Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Points de RepèrESS : "Coopérations territoriales & collectivités" Labo de l'ESS & RTES

À partir de l’analyse d’initiatives territoriales et d’échanges au sein d’une communauté apprenante d’environ 70 acteur·rice·s, l’étude-action « Accompagner et financer les coopérations territoriales au service de la transition écologique juste » menée par le Labo de l’ESS à l’initiative du fonds de dotation Que Vol’Terre propose un diagnostic partagé sur l’accompagnement et le financement des coopérations territoriales, donnant lieu à des propositions concrètes et des pistes d’action restituées dans le rapport « Vers une société de la coopération » (2024).

La réflexion s’est poursuivie dans le cadre de chantiers coopératifs, cinq collectifs de travail expérimentant des réponses à différents enjeux identifiés dans le rapport : la reconnaissance des métiers et la formation, le financement, l’accompagnement, les écosystèmes coopératifs territoriaux et le développement des coopérations territoriales.

Il ressort de cette dynamique la conviction que les collectivités territoriales ont un rôle clé à jouer dans ces coopérations. Ce Points de RepèrESS, co-réalisé par le Labo de l’ESS et le RTES, est nourri des retours d'expériences et apprentissages issus de ces travaux.

Téléchargez le Points de RepèrESS : "Coopérations territoriales & collectivités" en cliquant ici - Mars 2025 

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Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

À partir de l’analyse d’initiatives territoriales et d’échanges au sein d’une communauté apprenante d’environ 70 acteur·rice·s, l’étude-action « Accompagner et financer les coopérations territoriales au service de la transition écologique juste » menée par le Labo de l’ESS à l’initiative du fonds de dotation Que Vol’Terre propose un diagnostic partagé sur l’accompagnement et le financement des coopérations territoriales, donnant lieu à des propositions concrètes et des pistes d’action restituées dans le rapport « Vers une société de la coopération » (2024).

La réflexion s’est poursuivie dans le cadre de chantiers coopératifs, cinq collectifs de travail expérimentant des réponses à différents enjeux identifiés dans le rapport : la reconnaissance des métiers et la formation, le financement, l’accompagnement, les écosystèmes coopératifs territoriaux et le développement des coopérations territoriales.

Il ressort de cette dynamique la conviction que les collectivités territoriales ont un rôle clé à jouer dans ces coopérations. Ce Points de RepèrESS, co-réalisé par le Labo de l’ESS et le RTES, est nourri des retours d'expériences et apprentissages issus de ces travaux.

Téléchargez le Points de RepèrESS : "Coopérations territoriales & collectivités" en cliquant ici - Mars 2025 

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Retour sur le webinaire Collectivités & PTCE en région Centre-Val de Loire

La Chambre Régionale de l'Economie Sociale et Solidaire (CRESS) du Centre-Val de Loire, la Préfecture de région Centre-Val de Loire et le Réseau des collectivités Territoriales pour une Economie Solidaire (RTES) organisaient le jeudi 3 octobre dernier un webinaire “La coopération comme levier de développement économique pour les territoires”.

Ce webinaire a présenté l'historique et l'actualité de la démarche des PTCE ainsi que le rôle des collectivités dans l'appui de ces dynamiques de coopérations économiques. Katia Torres, correspondante régionale ESS au SGAR a rappelé la politique de l'État de soutien à l’émergence des PTCE. Convaincu que l’ESS participe au développement et à l’attractivité des territoires, l’État investit, depuis 2021, 2 millions et demi d’euros par an au niveau national pour offrir aux PTCE un accompagnement et un soutien financier, au travers de l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI). Aujourd’hui, 8 PTCE lauréats de l’AMI se trouvent en Centre-Val de Loire, au sein de 4 départements.

Simon Bouret, chargé de mission coopération territoriale et économique à la CRESS Centre-Val de Loire, a rappelé l’origine du concept de PTCE, au tout début des années 2010, et leur inscription dans la loi sur l’ESS de 2014. Pour rappel, les principales clés des PTCE sont :

  • Leur ancrage territorial ;
  • Leur activité économique : au-delà de la mission de l’intérêt général, l’utilité sociale, la création d’une activité économique quasi auto-financée grâce à l’hybridation du type d’acteurs et de projets du territoire ;
  • Leurs activités engagées dans la transition écologique et solidaire ;
  • Leur rôle de catalyseur.

Anne-Laure Federici, déléguée générale du RTES, a répondu à la question : acteurs économiques et collectivités, comment coopérer au service du territoire ? Le RTES s’est engagé dans la démarche d’action-recherche à l’origine des PTCE dès 2009. Il est aussi membre de la Cellule Nationale d’Animation, en particulier autour du rôle des collectivités dans les dynamiques de PTCE (avec la production d’outils pour les collectivités). En 2020, 1 PTCE sur 2 avait au moins une collectivité locale dans ses membres. Les leviers d’action et sources de soutien d’une collectivité envers un PTCE peuvent être notamment :

  • Aider au repérage, à la mise en lien entre acteurs et à la compréhension du territoire et de ses orientations ;
  • Aider au fonctionnement, avec des financements dédiés par exemple à l’animation des pôles et inscrits dans le temps (convention pluriannuelle d’objectifs par exemple) ;
  • Aider à l’investissement, que ce soit pour du matériel mutualisé, des locaux… ;
  • Apporter du conseil et de l’ingénierie, accompagner le PTCE sur les volets technique et administratif (la réciproque pouvant aussi être vraie...) ;
  • Faciliter l’accès au foncier (repérage d’opportunité foncière, portage de l’investissement immobilier, mise à disposition de locaux ou terrains...) ;
  • Faire appel aux biens et services proposés par le PTCE (dans le cadre de DSP, de marchés publics... ), ou au savoir-faire et à l'ingénierie des PTCE en matière de coopération ;
  • Être acteur du PTCE et coopérer avec les acteurs du territoire (contribution à la gouvernance et au développement de ses activités).

Retour d'expérience de TAC 18 (Cher) 

Le PTCE TAC 18 a une double vocation : développer une économie circulaire, durable et locale et être vecteur d’utilité sociale. Pour ce faire, les acteurs travaillent à la co-construction de solutions innovantes permettant de répondre aux besoins non pourvus dans les territoires, tout en s’appuyant sur les compétences et ressources déjà en place localement. 2 thématiques sont développées : l’accueil du jeune enfant et la gestion des déchets (biodéchets et déchets informatiques). À l’origine en 2016, les structures ESS souhaitaient travailler ensemble avec les acteurs locaux. La création de l’association Collectif ESS 18 en 2020 a permis de mettre en lien les acteurs, ainsi que de mener le travail de recherche de captation des besoins du territoire. Ce PTCE crée de la valeur ajoutée sur le territoire notamment rural en étant facilitateur et mobilisateur du réseau quand il y a une problématique. Plus d’une cinquantaine de structures travaillent avec lui.

Retour d'expérience de Ci&el - Gatinais Montargois (Loiret) 

Comment coopérer pour une transition environnementale et sociale juste ? Né en 2021, le PTCE était parmi les 15 lauréat.es de l’AMI de l‘État « PTCE émergents » en 2021. Système de coopération et de mutualisation pour limiter les déchets, partager les services, lieux et compétences, le PTCE Ci&el s’active pour l’inclusion et le développement de l’économie locale. En expérimentant l’écologie industrielle et territoriale, avec des équipements électriques et électroniques, le but est de renforcer le potentiel de la coopération locale. Petit à petit, les collectivités ont rejoint les expérimentations (communes et communautés d’agglomération). Certaines sont devenues adhérentes.

Pour aller plus loin : 

Les 5 et 6 décembre 2024 se sont tenues les rencontres nationales annuelles des PTCE. Lire l’article du RTES en cliquant ici.

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Ressources RTES
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Résumé

La Chambre Régionale de l'Economie Sociale et Solidaire (CRESS) du Centre-Val de Loire, la Préfecture de région Centre-Val de Loire et le Réseau des collectivités Territoriales pour une Economie Solidaire (RTES) organisaient le jeudi 3 octobre dernier un webinaire “La coopération comme levier de développement économique pour les territoires”.

Ce webinaire a présenté l'historique et l'actualité de la démarche des PTCE ainsi que le rôle des collectivités dans l'appui de ces dynamiques de coopérations économiques. Katia Torres, correspondante régionale ESS au SGAR a rappelé la politique de l'État de soutien à l’émergence des PTCE. Convaincu que l’ESS participe au développement et à l’attractivité des territoires, l’État investit, depuis 2021, 2 millions et demi d’euros par an au niveau national pour offrir aux PTCE un accompagnement et un soutien financier, au travers de l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI). Aujourd’hui, 8 PTCE lauréats de l’AMI se trouvent en Centre-Val de Loire, au sein de 4 départements.

Simon Bouret, chargé de mission coopération territoriale et économique à la CRESS Centre-Val de Loire, a rappelé l’origine du concept de PTCE, au tout début des années 2010, et leur inscription dans la loi sur l’ESS de 2014. Pour rappel, les principales clés des PTCE sont :

  • Leur ancrage territorial ;
  • Leur activité économique : au-delà de la mission de l’intérêt général, l’utilité sociale, la création d’une activité économique quasi auto-financée grâce à l’hybridation du type d’acteurs et de projets du territoire ;
  • Leurs activités engagées dans la transition écologique et solidaire ;
  • Leur rôle de catalyseur.

Anne-Laure Federici, déléguée générale du RTES, a répondu à la question : acteurs économiques et collectivités, comment coopérer au service du territoire ? Le RTES s’est engagé dans la démarche d’action-recherche à l’origine des PTCE dès 2009. Il est aussi membre de la Cellule Nationale d’Animation, en particulier autour du rôle des collectivités dans les dynamiques de PTCE (avec la production d’outils pour les collectivités). En 2020, 1 PTCE sur 2 avait au moins une collectivité locale dans ses membres. Les leviers d’action et sources de soutien d’une collectivité envers un PTCE peuvent être notamment :

  • Aider au repérage, à la mise en lien entre acteurs et à la compréhension du territoire et de ses orientations ;
  • Aider au fonctionnement, avec des financements dédiés par exemple à l’animation des pôles et inscrits dans le temps (convention pluriannuelle d’objectifs par exemple) ;
  • Aider à l’investissement, que ce soit pour du matériel mutualisé, des locaux… ;
  • Apporter du conseil et de l’ingénierie, accompagner le PTCE sur les volets technique et administratif (la réciproque pouvant aussi être vraie...) ;
  • Faciliter l’accès au foncier (repérage d’opportunité foncière, portage de l’investissement immobilier, mise à disposition de locaux ou terrains...) ;
  • Faire appel aux biens et services proposés par le PTCE (dans le cadre de DSP, de marchés publics... ), ou au savoir-faire et à l'ingénierie des PTCE en matière de coopération ;
  • Être acteur du PTCE et coopérer avec les acteurs du territoire (contribution à la gouvernance et au développement de ses activités).

Retour d'expérience de TAC 18 (Cher) 

Le PTCE TAC 18 a une double vocation : développer une économie circulaire, durable et locale et être vecteur d’utilité sociale. Pour ce faire, les acteurs travaillent à la co-construction de solutions innovantes permettant de répondre aux besoins non pourvus dans les territoires, tout en s’appuyant sur les compétences et ressources déjà en place localement. 2 thématiques sont développées : l’accueil du jeune enfant et la gestion des déchets (biodéchets et déchets informatiques). À l’origine en 2016, les structures ESS souhaitaient travailler ensemble avec les acteurs locaux. La création de l’association Collectif ESS 18 en 2020 a permis de mettre en lien les acteurs, ainsi que de mener le travail de recherche de captation des besoins du territoire. Ce PTCE crée de la valeur ajoutée sur le territoire notamment rural en étant facilitateur et mobilisateur du réseau quand il y a une problématique. Plus d’une cinquantaine de structures travaillent avec lui.

Retour d'expérience de Ci&el - Gatinais Montargois (Loiret) 

Comment coopérer pour une transition environnementale et sociale juste ? Né en 2021, le PTCE était parmi les 15 lauréat.es de l’AMI de l‘État « PTCE émergents » en 2021. Système de coopération et de mutualisation pour limiter les déchets, partager les services, lieux et compétences, le PTCE Ci&el s’active pour l’inclusion et le développement de l’économie locale. En expérimentant l’écologie industrielle et territoriale, avec des équipements électriques et électroniques, le but est de renforcer le potentiel de la coopération locale. Petit à petit, les collectivités ont rejoint les expérimentations (communes et communautés d’agglomération). Certaines sont devenues adhérentes.

Pour aller plus loin : 

Les 5 et 6 décembre 2024 se sont tenues les rencontres nationales annuelles des PTCE. Lire l’article du RTES en cliquant ici.

Quel soutien d'une collectivité à un abattoir en SCIC ? Exemple du département de la Nièvre

Cet article est réalisé par le RTES à partir du retour d'expériences de ses collectivités territoriales membres. Il vise à fournir des éclaircissements de nature technique, notamment sur la base de résumés concis et parfois simplifiés de la législation et de la jurisprudence en matière d'intervention des collectivités auprès de l'économie sociale et solidaire. Le présent article n'engage pas le RTES en tant qu'institution. 

Votre collectivité est adhérente du RTES et a une question d'ordre juridique pour laquelle vous ne trouvez pas de réponse adaptée?  

Contact:  Benjamin Guéraud-Pinet, chargé de mission appui-conseil auprès des collectivités territoriales: bgueraudpinet@rtes.fr . Plus d'informations dans notre article dédié

Dans le cadre de TRESSONS 2024, le RTES ouvre sa FAQ juridique à toutes les collectivités rurales, sur les questions autour de l'appui à  l'installation agricole, des formes d'emploi, et plus largement du soutien à la création d'activités en lien avec l'ESS. 

 

Le recours à une SCIC est un mode de gestion recommandé par la Cour des comptes pour les abattoirs de proximité (Rapport CC, février 2020). On comptait 7 abattoirs en SCIC en 2017, les projets se multiplient aujourd'hui dans les territoires 

L’intérêt des collectivités pour appuyer ces équipements d’intérêt collectif, outre le service rendu aux acteurs économiques de la filière en amont (éleveurs du territoire) et en aval (notamment pour la restauration collective et y compris publique) est également motivé par des considérations écologiques (favoriser les circuits courts, le bio), de bien-être animal, voire pour faciliter l’accès à l’abattage rituel. 

Exemple d'un abattoir géré en SCIC à Corbigny, avec le soutien du département de la Nièvre

A l'origine, l'abattoir dont les murs sont la propriété de la commune de Corbigny, était exploité par une coopérative qui détenait également les murs de l'atelier de découpe. Ce groupe décide par souci d'économie d'échelle de cesser l'exploitation de son abattoir de Corbigny, d'ici fin 2021 pour se concentrer sur un autre abattoir beaucoup plus gros dans un autre département, au grand dam des éleveurs locaux et du territoire.

La communauté de communes, qui a la compétence notamment dans le domaine de l’immobilier d'entreprise (art. L1511-3 CGCT, compétence à laquelle le département peut être associé), recherche un repreneur pour maintenir l'abattoir de proximité. C’est la difficulté à trouver un repreneur pour pérenniser ce service essentiel au territoire, qui conduira la communauté de communes à solliciter le soutien du département et du pays Nivernais Morvan (art. L2251-3 CGCT). Aucun acteur local, ni plus lointain (un groupe canadien s'est un temps manifesté avant de se désister) ne souhaitera poursuivre l'activité.

Fabien Bazin, président du Département de la Nièvre (adhérent RTES), Christian Paul, président du Pays Nivernais Morvan, Maryse Peltier, maire de Corbigny, Jean Charles Rochard, président de la communauté de communes Tannay-Brinon-Corbigny et Alexandre Lorré, naisseurs-engraisseurs et président de la société coopérative de gestion du marché aux cadrans de Corbigny ont pris l'initiative de porter une solution de reprise de l'abattoir. Pour le président, "il s'agit d'un outil pour construire les PAT afin d'atteindre le 100% local d'ici 5-6 ans" particulièrement pour la restauration collective des collèges dépendant du département, voire d'autres débouchés de partenaires, tels que les EPHAD.  A défaut d'initiative privée suffisante, le département explore les voies d'une participation publique à la reprise, notamment l'hypothèse d'une entreprise publique locale (EPL, SEM ou SPL), toutefois celle-ci ne permettait pas d'associer les éleveurs ni d'autres acteurs intéressés (bouchers, collectivités locales, représentants des professionnels et autres consommateurs locaux). C'est cet enjeu d'associer également les usagers ou clients de l'abattoir, aux collectivités territoriales et à un opérateur, qui décide les acteurs de retenir la société coopérative d'intérêt collectif (SCIC). Le département s'est engagé comme sociétaire de la SCIC. La SCIC créée le 22 septembre 2022 réunit plus de 100 sociétaires qui ont apporté près de 130.000 euros de capital social, pour 48% des collectivités territoriales dont le département (à hauteur de 20.000 euros), 38 % des éleveurs et bouchers et 14% des consommateurs. En lien avec l'ensemble de ces parties prenantes, c'est une autre coopérative agricole du territoire, déjà exploitante du marché à bestiaux de Corbigny, qui assumera l'opérationnel de la SCIC. Le département s’est également saisi de la possibilité récemment offerte par la Loi 3DS, d’apporter 40.000 euros d’apport en compte courant d’associés, de même que de la possibilité (restée inchangée suite à la loi NOTRe) d’offrir sa garantie d’emprunt (jusqu’à 50% du prêt bancaire envisagé de 120.000 euros, soit à hauteur de 60.000 euros).

Une expérience qui vaudra à Fabien Bazin d'affirmer la "SCIC, chemin à suivre pour d'autres sujets". Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne Franche-Comté a salué le projet à l'occasion d'une visite mi-septembre 2022 et promis son soutien à la SCIC.

C'est particulièrement la carence d'initiatives privées pour poursuivre ce service essentiel au territoire qui motivera le soutien de la préfecture au projet de reprise en SCIC emmenée par les collectivités territoriales. En effet, le préfet en personne, a "beaucoup aidé" témoigne François Karinthi, le DGS du département à la manœuvre, notamment "comme facilitateur" auprès de l'ensemble des services déconcentrés de l'Etat à mobiliser pour un tel projet complexe (jusqu'aux services sanitaires et vétérinaires, etc.)

La SCIC Les Viandes du Nivernais a lancé officiellement les travaux de réhabilitation et de remise aux normes, le 25 septembre 2024. Une étape majeure pour les collectivités et les acteurs de la filière viande nivernaise, qui ont uni leurs forces dans ce modèle coopératif original. La réouverture est désormais attendue pour l’été 2025. Plus d'informations sur le site du Département de la Nièvre.

Que dit la loi ?

Compétence

Chaque collectivité territoriale doit fonder son financement en tout ou partie sur une compétence légale (qu’elle n’a pas déléguée entièrement). La collectivité n’a pas nécessairement à trouver son intérêt (et sa compétence) en regard de l’activité principale de la SCIC (d’abattage en l’espèce) et peut motiver sa participation à l’aune d’autres activités secondaires ou alors du fait de caractéristiques dans la manière de conduire l’activité qui relève de ses compétences.

Les communes peuvent se saisir de la compétence abattage au titre de leur clause de compétence générale (art. 2121-29 du CGCT)… sauf à en avoir été dessaisie obligatoirement ou volontairement.

La communauté urbaine (CU) (art. L5215-20 du CGCT), comme la métropole (art. L5217-2 du CGCT), dispose en matière de gestion de services d’intérêt collectif (5°) de la compétence relative aux abattoirs (c), parmi les « compétences obligatoires » exercées « de plein droit, au lieu et place des communes membres » (c’est-à-dire de manière substitutive et exclusive). A moins qu’une subdélégation aux communes (par exemple pour de petites unités mobiles d’abattage) ne leur permette d’exercer cette compétence, même seulement de manière partagée, ces dernières sont a priori dessaisies dès lors qu’elles appartiennent à une CU ou métropole.

Bien que non investies de manière obligatoire de la compétence « abattoir », les communautés de communes (CC) exercent quant à elles, selon l’article L5214-16 du CGCT, « de plein droit au lieu et place des communes membres », les compétences relevant des « actions de développement économique » (2°). La SCIC indépendamment de son activité (d’abattoir) peut mobiliser les CC en sa qualité d’entreprise.

L’article L1511-2 du CGCT fonde la région à aider la SCIC pour sa simple qualité d’entreprise. 

L’article L1511-3 du CGCT fonde quant à lui « les communes, la métropole de Lyon et les EPCI à fiscalité propre » pour aider notamment un abattoir, mais seulement « en matière d'investissement immobilier et de location de terrains ou d'immeubles ».

Enfin, une SCIC exploitant un service d’abattoir de proximité n’est pas tenue de s’y limiter et peut exercer d’autres activités complémentaires (légumerie/conserverie, par exemple) qui font écho à d’autres compétences de collectivités, par exemple la restauration collective. D’autres aspects peuvent intéresser les collectivités en dehors des considérations de l’activité principale: la région pourra s’intéresser à la SCIC si elle déploie des actions de formation professionnelle, ou le département s’il y a une démarche d’insertion par l’activité économique (IAE) par exemple.

Quel mode de contractualisation ?

Quel que soit le mode de contractualisation ci-après, il suppose de la part de la collectivité ordonnatrice, qu’elle soit préalablement fondée à agir par une compétence reconnue légalement. Rappelons que les modes de financements ci-après peuvent se compléter, ils ne sont pas exclusifs les uns des autres.

S’il s’agit d’un financement corrélé directement à une commande livrée au profit des cuisines de la collectivité, alors la solution qui s’impose est celle d’un marché public (de produits).

Si la collectivité souhaite faciliter l’accès au service (en termes de tarifs, d’horaires, de pratiques rituelles, etc.), d’abord au bénéfice de professionnels, voire de particuliers, en imposant des conditions contraignantes, et si le risque économique d’exploitation est assuré par la SCIC, alors il s’agira d’une délégation de service public (DSP). Une DSP peut concerner  la gestion d’un équipement d’abattoir préexistant appartenant à la collectivité (notamment dans les cas où elle gérait ce service en régie directe auparavant) ou laisser à charge de la SCIC l'équipement. La DSP empêche en principe de subventionner par ailleurs le service selon les articles L2224-1 et 2 du CGCT – même si le rapport de la Cour des comptes soulève cette pratique régulière, car ces articles comprennent des dérogations. La DSP est le mode majoritaire de gestion des abattoirs de proximité selon la Cour des comptes.

Autre mode de contractualisation possible, la convention de subvention (article 59 de la Loi ESS de 2014 et article 19 decies de la Loi n° 47-1775 du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération).  La collectivité veillera à ce que l’aide apportée à la SCIC  n’entraine pas un dépassement du plafond européen de droit commun, soit 200K€ toutes aides publiques confondues pour 3 ans (« aide de minimis »). Cependant, la SCIC peut bénéficier d’aides plus conséquentes, couvertes par l’un des dispositifs du régime général d’exemption par catégories (RGEC) selon la nature de l’activité (s’il y a par exemple recours à du personnel en insertion) ou bien au titre d’une aide à finalité régionale (AFR) selon la localisation de la SCIC. A défaut de RGEC ou AFR ou parce que ces règles ne permettent souvent pas de couvrir 100% du besoin de financement public, un abattoir de proximité peut voir tout ou partie de ses activités qualifiées de « service d’intérêt économique général ». Cela permet de monter le plafond des aides publiques à la SCIC à 500K€  sur 3 ans, « aide de minimis SIEG », voire davantage en cadrant plus précisément l’attribution (cf. « Décision SIEG »)

Participation

L’article 19 septies de la Loi n° 47-1775 du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération, dispose que « Les collectivités territoriales, leurs groupements et les établissements publics territoriaux peuvent détenir ensemble jusqu'à 50 % du capital de chacune des sociétés coopératives d'intérêt collectif ».

La participation au sociétariat de la SCIC suppose de la part de chaque collectivité territoriale, qu’elle soit fondée par une compétence légale (qu’elle n’a pas déléguée entièrement) (voir plus haut)

 

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Cet article est réservé aux collectivités adhérentes. Pour en savoir plus sur l'adhésion et sur le RTES, cliquez ici

 

Métropoles et territoires voisins : quelles dynamiques de coopération pour répondre aux transitions environnementales et sociales ?

Intercommunalités de France et Sciences Po Paris publient une étude sur les dynamiques de coopération entre métropoles et territoires voisins, à l’aune des transitions environnementales et sociales.

TÉLÉCHARGEZ LA PUBLICATION EN CLIQUANT ICI

Méthodologie

L’étude a été réalisée à partir de quatre territoires : les territoires girondins, montpelliérains, de l’orléanais et strasbourgeois. Plus de 80 entretiens ont été menés, permettant de recueillir les points de vue d’une grande diversité d’acteurs. 

L’hypothèse de travail était la suivante : « les coopérations entre métropoles et leurs intercommunalités voisines sont-elles ou peuvent-elles être une réponse aux enjeux de transitions environnementales et sociales ? »  

Initier et maintenir une dynamique de coopération 

Les intercommunalités disposent déjà de multiples instruments pour agir à plusieurs et formaliser des coopérations (syndicats mixtes, PETR, PNR, SCoT, pôles métropolitains…). Mais de nouvelles formes plus souples, parfois même plus informelles tendent à se développer, notamment les contrats. La forme de l’engagement dépend beaucoup de la volonté politique et des moyens mis en œuvre pour y arriver.  

Car la coopération ne se décrète pas, elle se construit progressivement. Pour cela, plusieurs étapes composent des clés de réussite : 

  • Le développement d’un récit commun ; 
  • La présence d’une ingénierie dédiée et le choix, pour une métropole, de mettre à la disposition du collectif « son » ingénierie ;  
  • L’attention portée à la nécessité du temps long, pour apprendre à se connaître, pour générer de la confiance puis pour agir. 

Par ailleurs, la question du financement semble à la fois freiner et stimuler les coopérations. La recherche de financements peut conduire à « une course aux financements complexes et une généralisation des actions au coup par coup », peut-on lire dans l’étude. À l’inverse, un financement dédié peut « inciter à la coopération et faire aboutir un projet qui n’aurait pas vu le jour ».  

Renforcer les coopérations : un enjeu d’adaptation aux conséquences du changement climatique 

Dans une seconde partie, l’étude s’appuie sur les politiques de gestion de l’eau, d’alimentation et des mobilités pour questionner les modalités de coopérations entre métropoles et intercommunalités voisines. 

Contact : Romain Briot, Directeur général adjoint, Responsable du pôle Cohésion sociale et territorial, Intercommunalités de France - r.briot@intercommunalites.fr

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Intercommunalités de France et Sciences Po Paris publient une étude sur les dynamiques de coopération entre métropoles et territoires voisins, à l’aune des transitions environnementales et sociales.

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Méthodologie

L’étude a été réalisée à partir de quatre territoires : les territoires girondins, montpelliérains, de l’orléanais et strasbourgeois. Plus de 80 entretiens ont été menés, permettant de recueillir les points de vue d’une grande diversité d’acteurs. 

L’hypothèse de travail était la suivante : « les coopérations entre métropoles et leurs intercommunalités voisines sont-elles ou peuvent-elles être une réponse aux enjeux de transitions environnementales et sociales ? »  

Initier et maintenir une dynamique de coopération 

Les intercommunalités disposent déjà de multiples instruments pour agir à plusieurs et formaliser des coopérations (syndicats mixtes, PETR, PNR, SCoT, pôles métropolitains…). Mais de nouvelles formes plus souples, parfois même plus informelles tendent à se développer, notamment les contrats. La forme de l’engagement dépend beaucoup de la volonté politique et des moyens mis en œuvre pour y arriver.  

Car la coopération ne se décrète pas, elle se construit progressivement. Pour cela, plusieurs étapes composent des clés de réussite : 

  • Le développement d’un récit commun ; 
  • La présence d’une ingénierie dédiée et le choix, pour une métropole, de mettre à la disposition du collectif « son » ingénierie ;  
  • L’attention portée à la nécessité du temps long, pour apprendre à se connaître, pour générer de la confiance puis pour agir. 

Par ailleurs, la question du financement semble à la fois freiner et stimuler les coopérations. La recherche de financements peut conduire à « une course aux financements complexes et une généralisation des actions au coup par coup », peut-on lire dans l’étude. À l’inverse, un financement dédié peut « inciter à la coopération et faire aboutir un projet qui n’aurait pas vu le jour ».  

Renforcer les coopérations : un enjeu d’adaptation aux conséquences du changement climatique 

Dans une seconde partie, l’étude s’appuie sur les politiques de gestion de l’eau, d’alimentation et des mobilités pour questionner les modalités de coopérations entre métropoles et intercommunalités voisines. 

Contact : Romain Briot, Directeur général adjoint, Responsable du pôle Cohésion sociale et territorial, Intercommunalités de France - r.briot@intercommunalites.fr

Fiche Déniché pour vous n°134 - Citiz

 Fondé en 2002 sous le nom de France-Autopartage, le réseau Citiz est une coopérative créée par les pionniers de l'autopartage en France (groupes d'habitants de Marseille, Nantes, Lyon, Grenoble et Strasbourg). Avec comme objectif de développer des services d'autopartage proche des territoires et des utilisateurs, le réseau Citiz regroupe aujourd'hui 14 opérateurs locaux d'autopartage indépendants.

Télécharger la Fiche Déniché pour vous n°134 - Citiz en cliquant ici

Mots-clés : autopartage, mobilité, transition écologique, Licoornes - Avril 2024

ess

 

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Fondé en 2002 sous le nom de France-Autopartage, le réseau Citiz est une coopérative créée par les pionniers de l'autopartage en France (groupes d'habitants de Marseille, Nantes, Lyon, Grenoble et Strasbourg). Avec comme objectif de développer des services d'autopartage proche des territoires et des utilisateurs, le réseau Citiz regroupe aujourd'hui 14 opérateurs locaux d'autopartage indépendants.

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Mots-clés : autopartage, mobilité, transition écologique, Licoornes - Avril 2024

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Fiche Déniché pour vous n°130 - CoopCircuits

L’association Open Food France, qui produit et diffuse des connaissances et outils open source ou libres au service des circuits courts, est le chapitre français du réseau international Open Food Network, à l’origine du logiciel libre homonyme développé depuis 2012. L’association nationale est à l’origine de la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) CoopCircuits constituée début 2020 dont la finalité est de reconnecter les producteurs et les mangeurs via une plateforme numérique. La SCIC déploie et commercialise une plateforme de vente en ligne (place de marché) utilisant le logiciel libre Open Food Network et des prestations d’accompagnement aux organisateurs de circuits courts (groupements d’achat, AMAP, épiceries coopératives, drives fermiers, boutiques à la ferme, etc.) voire aux collectivités locales qui souhaitent soutenir les acteurs de l’alimentation durable.

Cette fiche a été réalisée dans le cadre du projet PlateformCoop porté par l'Apes.

Télécharger la fiche Déniché pour vous n°130 - CoopCircuits en cliquant ici

Mots-clés : circuit-court ; alimentation ; SCIC ; Licoornes - Avril 2024

esss

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

L’association Open Food France, qui produit et diffuse des connaissances et outils open source ou libres au service des circuits courts, est le chapitre français du réseau international Open Food Network, à l’origine du logiciel libre homonyme développé depuis 2012. L’association nationale est à l’origine de la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) CoopCircuits constituée début 2020 dont la finalité est de reconnecter les producteurs et les mangeurs via une plateforme numérique. La SCIC déploie et commercialise une plateforme de vente en ligne (place de marché) utilisant le logiciel libre Open Food Network et des prestations d’accompagnement aux organisateurs de circuits courts (groupements d’achat, AMAP, épiceries coopératives, drives fermiers, boutiques à la ferme, etc.) voire aux collectivités locales qui souhaitent soutenir les acteurs de l’alimentation durable.

Cette fiche a été réalisée dans le cadre du projet PlateformCoop porté par l'Apes.

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Mots-clés : circuit-court ; alimentation ; SCIC ; Licoornes - Avril 2024

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Compte-rendu du webinaire RTES & France urbaine : Collectivités, tout ce que vous voulez savoir sur les SCIC

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Oui
Résumé

Dans le cadre de leur partenariat autour de l’ESS, France urbaine et le RTES ont co-organisé un webinaire d'information le 24 octobre 2024, autour de la thématique : “Sociétés Coopératives d'Intérêt Collectif (SCIC) et collectivités territoriales”. 

De plus en plus de collectivités s'intéressent à la Société Coopérative d'Intérêt Collectif (SCIC). Ce webinaire avait pour but de répondre à celles et ceux qui souhaitaient découvrir, approfondir et partager leurs expériences sur le statut de SCIC, appelé sans aucun doute à se développer dans les années à venir. Une SCIC permet en effet aux collectivités de s'impliquer dans un projet, ancré localement, qui répond à des besoins du territoire, aux côtés d'autres acteurs publics, privés, et de citoyen.ne.s.

Principes généraux des SCIC et rôle de la CGSCOP 

  • Isabelle Amauger, déléguée à la vie coopérative et à la recherche à la Confédération générale des SCOP et des SCIC

La CGSCOP compte aujourd’hui environ 3000 SCOP et 1500 SCIC, soit 84 294 emplois et 9,4 milliards de chiffre d’affaires.  

Le statut de SCIC est assez récent, puisqu’il date de 2001. Souvent ancrées sur un territoire géographique, ce qui intéresse les collectivités locales, les SCIC sont des sociétés de personnes qui peuvent prendre différentes formes : une SCIC peut être une SARL, une SA ou une SAS. C'est une société coopérative, qui fonctionne sur le principe démocratique d'une personne une voix. Elle peut recouvrir tout un type d'activité, tant que ce dernier répond aux besoins sociaux et d'intérêt collectif. C'est une entreprise d'intérêt collectif, la seule qui permet de réunir différents types de sociétaires autour d'un objet commun et avec un caractère d'utilité sociale (la mobilité, les énergies, la transformation en produits agricoles, la constitution de filières, l'insertion, le réemploi, la formation…). Le multisociétariat concerne le domaine juridique, mais aussi la gouvernance et la vie de la coopérative. Il se traduit par un minimum de 3 catégories : des salariés (ou producteurs, artisans, agriculteurs, etc), des bénéficiaires, et des partenaires, parmi lesquels les collectivités territoriales. Le capital, variable, est ainsi constitué par l'ensemble des parts apportées par les coopérateurs. Comparé à d'autres modes d'entreprise, les sociétaires sont libres d’entrer et de sortir de la SCIC. 

La SCIC permet aussi la mise en réserve des excédents : une partie importante du résultat est affectée aux réserves dites “impartageables”. La pérennité de l'entreprise est assurée à travers la création d’un patrimoine collectif pour la SCIC, qui sera constitué au fur et à mesure de la vie de la coopérative. 

Exemples de SCIC d’envergure nationale : Enercoop (fournisseur d'énergie renouvelable, citoyenne et solidaire), ou le Réseau Citiz (autopartage local).

La CG SCOP et SCIC a un rôle d’accompagnement (formations, outils financiers…), et de représentation et de plaidoyer auprès des pouvoirs publics, régionaux ou nationaux. L'adhésion est libre et volontaire. L'animation territoriale est une dimension importante de la CG SCOP, au travers du réseau de ses 9 Unions régionales (URSCOP et SCIC), qui accompagnent des projets coopératifs, sur les dimensions d'ordre commercial, financier ou de gouvernance. 

Exemple : éthi’kdo, coopérative à but non lucratif de cartes cadeaux alternatives éco-solidaires, a bénéficié de titres participatifs émis par la CGSCOP.

Focus sur les liens possibles avec les collectivités

  • Benjamin Gueraud-Pinet, chargé de mission appui-conseil aux collectivités territoriales & juriste du RTES

La SCIC est une coopérative, nécessairement articulée avec une société. La SCIC est une personne morale de droit privé qui a la singularité de pouvoir associer les collectivités territoriales, puisque jusque-là, les collectivités territoriales n'avaient que 2 grandes possibilités d'association avec des formes d'entreprises : les associations et les entreprises publiques locales (sociétés d'économie mixte (SEM) et sociétés publiques locales (SPL)). En SCIC, la part des collectivités est limitée à 50% du capital social, c'est-à-dire que les collectivités sont nécessairement minoritaires. L'idée étant de garder la société civile, la participation citoyenne, comme centre de gravité, tout en ouvrant la porte aux collectivités. Une dynamique qui a pris de l’ampleur depuis une vingtaine d'années : près d'1 SCIC sur 2 compte au moins une collectivité au capital social. Et dans une majorité des cas, cette collectivité est issue du bloc communal ou intercommunal. 

La SCIC peut accueillir tout type de collectivités (communes, EPCI, départements et régions...). Une SCIC peut transcender un territoire et retrouver plusieurs communes voisines en son sein (exemple des clubs de football). Le plafonnement de 50 % ne concerne pas le capital public (seulement la participation des collectivités locales), c'est-à-dire que l'État ou une autre personne publique souhaitant y participer, pourra. 

Toutes les collectivités ont la possibilité de participer au sociétariat de SCIC, en s'appuyant sur une de ses compétences obligatoires ou non.  

Une collectivité peut soutenir une SCIC de nombreuses façons: subventions, concession de DSP, accès au foncier, marché public. 

Dans le cas où la collectivté est sociétaire de la SCIC, elle peut également intervenir en compte courant d’associés depuis Loi 3DS, mais pas en titres participatifs - hormis pour une SCIC HLM ou délégataire de service public municipal. Il faut veiller dans ce cas à ce que l’élu.e local.e représentant la collectivité à la SCIC se déporte de ces décisions, ce qui ne l’empêche pas de rendre compte de l’activité de la SCIC en conseil de la collectivité (doctrine HATVP de mai 2023). 

  • Eric Becquart, chargé de mission ESS, emploi, formation à Lorient Agglomération

Lorient Agglomération s’est impliquée dans la SCIC Windcoop : compagnie maritime qui travaille actuellement sur l'ouverture de la première ligne commerciale vers Madagascar, avec la particularité d'un transport à voile. La livraison sera réalisée par conteneur, et non en vrac ou en palette, en essayant de tenir le principe d'1 mois de traversée, avec une livraison directe à des ports secondaires. Windcoop vient de finaliser un prototype de paquebot à voile qui permettra de charger 180 conteneurs et 1800 tonnes de marchandises. La livraison d'un premier paquebot devrait se faire au printemps 2026, avec un démarrage commercial à l'automne 2026.

Cette SCIC rassemble 1510 sociétaires aujourd’hui : chargeurs, partenaires financiers, logisticiens, particuliers et salariés. L’Agglomération est la seule collectivité impliquée. Le territoire de Lorient Agglomération est ouvert sur la mer ; la ville de Lorient a été créée en 1666 à l'initiative de Colbert pour y installer la compagnie des Indes orientales. La ville est caractérisée par des activités portuaires, de pêche, de marchandises, de transports de particuliers, de construction navale, des innovations dans le monde du nautisme (réflexions autour de la décarbonation du transport maritime, de la propulsion vélique - un gros enjeu maritime), des courses au large (fournisseur officiel de l’équipe française de la Coupe de l’America 2025)… Soutenir Windcoop, c'est participer à cette synergie autour de l'innovation, du développement économique et de la maritimité. 

Lorient Agglomération a été à l'initiative du partenariat avec Windcoop, qui s’est traduit par la prise de parts à hauteur de 5000 euros, et l'apposition de la signature de l’Agglomération pour faciliter leur levée de fonds et convaincre d'autres financeurs. 

  • Adeline Franzetti, chargée de mission ESS, démocratie participative et politiques publiques à la Ville de Lille

La Ville de Lille met en place une politique ESS depuis plus de 20 ans. Dans le cadre de la stratégie ESS 2021-2026 de la ville (la 5ème) qui est toujours co-construite avec les partenaires du territoire, 20 priorités et 4 axes sont votés ; 1 axe traite des sociétés coopératives d'intérêt collectif, reliées à l'entrepreneuriat collectif. 

La municipalité participe activement à la gouvernance des SCIC dans lesquelles elle est sociétaire. Une stratégie de participation de la Ville dans les SCIC a été formalisée afin de définir les critères pour entrer, investir, recapitaliser si nécessaire, et en sortir. Il n'y avait pas vraiment de coordination entre les élu.e.s siégeant au sein de SCIC, il a été alors décidé de la création d’un groupe de coordination composé d’élu.e.s en lien avec la compétence de la SCIC, un ou une suppléante, voire l’élu.e délégué.e à l’ESS.

Pour en savoir plus sur la stratégie de développement de l’ESS par la Ville de Lille, cliquez ici

Depuis 2007, la Ville participe à la SCIC d'autopartage à Lille Citiz, à 2 SCIC autour de la petite enfance, et plus récemment sur des projets micro-locaux, de tiers-lieu café-participatif autour de la restauration. Historiquement, la Ville avait aussi siégé dans une coopérative d'énergie solaire. 

Ressources

Webinaire RTES & APES : "Plateformes coopératives & collectivités territoriales"

Le RTES organisait le 19 décembre 2023 un webinaire, pour partager le bilan à fin 2023 du projet « PlateformCoop » piloté par l’APES. Retrouvez dans cet article le compte-rendu de la rencontre ainsi que le replay du webinaire.

Les plateformes coopératives proposent des modèles alternatifs aux grandes plateformes qui se sont imposées dans notre quotidien. Elles permettent la mise en relation entre des fournisseurs et des usagers. CoopCircuits pour les achats alimentaires, Mobicoop pour le covoiturage, CoopCycle pour la livraison de repas, Les oiseaux de passage pour les locations de vacances, Tipimi pour partager des biens et des outils, Rustine libre pour la réparation de vélo, etc. autant de plateformes coopératives qui peuvent répondre aux besoins des habitants, contribuent au développement économique, s’inscrivent dans les politiques de transitions en favorisant le mieux vivre ensemble et créant de la valeur pour le territoire.

Le RTES est partenaire (avec Tilt, IMT, Cliss 21, Plateformes en commun, Opteos, Anis Catalys) du projet PlateformCoop porté par l'Apes et soutenu par l'UE, l'Etat et la Région Hauts-de-France, dans l'objectif de développer les plateformes solidaires dans la région et en lien avec les dynamiques d'ESS et des Communs.

Outre développer deux logiciels coopératifs sous licence libre, l’un à destination d’un collectif de réparateurs de vélo et l’autre pour l’échange de biens et de services, l'Apes anime un parcours impliquant plusieurs collectivités, leurs élu.e.s et/ou services : La MEL, la Communauté d’agglomération Hénin-Carvin, les communes d’Hellemmes, de Lomme et de Libercourt.

Ce parcours fait intervenir des initiatives locales s'appuyant sur les outils du web, dans une perspective de mise en réseau et interconnaissance, mais aussi pour répondre concrètement à des besoins des collectivités : Tipimi, ShareAthlon, Label Epicerie, l’Epicerie coopérative arrageoise, LeCourtCircuit.fr, Lille bike, la BICI, Casamiam. D'autres plateformes coopératives nationales intervenaient également, à l'instar de CoopCycle ou Mobicoop.

apes

Le RTES a pu suivre et contribuer à ce parcours, notamment autour des Services d'Intérêt Economique Général (SIEG) ou surtout des Sociétés Coopératives d'Intérêt Collectif (SCIC) (au côté de l'URSCOP Hauts-de-France).

Retrouvez les Points de RepèrESS “SIEG & collectivités” et “SCIC & collectivités” du RTES, documents qui résument en 4 pages le rôle des collectivités dans le développement des SIEG et des SCIC illustrés par les témoignages et retours d'expériences de collectivités locales.

Le webinaire d’1h30 a permis à Christine Masse, responsable du parcours PlateformCoop à l'APES, d’en présenter les différents volets, comme « Nos Déclics » et plus particulièrement le parcours destiné aux collectivités, objet des témoignages de deux élus embarqués, Mabrouk Zouareg, 3ème adjoint au Maire d'Hellemmes et Jean-Christophe Lipovac, 2ème adjoint au Maire de Lomme, complété par le retour de Bérengère Batiot, responsable de la SCIC CoopCircuits.

Convaincus du rôle et des effets positifs des plateformes coopératives sur leur territoire, élus et techniciens ayant suivi ce parcours de formation recommandent largement ce dernier à l’occasion d’un  « manifeste » publié en novembre dernier, encourageant chaque collectivité locale à suivre cette formation.

Enfin, ce fut l’occasion de rappeler l’actualité du sujet. Bien que ce projet ait été financé par l’UE dans le cadre de la crise du COVID, les plateformes coopératives font bien partie des dynamiques encouragées par la dernière « Recommandation du Conseil du 27 novembre 2023 relative à la mise en place des conditions-cadres de l'économie sociale » (voir l’article du RTES), comme moyen de favoriser « le développement local et la cohésion territoriale au moyen d'initiatives et d'écosystèmes de l'économie sociale orientés vers la collectivité », outre l’encouragement adressé aux «  pouvoirs publics à soutenir le développement de logiciels libres en coopération avec l'économie sociale et d'autres parties prenantes concernées ». C’est dans cette perspective notamment que le projet « PlateformCoop » devrait se poursuivre à l’échelle régionale et avec le soutien de la Région Hauts-de-France en 2024-2025.

Retrouvez le replay du webinaire : 

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Le RTES organisait le 19 décembre 2023 un webinaire, pour partager le bilan à fin 2023 du projet « PlateformCoop » piloté par l’APES. Retrouvez dans cet article le compte-rendu de la rencontre ainsi que le replay du webinaire.

Les plateformes coopératives proposent des modèles alternatifs aux grandes plateformes qui se sont imposées dans notre quotidien. Elles permettent la mise en relation entre des fournisseurs et des usagers. CoopCircuits pour les achats alimentaires, Mobicoop pour le covoiturage, CoopCycle pour la livraison de repas, Les oiseaux de passage pour les locations de vacances, Tipimi pour partager des biens et des outils, Rustine libre pour la réparation de vélo, etc. autant de plateformes coopératives qui peuvent répondre aux besoins des habitants, contribuent au développement économique, s’inscrivent dans les politiques de transitions en favorisant le mieux vivre ensemble et créant de la valeur pour le territoire.

Le RTES est partenaire (avec Tilt, IMT, Cliss 21, Plateformes en commun, Opteos, Anis Catalys) du projet PlateformCoop porté par l'Apes et soutenu par l'UE, l'Etat et la Région Hauts-de-France, dans l'objectif de développer les plateformes solidaires dans la région et en lien avec les dynamiques d'ESS et des Communs.

Outre développer deux logiciels coopératifs sous licence libre, l’un à destination d’un collectif de réparateurs de vélo et l’autre pour l’échange de biens et de services, l'Apes anime un parcours impliquant plusieurs collectivités, leurs élu.e.s et/ou services : La MEL, la Communauté d’agglomération Hénin-Carvin, les communes d’Hellemmes, de Lomme et de Libercourt.

Ce parcours fait intervenir des initiatives locales s'appuyant sur les outils du web, dans une perspective de mise en réseau et interconnaissance, mais aussi pour répondre concrètement à des besoins des collectivités : Tipimi, ShareAthlon, Label Epicerie, l’Epicerie coopérative arrageoise, LeCourtCircuit.fr, Lille bike, la BICI, Casamiam. D'autres plateformes coopératives nationales intervenaient également, à l'instar de CoopCycle ou Mobicoop.

apes

Le RTES a pu suivre et contribuer à ce parcours, notamment autour des Services d'Intérêt Economique Général (SIEG) ou surtout des Sociétés Coopératives d'Intérêt Collectif (SCIC) (au côté de l'URSCOP Hauts-de-France).

Retrouvez  les Points de RepèrESS “SIEG & collectivités” et “SCIC & collectivités” du RTES, synthèse en 4 pages du rôle des collectivités dans le développement des SIEG et des SCIC, illustrée par les témoignages et retours d'expériences de collectivités locales.

Le webinaire d’1h30 a permis à Christine Masse, responsable du parcours PlateformCoop à l'APES, d’en présenter les différents volets, comme « Nos Déclics » et plus particulièrement le parcours destiné aux collectivités, objet des témoignages de deux élus embarqués, Mabrouk Zouareg, 3ème adjoint au Maire d'Hellemmes et Jean-Christophe Lipovac, 2ème adjoint au Maire de Lomme, complété par le retour de Bérengère Batiot, responsable de la SCIC CoopCircuits.

Convaincus du rôle et des effets positifs des plateformes coopératives sur leur territoire, élus et techniciens ayant suivi ce parcours de formation recommandent largement ce dernier à l’occasion d’un  « manifeste » publié en novembre dernier, encourageant chaque collectivité locale à suivre cette formation.

Enfin, ce fut l’occasion de rappeler l’actualité du sujet. Bien que ce projet ait été financé par l’UE dans le cadre de la crise du COVID, les plateformes coopératives font bien partie des dynamiques encouragées par la dernière « Recommandation du Conseil du 27 novembre 2023 relative à la mise en place des conditions-cadres de l'économie sociale » (voir l’article du RTES), comme moyen de favoriser « le développement local et la cohésion territoriale au moyen d'initiatives et d'écosystèmes de l'économie sociale orientés vers la collectivité », outre l’encouragement adressé aux «  pouvoirs publics à soutenir le développement de logiciels libres en coopération avec l'économie sociale et d'autres parties prenantes concernées ». C’est dans cette perspective notamment que le projet « PlateformCoop » devrait se poursuivre à l’échelle régionale et avec le soutien de la Région Hauts-de-France en 2024-2025.

Retrouvez le replay du webinaire : 

 

Guide juridique des PTCE

Réalisé par le cabinet Foster et Avocats, le guide juridique donne des clés de lecture et guide les Pôles Territoriaux de Coopération Economique (PTCE) dans leurs réflexions juridiques

Le présent guide, imaginé dans le cadre du Dispositif de soutien des PTCE, s’adresse à l’ensemble des PTCE, et plus particulièrement aux PTCE émergeants. Il a été réalisé dans une logique de coopération, à l’aide d’interviews et d’échanges avec des PTCE et différents acteurs institutionnels de l’ESS (COORACE, RTES, ESS France, Direction Générale du Trésor…), afin de  comprendre au mieux les problématiques juridiques que rencontre un PTCE émergeant. 
Ce guide a donc pour ambition de fournir des ressources et réponses aux principales questions juridiques, du choix de la forme juridique de la structure porteuse, aux liens entre le PTCE et les collectivités locales. 
Présenté sous forme de fiches thématiques, il se prête davantage à une utilisation « à la carte », en réponse à un besoin identifié, qu’à une lecture in extenso. 

Selon les avertissements d’usage, nous rappellerons que ce guide est à jour en l’état du droit applicable au mois de novembre 2023, et qu’il convient d’être vigilant aux évolutions législatives et réglementaires. Enfin, ce guide offre un panorama général et n’a aucune valeur de conseil personnalisé. Les professionnels qualifiés seront quant à eux en mesure de fournir une réponse spécifique à votre situation. 

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Réalisé par le cabinet Foster et Avocats, le guide juridique donne des clés de lecture et guide les Pôles Territoriaux de Coopération Economique (PTCE) dans leurs réflexions juridiques

Le présent guide, imaginé dans le cadre du Dispositif de soutien des PTCE, s’adresse à l’ensemble des PTCE, et plus particulièrement aux PTCE émergents. Il a été réalisé dans une logique de coopération, à l’aide d’interviews et d’échanges avec des PTCE et différents acteurs institutionnels de l’ESS (COORACE, RTES, ESS France, Direction Générale du Trésor…), afin de  comprendre au mieux les problématiques juridiques que rencontre un PTCE émergent. 
Ce guide a donc pour ambition de fournir des ressources et réponses aux principales questions juridiques, du choix de la forme juridique de la structure porteuse, aux liens entre le PTCE et les collectivités locales. 
Présenté sous forme de fiches thématiques, il se prête davantage à une utilisation « à la carte », en réponse à un besoin identifié, qu’à une lecture in extenso. 

 

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