d’apporter une certification aux familles.
  • L’observatoire mis en place par Un plus Bio qui porte sur les différents axes de la restauration bio et durable et permet de réaliser un auto-diagnostic et de soulever de façon transversale des sujets au sein de la collectivité qui n’avaient pas été traités. L’observatoire a permis de mettre en évidence 2 grands points : manger bio à la cantine à coût constant est possible et les cantines qui privilégient le bio dans les menus ont également tendance à travailler sur l’approvisionnement local.

Les collectivités disposent de plusieurs leviers d’action pour agir en faveur d’une alimentation bio et durable :

  • Travailler sur les compétences et savoir-faire au sein des collectivités : formation des cuisiniers, montée en compétences sur la rédaction des cahiers des charges des appels d'offres 
  • S’inspirer des autres territoires
  • Agir sur les outils de production, d’approvisionnement et de transformation : développement de régies agricoles (maraîcher salarié de la collectivité), création de groupements de producteurs, de plateformes de producteurs bio, de politiques de structuration de filières et d’outils de transformation comme les légumeries, les abattoirs… Là-dessus des aides d'État peuvent être utiles.

Avec le plan de relance de nombreux moyens financiers sont fléchés sur l’alimentation. Le plan de relance prévoit 50 millions d’€ sur la restauration collective, fléchés sur un certain nombre de communes (AAP ICI et liste des communes ICI) et 80 millions d’€ sur les PAT via l’AAP du PNA (AAP ICI ouvert du 1er mars au 15 avril 2021).
 

Pauline Blondeel, chargée de projet Agriculture et Alimentation Durables à la ville de Grande-Synthe : la ville de Grande-Synthe s’inscrit dans une démarche globale de ville en transition et propose dès 2011 100% de bio dans les cantines primaires étendu aux cantines maternelles en 2020. La ville a rejoint le réseau Un + bio en 2014. A l’origine de cette démarche une volonté politique très forte de la part du maire qui souhaitait agir, à travers la restauration collective, sur les dimensions sociale, sanitaire, environnementale et sur la structuration de filières. Ce choix politique représente un surcoût de 37% que la ville de Grande-Synthe a décidé d’absorber totalement.

La restauration scolaire représente 1000 repas par jour dont les ⅔ sont en gestion déléguée et fabriqués par l'ESAT les Ateliers du Littoral Dunkerquois et le ⅓ restant est en régie directe, via le Centre Culturel Populaire qui possède sa propre cuisine. Dans son marché, la ville de Grande-Synthe a intégré une clause sociale, et le centre culturel a adapté son offre.

Grande-Synthe a également engagé une réflexion sur la production et a racheté des terres en 2017 pour l’installation de maraîchers. Depuis 2017 la ville porte un projet de ferme urbaine multi-service : un volet production maraîchère en circuit court pour approvisionner la restauration collective locale (critère mentionné dans l’AAP), un volet formation et un volet pédagogique tout public. 2 appels à candidatures ont permis d’installer chaque fois 3 maraîchers dont certains ont été accompagnés, au démarrage, par une couveuse d’entreprises. Les terres sont mises à disposition aux maraîchers via des baux ruraux environnementaux. La ville de Grande-Synthe travaille avec la Communauté urbaine de Dunkerque et Bio en Hauts de France sur l’accessibilité de ces maraîchers à la commande publique d’autres collectivités (anticipation des plans de production, etc.). 

La ville de Grande-Synthe travaille également avec l’AFEJI (une association d’insertion) qui a créé une légumerie sur le territoire et qui travaille en lien avec les maraîchers.

 

Répondez à l’enquête 2021 de l’Observatoire de la restauration collective bio et durable porté par Un Plus Bio en partenariat avec Ecocert « En Cuisine », Agores et le Celt

Ressources :

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Dans le cadre de son cycle sur l’alimentation durable, le RTES organisait un temps d'échange pour les collectivités sur la restauration collective avec le réseau Un plus Bio et le témoignage de la ville de Grande-Synthe. Cette conférence en ligne a rassemblé 80 participant.e.s.

 

 

Inès Revuelta, animatrice observatoire, Un Plus Bio et Amandine Pieux, animatrice du Club des Territoires, Un Plus Bio

Un plus Bio : est un réseau national de collectivités locales créé en 2002, qui rassemble 100 collectivités adhérentes de tous niveaux engagées dans des politiques alimentaires de qualité et notamment en restauration collective. Un plus Bio agit sur le partage de bonnes pratiques en restauration collective, anime un club des territoires afin de créer des synergies et des coopérations et outille les collectivités et porte un travail de recherche-action (sur les questions foncières par exemple). 

La loi Egalim née des Etats généraux de l’alimentation et adoptée le 30 novembre 2018 impose à la restauration collective : 

  • d’intégrer au moins 50% de produits durables et de qualité : produits sous signe de qualité : label rouge, AOP, produits acquis qui tiennent compte du coût des externalités environnementales, produits de la ferme, ... Voir le décret d’application
  • d’intégrer au moins 20% de produits bio ou en conversion, calculés sur la valeur d’achat
  • d’expérimenter un menu végétarien hebdomadaire sur 2 ans et de réaliser un plan pluriannuel de diversification des protéines
  • de réaliser un diagnostic du gaspillage alimentaire, de faire des dons et de rendre publics ses engagements en la matière
  • de supprimer les bouteilles en plastique (2020) et les contenants de cuisson, de réchauffe et de service en plastique (2025)

La loi Egalim n’a pas apporté de changement majeur sur les règles de la commande publique en matière d’approvisionnement local et ce malgré une attente forte des collectivités. En l’absence de décret de suivi et de sanction des obligations de la loi Egalim, c’est aux collectivités de se saisir de cette loi.

Il existe de nombreux outils pour accompagner les collectivités dans le développement d’une alimentation durable et de qualité au sein de la restauration collective. Parmi ces outils :

  • le label Ecocert en cuisine, qui certifie 3 niveaux d’exigences : 10%, 30% ou 50% de bio (va évoluer pour s’accorder aux obligations de la loi Egalim). Il porte également sur le nombre de composantes locales et sur des exigences en matière d’écologie en cuisine. Il s’agit d’un label privé et payant qui a l’avantage d’apporter une certification aux familles.
  • L’observatoire mis en place par Un plus Bio qui porte sur les différents axes de la restauration bio et durable et permet de réaliser un auto-diagnostic et de soulever de façon transversale des sujets au sein de la collectivité qui n’avaient pas été traités. L’observatoire a permis de mettre en évidence 2 grands points : manger bio à la cantine à coût constant est possible et les cantines qui privilégient le bio dans les menus ont également tendance à travailler sur l’approvisionnement local.

Les collectivités disposent de plusieurs leviers d’action pour agir en faveur d’une alimentation bio et durable :

  • Travailler sur les compétences et savoir-faire au sein des collectivités : formation des cuisiniers, montée en compétences sur la rédaction des cahiers des charges des appels d'offres 
  • S’inspirer des autres territoires
  • Agir sur les outils de production, d’approvisionnement et de transformation : développement de régies agricoles (maraîcher salarié de la collectivité), création de groupements de producteurs, de plateformes de producteurs bio, de politiques de structuration de filières et d’outils de transformation comme les légumeries, les abattoirs… Là-dessus des aides d'État peuvent être utiles.

Avec le plan de relance de nombreux moyens financiers sont fléchés sur l’alimentation. Le plan de relance prévoit 50 millions d’€ sur la restauration collective, fléchés sur un certain nombre de communes (AAP ICI et liste des communes ICI) et 80 millions d’€ sur les PAT via l’AAP du PNA (AAP ICI ouvert du 1er mars au 15 avril 2021).
 

Pauline Blondeel, chargée de projet Agriculture et Alimentation Durables à la ville de Grande-Synthe : la ville de Grande-Synthe s’inscrit dans une démarche globale de ville en transition et propose dès 2011 100% de bio dans les cantines primaires étendu aux cantines maternelles en 2020. La ville a rejoint le réseau Un + bio en 2014. A l’origine de cette démarche une volonté politique très forte de la part du maire qui souhaitait agir, à travers la restauration collective, sur les dimensions sociale, sanitaire, environnementale et sur la structuration de filières. Ce choix politique représente un surcoût de 37% que la ville de Grande-Synthe a décidé d’absorber totalement.

La restauration scolaire représente 1000 repas par jour dont les ⅔ sont en gestion déléguée et fabriqués par l'ESAT les Ateliers du Littoral Dunkerquois et le ⅓ restant est en régie directe, via le Centre Culturel Populaire qui possède sa propre cuisine. Dans son marché, la ville de Grande-Synthe a intégré une clause sociale, et le centre culturel a adapté son offre.

Grande-Synthe a également engagé une réflexion sur la production et a racheté des terres en 2017 pour l’installation de maraîchers. Depuis 2017 la ville porte un projet de ferme urbaine multi-service : un volet production maraîchère en circuit court pour approvisionner la restauration collective locale (critère mentionné dans l’AAP), un volet formation et un volet pédagogique tout public. 2 appels à candidatures ont permis d’installer chaque fois 3 maraîchers dont certains ont été accompagnés, au démarrage, par une couveuse d’entreprises. Les terres sont mises à disposition aux maraîchers via des baux ruraux environnementaux. La ville de Grande-Synthe travaille avec la Communauté urbaine de Dunkerque et Bio en Hauts de France sur l’accessibilité de ces maraîchers à la commande publique d’autres collectivités (anticipation des plans de production, etc.). 

La ville de Grande-Synthe travaille également avec l’AFEJI (une association d’insertion) qui a créé une légumerie sur le territoire et qui travaille en lien avec les maraîchers.

 

Répondez à l’enquête 2021 de l’Observatoire de la restauration collective bio et durable porté par Un Plus Bio en partenariat avec Ecocert « En Cuisine », Agores et le Celt

Ressources :

 

Fiche Déniché pour Vous n°96 : Ferme urbaine Tipi

Porté par l’association Les Jeunes Pousses, le Tipi est un lieu dédié à la transition écologique au coeur du quartier politique de la ville Monclar à Avignon. Inauguré en septembre 2020 le Tipi rassemble une Micro-Ferme Urbaine, un atelier de céramique, une herboristerie, une cantine, un bar et une scène de concert.

Téléchargez la fiche Déniché pour Vous n°96 : Ferme urbaine Tipi (Mars 2021)

Mots-clés : Alimentation durable, politique de la ville 

Site internet : https://lesitedutipi.fr/index.php/micro-ferme/

dfgh

84000 Avignon

Zone d'action : Avignon

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Porté par l’association Les Jeunes Pousses, le Tipi est un lieu dédié à la transition écologique au coeur du quartier politique de la ville Monclar à Avignon. Inauguré en septembre 2020 le Tipi rassemble une Micro-Ferme Urbaine, un atelier de céramique, une herboristerie, une cantine, un bar et une scène de concert.

Téléchargez la fiche Déniché pour Vous n°96 : Ferme urbaine Tipi (Mars 2021)

Mots-clés : Alimentation durable, politique de la ville 

Site internet : https://lesitedutipi.fr/index.php/micro-ferme/

dfgh

84000 Avignon

Zone d'action : Avignon

Agriculture urbaine - conférence en ligne février 2021

Dans le cadre de son cycle sur l’alimentation durable, le RTES organisait un temps d'échanges pour les collectivités autour du thème de l'agriculture urbaine. Retour sur cette conférence qui a rassemblé 80 participants.

(Re)voir la conférence en ligne : 

 

  • Accompagner la construction d’une ferme urbaine multifonctionnelle dans un quartier en renouvellement urbain - Sandrine Forzy, Cheffe de projet agriculture urbaine et renouvellement urbain, ville de Lille

Le projet de ferme urbaine concerne le quartier Concorde, quartier en renouvellement urbain sur Lille. Il s’agit d’un quartier intra muros, très bien desservi, de 4500 habitants avec de nombreuses problématiques. Ce quartier inscrit au NPNRU va connaître des transformations très lourdes sur les 15/20 prochaines années. La ville de Lille a souhaité, accompagner ce projet NPNRU d’une démarche santé environnementale. Ce projet de renouvellement urbain est lauréat PIA ville durable et solidaire ce qui permet d’avoir des moyens dédiés en ingénierie, investissement, études sur plusieurs axes : qualité de l' air, du bruit, … ainsi qu’un axe agriculture urbaine. Le poste de Sandrine Forzy est totalement financé par le PIA. Le site cible pour le projet de ferme urbaine est un terrain d’1 hectare appartenant à la ville, dont 4500m² sont immédiatement disponibles, mais fortement pollué.

A travers ce projet, la ville de Lille souhaite accompagner une ferme urbaine multifonctionnelle, qui soit à la fois support d’opportunités pour les habitants en matière d’alimentation et d’emplois, support de nouveaux services urbains (reconnexion ville et nature, biodiversité, aménagements paysagers, adaptation aux changements climatiques…) et qui ait également un impact sur le rayonnement du quartier. La ville de Lille a lancé un appel à manifestation d’intérêt très large auquel beaucoup d’acteurs ont répondu, puis organisé des réunions de travail avec ces acteurs. Ils ont ensemble défini une méthode de travail basée sur la co-construction, tant sur la dimension sensibilisation et mobilisation des habitants que sur la dimension économique du projet.

La volonté des habitants n’étant pas à l’initiative du projet, la dimension sensibilisation est très importante. La ville de Lille a donc monté un appel à projets en 2019 et renouvelé en 2020 qui finance des associations du quartier et des associations expertes en agriculture urbaine qui travaillent ensemble sur des actions de sensibilisation ainsi que sur le réaménagement de jardins familiaux et partagés présent sur le quartier.

Cette dimension sensibilisation est articulée à celle de l’agriculture urbaine à vocation professionnelle et économique. Dans cette perspective, sera testé pendant 3 ans, un site maraîcher en permaculture sur 4500m², pris en charge par une structure de l’insertion par l’activité économique qui a de l'expérience en maraîchage péri-urbain et qui est associée à une entreprise privée qui a beaucoup d'expériences sur la partie technique en agriculture urbaine. L’activité va se financer selon un modèle hybride : des ressources propres issues de la vente des productions et de prestations de services, des aides aux postes et des subventions.

Pour ce projet, la ville de Lille a fait appel à Optéos, un bureau d’étude en CAE qui les accompagne pour tenir au mieux compte des acteurs du territoire, seule façon de construire un modèle qui va durer dans le temps comme le souligne Sandrine Forzy. Opteos s’appuie sur le dialogue territorial et l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, avec la volonté de valoriser toutes les externalités du projet et l’ambition d’inscrire le projet dans une démarche très coopérative.

Pendant cette phase expérimentale, une recherche est également menée sur la contamination atmosphérique, avec un travail autour d’un plan de gestion des risques. Suite à la phase d'expérimentation, le projet se déploiera en 2024 et le rôle de la ville de Lille va évoluer en passant de l'impulsion à une place de partenaire.

Ce projet ayant donné envie à la ville de Lille de développer l’agriculture urbaine, la ville a répondu en lien avec la Métropole européenne de Lille à l’appel à projet Quartiers Fertiles de l’ANRU, avec plusieurs sites lauréats dont 3 sur Lille. 

  • Julien De Benito, Adjoint au Maire d’Avignon délégué au quartier Nord-Rocade et aux enjeux de l’alimentation durable et locale

Avignon est la deuxième ville française en termes d’autonomie alimentaire : 25% des denrées alimentaires sont locales (fruits et légumes principalement). La ville d’Avignon est aussi la onzième ville la plus pauvre de France et un quart de la population (25000 habitants) est concernée par la rénovation urbaine. Dans le cadre de l’appel à projets Quartiers Fertiles de l’ANRU, 3 projets ont été retenus sur Avignon : la ferme urbaine du Tipi à Monclar et 2 sites de jardins partagés à St Jean et Sud Rocade. Ces projets s’inscrivent dans un ensemble de sites d’agriculture urbaine et péri-urbaine : 13 hectares gérés par Jardins de Cocagne, 2 hectares de jardins partagés en lien avec le centre social de Montfavet, une ferme pilote en agroforesterie et un lycée agricole.

Le projet de la ferme urbaine du Tipi est situé dans le quartier Monclar qui est en rénovation urbaine. Ce projet a également rencontré la volonté de la ville d’Avignon de dessiner une coulée verte qui traverse plusieurs quartiers et dans laquelle s’inscrit le projet de la ferme urbaine du Tipi. Le projet, en lien avec 3 autres, est lauréat de l’appel à projets Quartiers fertiles de l’ANRU. La ville s’appuie également sur son budget participatif : les habitants sont invités chaque année à proposer un projet d’investissement d’intérêt général : une fois examiné par les services, les élus et une représentation d’un collège d’habitants, ce projet est soumis au vote des habitants. Les projets ainsi plébiscités par les citoyens sont réalisés dans les 2 ans qui suivent. C’est le cas pour les trois projets. Le budget participatif représente 5% du budget d’investissement, environ 1.5 Millions d’€, avec un plafond de 150 000 € par projet. La ferme urbaine du Tipi a ainsi été financé par le budget participatif pour : mise en sécurisation, premières terres, mobilier, centres de compost.

Comme le note Julien De Benito, la notion du bien manger a évolué : si l’attention était davantage portée sur le goût il y a 20 ans, on se penche davantage aujourd'hui sur le bio, le sans additif, sans pesticide… mais ces recommandations sont essentiellement appropriées par les couches sociales supérieures urbaines. Il y a aussi un fort éloignement au producteur : on ne sait pas comment poussent les légumes.

Le projet de ferme urbaine du Tipi, porté par l’association Les jeunes Pousses, a pour ambition de répondre à ces enjeux de sensibilisation à une alimentation plus saine et plus durable. Il est aussi dédié aux enjeux de transition écologique : un certain nombre de débats seront organisés sur le site et au sein des écoles à proximité et le projet sera exemplaire sur le plan de la permaculture. C’est enfin un lieu récréatif qui souhaite travailler en lien avec les habitants et faire mixité sociale. Le site est assez petit et n’a pas de finalité de production. Le lieu a été inauguré en septembre 2020 et avec le confinement n’a pas encore trouvé son modèle de fonctionnement.

Les participants interrogent Sandrine Forzy et Julien de Benito sur les liens entre ces projets de fermes urbaines et la restauration collective des villes (écoles, crèches…), occasion de préciser que ce sont des projets qui se positionnent sur d’autres fonctions que celle de production alimentaire, pour laquelle les volumes produits dans le cadre de projets d’agriculture urbaine sont souvent anecdotiques, sauf à disposer de réserve foncière importante. En revanche les projets d’agriculture urbaine permettent des ponts avec la production agricole et rendent de nombreux services à la communauté : amélioration du cadre de vie, cohésion sociale, éducation à l’environnement, éducation alimentaire, développement économique, ils apportent aussi des réponses à des enjeux environnementaux liés à la pollution des sols, la biodiversité, etc.

Ressources :

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Dans le cadre de son cycle sur l’alimentation durable, le RTES organisait un temps d'échanges pour les collectivités autour du thème de l'agriculture urbaine. Retour sur cette conférence qui a rassemblé 80 participants.

(Re)voir la conférence en ligne : 

 

  • Accompagner la construction d’une ferme urbaine multifonctionnelle dans un quartier en renouvellement urbain - Sandrine Forzy, Cheffe de projet agriculture urbaine et renouvellement urbain, ville de Lille

Le projet de ferme urbaine concerne le quartier Concorde, quartier en renouvellement urbain sur Lille. Il s’agit d’un quartier intra muros, très bien desservi, de 4500 habitants avec de nombreuses problématiques. Ce quartier inscrit au NPNRU va connaître des transformations très lourdes sur les 15/20 prochaines années. La ville de Lille a souhaité, accompagner ce projet NPNRU d’une démarche santé environnementale. Ce projet de renouvellement urbain est lauréat PIA ville durable et solidaire ce qui permet d’avoir des moyens dédiés en ingénierie, investissement, études sur plusieurs axes : qualité de l' air, du bruit, … ainsi qu’un axe agriculture urbaine. Le poste de Sandrine Forzy est totalement financé par le PIA. Le site cible pour le projet de ferme urbaine est un terrain d’1 hectare appartenant à la ville, dont 4500m² sont immédiatement disponibles, mais fortement pollué.

A travers ce projet, la ville de Lille souhaite accompagner une ferme urbaine multifonctionnelle, qui soit à la fois support d’opportunités pour les habitants en matière d’alimentation et d’emplois, support de nouveaux services urbains (reconnexion ville et nature, biodiversité, aménagements paysagers, adaptation aux changements climatiques…) et qui ait également un impact sur le rayonnement du quartier. La ville de Lille a lancé un appel à manifestation d’intérêt très large auquel beaucoup d’acteurs ont répondu, puis organisé des réunions de travail avec ces acteurs. Ils ont ensemble défini une méthode de travail basée sur la co-construction, tant sur la dimension sensibilisation et mobilisation des habitants que sur la dimension économique du projet.

La volonté des habitants n’étant pas à l’initiative du projet, la dimension sensibilisation est très importante. La ville de Lille a donc monté un appel à projets en 2019 et renouvelé en 2020 qui finance des associations du quartier et des associations expertes en agriculture urbaine qui travaillent ensemble sur des actions de sensibilisation ainsi que sur le réaménagement de jardins familiaux et partagés présent sur le quartier.

Cette dimension sensibilisation est articulée à celle de l’agriculture urbaine à vocation professionnelle et économique. Dans cette perspective, sera testé pendant 3 ans, un site maraîcher en permaculture sur 4500m², pris en charge par une structure de l’insertion par l’activité économique qui a de l'expérience en maraîchage péri-urbain et qui est associée à une entreprise privée qui a beaucoup d'expériences sur la partie technique en agriculture urbaine. L’activité va se financer selon un modèle hybride : des ressources propres issues de la vente des productions et de prestations de services, des aides aux postes et des subventions.

Pour ce projet, la ville de Lille a fait appel à Optéos, un bureau d’étude en CAE qui les accompagne pour tenir au mieux compte des acteurs du territoire, seule façon de construire un modèle qui va durer dans le temps comme le souligne Sandrine Forzy. Opteos s’appuie sur le dialogue territorial et l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, avec la volonté de valoriser toutes les externalités du projet et l’ambition d’inscrire le projet dans une démarche très coopérative.

Pendant cette phase expérimentale, une recherche est également menée sur la contamination atmosphérique, avec un travail autour d’un plan de gestion des risques. Suite à la phase d'expérimentation, le projet se déploiera en 2024 et le rôle de la ville de Lille va évoluer en passant de l'impulsion à une place de partenaire.

Ce projet ayant donné envie à la ville de Lille de développer l’agriculture urbaine, la ville a répondu en lien avec la Métropole européenne de Lille à l’appel à projet Quartiers Fertiles de l’ANRU, avec plusieurs sites lauréats dont 3 sur Lille. 

  • Julien De Benito, Adjoint au Maire d’Avignon délégué au quartier Nord-Rocade et aux enjeux de l’alimentation durable et locale

Avignon est la deuxième ville française en termes d’autonomie alimentaire : 25% des denrées alimentaires sont locales (fruits et légumes principalement). La ville d’Avignon est aussi la onzième ville la plus pauvre de France et un quart de la population (25000 habitants) est concernée par la rénovation urbaine. Dans le cadre de l’appel à projets Quartiers Fertiles de l’ANRU, 3 projets ont été retenus sur Avignon : la ferme urbaine du Tipi à Monclar et 2 sites de jardins partagés à St Jean et Sud Rocade. Ces projets s’inscrivent dans un ensemble de sites d’agriculture urbaine et péri-urbaine : 13 hectares gérés par Jardins de Cocagne, 2 hectares de jardins partagés en lien avec le centre social de Montfavet, une ferme pilote en agroforesterie et un lycée agricole.

Le projet de la ferme urbaine du Tipi est situé dans le quartier Monclar qui est en rénovation urbaine. Ce projet a également rencontré la volonté de la ville d’Avignon de dessiner une coulée verte qui traverse plusieurs quartiers et dans laquelle s’inscrit le projet de la ferme urbaine du Tipi. Le projet, en lien avec 3 autres, est lauréat de l’appel à projets Quartiers fertiles de l’ANRU. La ville s’appuie également sur son budget participatif : les habitants sont invités chaque année à proposer un projet d’investissement d’intérêt général : une fois examiné par les services, les élus et une représentation d’un collège d’habitants, ce projet est soumis au vote des habitants. Les projets ainsi plébiscités par les citoyens sont réalisés dans les 2 ans qui suivent. C’est le cas pour les trois projets. Le budget participatif représente 5% du budget d’investissement, environ 1.5 Millions d’€, avec un plafond de 150 000 € par projet. La ferme urbaine du Tipi a ainsi été financé par le budget participatif pour : mise en sécurisation, premières terres, mobilier, centres de compost.

Comme le note Julien De Benito, la notion du bien manger a évolué : si l’attention était davantage portée sur le goût il y a 20 ans, on se penche davantage aujourd'hui sur le bio, le sans additif, sans pesticide… mais ces recommandations sont essentiellement appropriées par les couches sociales supérieures urbaines. Il y a aussi un fort éloignement au producteur : on ne sait pas comment poussent les légumes.

Le projet de ferme urbaine du Tipi, porté par l’association Les jeunes Pousses, a pour ambition de répondre à ces enjeux de sensibilisation à une alimentation plus saine et plus durable. Il est aussi dédié aux enjeux de transition écologique : un certain nombre de débats seront organisés sur le site et au sein des écoles à proximité et le projet sera exemplaire sur le plan de la permaculture. C’est enfin un lieu récréatif qui souhaite travailler en lien avec les habitants et faire mixité sociale. Le site est assez petit et n’a pas de finalité de production. Le lieu a été inauguré en septembre 2020 et avec le confinement n’a pas encore trouvé son modèle de fonctionnement.

Les participants interrogent Sandrine Forzy et Julien de Benito sur les liens entre ces projets de fermes urbaines et la restauration collective des villes (écoles, crèches…), occasion de préciser que ce sont des projets qui se positionnent sur d’autres fonctions que celle de production alimentaire, pour laquelle les volumes produits dans le cadre de projets d’agriculture urbaine sont souvent anecdotiques, sauf à disposer de réserve foncière importante. En revanche les projets d’agriculture urbaine permettent des ponts avec la production agricole et rendent de nombreux services à la communauté : amélioration du cadre de vie, cohésion sociale, éducation à l’environnement, éducation alimentaire, développement économique, ils apportent aussi des réponses à des enjeux environnementaux liés à la pollution des sols, la biodiversité, etc.

Ressources :

 

Alimentation et entrepreneuriat coopératif - conférence en ligne janvier 2021

Dans le cadre de son cycle alimentation durable, le RTES propose chaque mois d’aborder une clé d’entrée spécifique sur le sujet de l’alimentation durable et des leviers dont disposent les collectivités pour agir et transformer notre modèle alimentaire vers plus de soutenabilité, de solidarité et d’ancrage territorial, en lien avec les acteurs de l’ESS. Retour sur les échanges du 22 janvier 2021 autour de l'entrepreneuriat coopératif dans l'alimentation qui ont rassemblé 55 participant.e.s.

  • Emmanuelle Rousset, vice-présidente, en charge de l’économie sociale et solidaire et de la politique de la Ville, conseil départemental Ille-et-Vilaine, retour sur le projet le Bon Maurepas

Emmanuelle Rousset a accompagné l’émergence de la coopérative éphémère Le Bon Maurepas en tant qu’élue au conseil départemental mais également comme élue de quartier à la ville de Rennes. Le bon Maurepas est un projet initié dans le quartier rennais de Maurepas, quartier de 5000 habitants en politique de la ville sur lequel beaucoup de pratiques informelles culinaires étaient à l'œuvre. Il a été décidé, dans le cadre de la Fabrique à initiatives TAg35, de faire émerger sur le territoire un projet au croisement de l’alimentation et de l’insertion. Avec la mobilisation de nombreux habitants et acteurs, a émergé un restaurant sous forme de coopérative éphémère, le Bon Maurepas. Durant 4 mois, un restaurant était ouvert tous les midis aux habitants du quartier. 

Cette expérience a réuni 18 personnes qui se sont engagées volontairement, sans prescription. Ces coopérateurs, accompagnés par un cuisinier, ont tout géré pendant 4 mois (choix des menus, fournitures, etc.) et se sont ainsi formés. Bien qu'elle ait rencontré quelques freins (problématique du statut des personnes, lieu peu adéquat à l’activité), l'expérience se poursuit vers un projet pérenne avec l’ouverture d’un restaurant coopératif à l’automne 2021 : le Bon Maurepas Bistrot.

Le projet a permis à des gens qui ne travaillaient pas ensemble de se réunir et de monter en compétences collectivement : collectivités, prescripteurs Pôle emploi, accompagnateurs RSA, monde de la restauration, etc. Il a également engagé une réflexion autour de l’alimentation durable sur le territoire. Au sein de la coopérative éphémère cette préoccupation est apparue progressivement, un travail important de référencement de fournisseurs durables a permis aux coopérateurs de découvrir des acteurs, via la visite d’exploitations par exemple, et de faire appel à des producteurs durables. Et plus globalement cette préoccupation est montée en puissance côté collectivités et acteurs, avec plusieurs initiatives autour de l’alimentation durable qui se développent (restaurant la Grenouille à grande bouche sous forme de SCIC, carte de l’alimentation durable accessible de la ville de Rennes, etc.) sur le territoire.

Emmanuelle Rousset précise que le soutien de la collectivité pour ce type d’initiative est essentiel mais qu’il doit être à sa juste place. La collectivité est là pour accompagner, rassurer, servir de caution, financer mais pas pour gérer en direct, il s’agit d’un projet porté par l’écosystème ESS. Ce type de projet entre dans un cadre où il y a beaucoup de contraintes, de normes et la collectivité peut rassurer, faciliter. Un comité de suivi de l'expérience a été mis en place, pour assurer écoute et co-construction. 

Ce projet a au départ été soutenu par la ligne ESS du conseil départemental pour financer l’étude de préfiguration réalisée par le révélateur TAg35 (10 000€), puis par la ligne politique de la Ville en lien avec la ville de Rennes et Rennes Métropole (15 000€). Le restaurant coopératif définitif est à nouveau accompagné par la mission ESS du département à hauteur de 10 000€.
 

  • Anna Mourlaque directrice de l'association Meltingcoop et Martine Ndiaye secrétaire de l'association Reveil qui co-portent Migracoop

Migracoop est un programme porté depuis 2019 par les deux associations Meltingcoop et Réveil en direction d’entrepreneurs migrants. Le programme s’organise autour de 3 axes : mettre en réseau des entrepreneurs par secteurs d’activité, expérimenter de nouvelles manières de faire et intégrer l’écosystème de l’ESS. Dans le cadre du programme Migracoop, une première coopérative éphémère, Sunucoop, est montée en 2019 autour du culinaire, puis une deuxième en 2020 autour de l’artisanat textile. La coopérative éphémère Sunucoop a réuni 9 coopérateurs (8 femmes et 1 homme) de mai à octobre 2019 et s’est appuyée sur un réseau de bénévoles investis. L’activité a pris place au sein du restaurant associatif La Nouvelle Rôtisserie dans le 10ème arrondissement à Paris qui est devenu le lieu de stockage et de production de Sunucoop. La coopérative éphémère Sunucoop était hébergée par la CAE Coopaname. 

Reveil et Meltingcoop animent la coopérative : un temps de debrief est organisé chaque semaine et les 2 associations aident le collectif à la prise de décision, proposent des temps de formation en fonction des besoins exprimés, organisent des temps de visites et des temps d’accompagnement individuel. Elles ont également un rôle d’appui juridique et rédactionnel : la formalisation à l’écrit étant un frein très important. Suite à cette expérience, l’un.e des coopérateur.rice est traiteur en micro-entreprise, 3 sont traiteurs en association, 1 association a été créée autour d’un projet culinaire, 1 personne a retrouvé un emploi et 1 autre s’est réorientée vers un projet logistique. Le collectif Sunucoop continue de plus à servir 4 fois par semaine à la Nouvelle Rôtisserie et l’association Réveil poursuit l’accompagnement social et administratif des anciennes coopératrices. 

Migracoop est soutenu par 3 directions de la ville de Paris : le service intégration, le service ESS et le service politique de la ville. Ce financement structurant représente près du tiers du budget. La ville de Paris a également joué le jeu de la commande publique pour des buffets traiteurs et pots conviviaux quand les montants permettaient de ne pas passer par un appel d’offre.

Le collectif Sunucoop travaille aussi avec la ville de Grigny. Face à de nombreux vendeurs de brochettes à la sauvette devant la gare, la ville de Grigny a mis en place une action pour accompagner la formalisation d’une offre. La ville de Grigny a mobilisé le GRDR qui a réuni un collectif autour d’une recherche-action. Ce collectif d’acteurs, auquel participe le collectif Sunucoop, accompagne la structuration d’un collectif de vendeuses de brochettes et la structuration d’une offre autour d’un lieu. La Ville de Grigny travaille sur le montage d’une cuisine professionnelle.  

De l’avis d’Anna Mourlaque et Martine Ndiaye, la coopérative éphémère représente un outil intéressant pour expérimenter la formalisation : elle permet de tester son activité totalement formalisée sans prendre de risque. Cet outil permet aussi de tester la mutualisation qui à divers points de vues permet de diminuer les coûts de la formalisation. Toutefois pour beaucoup il reste difficile de formaliser tout en conservant un modèle économique tenable.

Ressources 

 

(Re)voir l'échange

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Dans le cadre de son cycle alimentation durable, le RTES propose chaque mois d’aborder une clé d’entrée spécifique sur le sujet de l’alimentation durable et des leviers dont disposent les collectivités pour agir et transformer notre modèle alimentaire vers plus de soutenabilité, de solidarité et d’ancrage territorial, en lien avec les acteurs de l’ESS. Retour sur les échanges du 22 janvier 2021 autour de l'entrepreneuriat coopératif dans l'alimentation qui ont rassemblé 55 participant.e.s.

  • Emmanuelle Rousset, vice-présidente, en charge de l’économie sociale et solidaire et de la politique de la Ville, conseil départemental Ille-et-Vilaine, retour sur le projet le Bon Maurepas

Emmanuelle Rousset a accompagné l’émergence de la coopérative éphémère Le Bon Maurepas en tant qu’élue au conseil départemental mais également comme élue de quartier à la ville de Rennes. Le bon Maurepas est un projet initié dans le quartier rennais de Maurepas, quartier de 5000 habitants en politique de la ville sur lequel beaucoup de pratiques informelles culinaires étaient à l'œuvre. Il a été décidé, dans le cadre de la Fabrique à initiatives TAg35, de faire émerger sur le territoire un projet au croisement de l’alimentation et de l’insertion. Avec la mobilisation de nombreux habitants et acteurs, a émergé un restaurant sous forme de coopérative éphémère, le Bon Maurepas. Durant 4 mois, un restaurant était ouvert tous les midis aux habitants du quartier. 

Cette expérience a réuni 18 personnes qui se sont engagées volontairement, sans prescription. Ces coopérateurs, accompagnés par un cuisinier, ont tout géré pendant 4 mois (choix des menus, fournitures, etc.) et se sont ainsi formés. Bien qu'elle ait rencontré quelques freins (problématique du statut des personnes, lieu peu adéquat à l’activité), l'expérience se poursuit vers un projet pérenne avec l’ouverture d’un restaurant coopératif à l’automne 2021 : le Bon Maurepas Bistrot.

Le projet a permis à des gens qui ne travaillaient pas ensemble de se réunir et de monter en compétences collectivement : collectivités, prescripteurs Pôle emploi, accompagnateurs RSA, monde de la restauration, etc. Il a également engagé une réflexion autour de l’alimentation durable sur le territoire. Au sein de la coopérative éphémère cette préoccupation est apparue progressivement, un travail important de référencement de fournisseurs durables a permis aux coopérateurs de découvrir des acteurs, via la visite d’exploitations par exemple, et de faire appel à des producteurs durables. Et plus globalement cette préoccupation est montée en puissance côté collectivités et acteurs, avec plusieurs initiatives autour de l’alimentation durable qui se développent (restaurant la Grenouille à grande bouche sous forme de SCIC, carte de l’alimentation durable accessible de la ville de Rennes, etc.) sur le territoire.

Emmanuelle Rousset précise que le soutien de la collectivité pour ce type d’initiative est essentiel mais qu’il doit être à sa juste place. La collectivité est là pour accompagner, rassurer, servir de caution, financer mais pas pour gérer en direct, il s’agit d’un projet porté par l’écosystème ESS. Ce type de projet entre dans un cadre où il y a beaucoup de contraintes, de normes et la collectivité peut rassurer, faciliter. Un comité de suivi de l'expérience a été mis en place, pour assurer écoute et co-construction. 

Ce projet a au départ été soutenu par la ligne ESS du conseil départemental pour financer l’étude de préfiguration réalisée par le révélateur TAg35 (10 000€), puis par la ligne politique de la Ville en lien avec la ville de Rennes et Rennes Métropole (15 000€). Le restaurant coopératif définitif est à nouveau accompagné par la mission ESS du département à hauteur de 10 000€.
 

  • Anna Mourlaque directrice de l'association Meltingcoop et Martine Ndiaye secrétaire de l'association Reveil qui co-portent Migracoop

Migracoop est un programme porté depuis 2019 par les deux associations Meltingcoop et Réveil en direction d’entrepreneurs migrants. Le programme s’organise autour de 3 axes : mettre en réseau des entrepreneurs par secteurs d’activité, expérimenter de nouvelles manières de faire et intégrer l’écosystème de l’ESS. Dans le cadre du programme Migracoop, une première coopérative éphémère, Sunucoop, est montée en 2019 autour du culinaire, puis une deuxième en 2020 autour de l’artisanat textile. La coopérative éphémère Sunucoop a réuni 9 coopérateurs (8 femmes et 1 homme) de mai à octobre 2019 et s’est appuyée sur un réseau de bénévoles investis. L’activité a pris place au sein du restaurant associatif La Nouvelle Rôtisserie dans le 10ème arrondissement à Paris qui est devenu le lieu de stockage et de production de Sunucoop. La coopérative éphémère Sunucoop était hébergée par la CAE Coopaname. 

Reveil et Meltingcoop animent la coopérative : un temps de debrief est organisé chaque semaine et les 2 associations aident le collectif à la prise de décision, proposent des temps de formation en fonction des besoins exprimés, organisent des temps de visites et des temps d’accompagnement individuel. Elles ont également un rôle d’appui juridique et rédactionnel : la formalisation à l’écrit étant un frein très important. Suite à cette expérience, l’un.e des coopérateur.rice est traiteur en micro-entreprise, 3 sont traiteurs en association, 1 association a été créée autour d’un projet culinaire, 1 personne a retrouvé un emploi et 1 autre s’est réorientée vers un projet logistique. Le collectif Sunucoop continue de plus à servir 4 fois par semaine à la Nouvelle Rôtisserie et l’association Réveil poursuit l’accompagnement social et administratif des anciennes coopératrices. 

Migracoop est soutenu par 3 directions de la ville de Paris : le service intégration, le service ESS et le service politique de la ville. Ce financement structurant représente près du tiers du budget. La ville de Paris a également joué le jeu de la commande publique pour des buffets traiteurs et pots conviviaux quand les montants étaient inférieurs au seuil des appels d’offre.

Le collectif Sunucoop travaille aussi avec la ville de Grigny. Face à de nombreux vendeurs de brochettes à la sauvette devant la gare, la ville de Grigny a mis en place une action pour accompagner la formalisation d’une offre. La ville de Grigny a mobilisé le GRDR qui a réuni un collectif autour d’une recherche-action. Ce collectif d’acteurs, auquel participe le collectif Sunucoop, accompagne la structuration d’un collectif de vendeuses de brochettes et la structuration d’une offre autour d’un lieu. La Ville de Grigny travaille sur le montage d’une cuisine professionnelle.  

De l’avis d’Anna Mourlaque et Martine Ndiaye, la coopérative éphémère représente un outil intéressant pour expérimenter la formalisation : elle permet de tester son activité totalement formalisée sans prendre de risque. Cet outil permet aussi de tester la mutualisation qui à divers points de vues permet de diminuer les coûts de la formalisation. Toutefois pour beaucoup il reste difficile de formaliser tout en conservant un modèle économique tenable.

Ressources 

 

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