Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Newsletter RTES - POLITIQUE DE LA VILLE

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Newsletter Politique de la ville & ESS #2.3 - Mars 2022

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Newsletter RTES - Politique de la ville & ESS #2.3 - Mars 2022

Cette lettre électronique est réalisée dans le cadre d'un chantier du RTES "Politique de la Ville et ESS", mené avec le soutien de l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires

 

 

DÉCOUVREZ LE CATALOGUE DE RESSOURCES "POLITIQUE DE LA VILLE & ESS" RÉALISÉ PAR LE RTES

Comment s'appuyer sur l'ESS et ses acteur.rice.s pour le développement des quartiers politique de la ville ? Le RTES vous propose ce catalogue de ressources "Politique de la Ville & ESS". Il s'agit d'une 1ère version évolutive qui sera enrichie.
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Le Pôle territorial de coopération économique (PTCE) Vivre les Mureaux est une initiative citoyenne visant à améliorer la qualité de vie de ses habitant.e.s, favoriser le vivre ensemble et valoriser les capacités de chacun.e. 
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Situé à l'Ile-Saint-Denis, le PTCE PHARES, Pôle d’Hospitalité aux Activités à Rayonnement Ecologique et Solidaire, veut créer un carrefour d’initiatives économiques et associatives.
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Métiers à Créer accompagne les femmes des quartiers prioritaires de la ville de Montpellier à la confection d’une collection textile, de la création à la production. 
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Dans le cadre de la démolition/reconstruction du foyer de travailleurs migrants Manouchian, le restaurant social en chantier d'insertion le Balanzan a ouvert ses portes à Vitry-sur-Seine.
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TOULOUSE MÉTROPOLE S'ENGAGE POUR LA RÉDUCTION DES INÉGALITÉS DANS SES QUARTIERS PRIORITAIRES

À travers son contrat de ville 2015/2022, la Métropole de Toulouse est engagée pour la réduction des inégalités dans les quartiers prioritaires grâce notamment à l'ESS. Nicole Miquel-Belaud, conseillère métropolitaine chargée de l'ESS, est revenue pour nous sur le développement de l’ESS dans les quartiers prioritaires de la Politique de Ville à Toulouse.
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NOUVELLE GÉNÉRATION DES CONTRATS DE VILLE : RETROUVEZ LA CONTRIBUTION DU RTES

Dans le cadre de l'audition le 17 février dernier menée par la commission chargée de la nouvelle génération des contrats de ville, Mahel Coppey, présidente du réseau, a annoncé la contribution du RTES à la préparation de la nouvelle génération des contrats de ville. 
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Fiche Déniché pour vous n°110 : PTCE Vivre les Mureaux

 Située à moins de 40 km de Paris dans les Yvelines, la ville Les Mureaux rassemble 100 nationalités pour 32 000 habitant.e.s. C'est en 2018 qu'a été créé le PTCE Vivre les Mureaux qui se définit comme un catalyseur d’énergies au service du territoire. Il s’agit d’une initiative citoyenne visant à améliorer la qualité de vie de ses habitant.e.s, à favoriser le vivre ensemble et à valoriser les capacités de chacun.e. En effet, cette initiative relève le pari d’inverser le regard sur soi, sur les autres et sur la ville, en favorisant la rencontre, la prise d’initiative, la remobilisation et l'inclusion professionnelle, économique et sociale de jeunes publics éloignés de l'emploi dans une ville en transition.

TÉLÉCHARGEZ LA FICHE DÉNICHÉ POUR VOUS N°110 : PTCE Vivre les Mureaux

Mots-clés : emploi ; insertion - Février 2022 (actualisée en mars 2023)

PTCE

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Située à moins de 40 km de Paris dans les Yvelines, la ville Les Mureaux rassemble 100 nationalités pour 32 000 habitant.e.s. C'est en 2018 qu'a été créé le PTCE Vivre les Mureaux qui se définit comme un catalyseur d’énergies au service du territoire. Il s’agit d’une initiative citoyenne visant à améliorer la qualité de vie de ses habitant.e.s, à favoriser le vivre ensemble et à valoriser les capacités de chacun.e. En effet, cette initiative relève le pari d’inverser le regard sur soi, sur les autres et sur la ville, en favorisant la rencontre, la prise d’initiative, la remobilisation et l'inclusion professionnelle, économique et sociale de jeunes publics éloignés de l'emploi dans une ville en transition.

TÉLÉCHARGEZ LA FICHE DÉNICHÉ POUR VOUS N°110 : PTCE Vivre les Mureaux

Mots-clés : emploi ; insertion - Février 2022 (actualisée en mars 2023)

PTCE

Fiche Déniché pour vous n°104 : Les Mamas de Grigny

Face au développement d’un phénomène de vente de brochettes à la sauvette par des femmes sur le parvis de la gare de Grigny, et face au constat que la répression ne réglait rien, la ville de Grigny a fait appel à l’ONG GRDR pour les accompagner et voir comment ces femmes pourraient exercer leur activité dans de meilleures conditions.

Téléchargez la fiche n°104 : Les Mamas de Grigny

Mots-clés : alimentation ; économie informelle. Novembre 2021.

tyghujik

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Face au développement d’un phénomène de vente de brochettes à la sauvette par des femmes sur le parvis de la gare de Grigny, et face au constat que la répression ne réglait rien, la ville de Grigny a fait appel à l’ONG GRDR pour les accompagner et voir comment ces femmes pourraient exercer leur activité dans de meilleures conditions.

Téléchargez la fiche n°104 : Les Mamas de Grigny

Mots-clés : alimentation ; économie informelle. Novembre 2021.

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L'approche québécoise de la revitalisation urbaine intégrée - conférence en ligne novembre 2021

Le 17 novembre 2021, le RTES organisait un échange autour de l'approche québécoise de la revitalisation urbaine intégrée, démarche inspirante pour envisager différemment la politique de la ville en France.

(Re)voir la conférence en ligne

Marie-Hélène Gélinas directrice générale du Comité de vie de quartier du Vieux-Gatineau et coleader du chantier Développement social et culturel, et Lyne Bouchard coleader du chantier de Développement local, économique et commercial, présidente de l’Association des gens d’affaires et professionnels du Vieux-Gatineau présentaient la démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée.

Dans les années 80, l'État québécois commence à développer des politiques publiques qui reconnaissent les contextes endogènes des communautés. Dans ce contexte, de nouvelles formes d’actions publiques apparaissent telle l’approche de la concertation intersectorielle abordée comme stratégie incontournable pour résoudre des problèmes complexes aux causes multifactorielles. La concertation intersectorielle englobe des approches comme l’approche territoriale intégrée (ATI) et la revitalisation urbaine intégrée (RUI).

La RUI est définie ainsi : «Les démarches de revitalisation intégrée sont inclusives, territorialisées, globales, intersectorielles, participatives, pérennes et professionnelles. Elles se concrétisent dans des projets globaux de développement sur un territoire déterminé. L’objectif est l’amélioration de la qualité de vie des citoyens et citoyennes à partir de la dynamique locale, en travaillant de manière concertée entre partenaires intersectoriels et multi-réseaux et en s’appuyant sur la participation des citoyens à toutes les étapes du processus.». En 2017 il existait une quinzaine de démarches RUI au Québec.

Le Vieux-Gatineau est l’un des quartiers les plus pauvres de Gatineau. Au Vieux-Gatineau, la démarche de RUI est officiellement lancée en février 2014. La démarche RUI s’appuie sur le travail concerté de nombreux acteurs territoriaux, c’est une démarche pour et par la communauté. Le comité d'orientation de la démarche de RUI, l'instance pivot qui favorise une gestion collective de la démarche, est constitué du Comité vie de quartier du Vieux-Gatineau (CVQ-VG), de l’Association des gens d’affaires et professionnels du Vieux-Gatineau (AGAP-VG), du Centre intégré de santé et des services sociaux de l’Outaouais (CISSSO), de la Ville de Gatineau et de la Maison de quartier Notre-Dame. Il s'assure de la cohérence entre les projets et la vision développée par la communauté.

La RUI du Vieux-Gatineau s’organise autour de 3 chantiers, chaque chantier, porté par des citoyens, commerçants, structures est interdépendant des autres. Un inter-chantier permet la mise en commun des travaux, la consultation large de citoyens, etc. : 

  • Chantier développement social et culturel : habitat social, mode de vie, information et communication, emploi, vie communautaire et sociale.
  • Chantier développement local, économique et commercial :  économie sociale, pôle agroalimentaire, culture et récréotourisme.
  • Chantier environnement et aménagement du territoire : lieux et places publiques, rues d'ambiances, mobilité et attractivité, infrastructures communautaires, embellissement et fonctionnalité du quartier.

La mobilisation citoyenne est un axe très important de la RUI, des consultations publiques sont organisées très régulièrement et tout est fait pour faciliter la participation des citoyens (service de baby-sitting gratuit, navettes gratuites, buffet convivial). La RUI développe des méthodes de mobilisation citoyenne : un dictionnaire des acronymes pour faciliter la compréhension de tous, une infolettre mensuelle, une page facebook, une chaine youtube avec interviews des acteurs du quartier et le journal la Voix citoyenne édité à 2500 exemplaires pour donner la parole aux citoyens en libre expression. 

Un plan d’action sur 10 ans a été élaboré en 2016. Ses enjeux prioritaires déclinés en 113 actions sont :

  • La santé de la population et les actions sur ses déterminants (services de santé, sécurité alimentaire, logement, entraide communautaire, éducation, formation, aide à l’emploi);
  • La mise en commun des forces économiques pour la revitalisation du secteur et la création d’emplois à travers des projets structurants;
  • L’appropriation de la rue Notre-Dame et de ses abords par les citoyens du secteur.

Parmi les 113 actions, de nombreux projets intègrent des structures de l ‘économie sociale : la restauration du marché Notre-Dame, le développement de marchés de plein vent, l’aménagement éphémère de l’espace public et l’aménagement de lots vacants (jardins partagés, aire de détentes de plein air...), le développement de circuits artistiques et touristiques, les Serres urbaines Notre-Dame (jardin urbain, serres et complexe aquaponique, café/boutique), la réfection de la rue Notre-Dame…

Suite à cette présentation, Emmanuelle Rousset, vice-présidente du conseil départemental de l'Ille-et-Vilaine et Frédéric Frenard, chargé de missions à Résovilles partageaient leur rapport d'étonnement.

Emmanuelle Rousset, vice-présidente du conseil départemental d’Ille-et-Vilaine a également été élue de quartier à Rennes. Depuis une dizaine d’années, une coopération entre l’Ille-et-Vilaine et le Québec est active, financée entre autres par le Fonds franco-québécois pour la coopération décentralisée. Ce fonds permet d’organiser des voyages apprenants dans les deux sens, rassemblant élus, chargés de mission et acteurs de l’ESS. Voici son rapport d'étonnement :

  • Ce qui est intéressant au Québec, c’est que l’on fait d’abord de l’humain puis ensuite de l’urbanisme, tandis qu’en France on fait l’inverse. 
  • Au Québec, peu importe la casquette avec laquelle on intervient, les gens n’interviennent pas pour leur institution mais d’abord pour le développement local du quartier. En France, on a tendance à oublier l'aspect local car on fait la dichotomie entre l’urbain, le social, l’économique, etc. 
  • Il est également intéressant de noter l’approche pragmatique de la RUI québécoise : des actions sont menées, même à micro-échelle, occasions de favoriser l’interconnaissance entre les différentes parties prenantes. La démarche alterne des micros projets qui font sens au quotidien dans la vie des gens et des projets de long terme.
  • Autre point d’intérêt, les “gens d’affaires”, les entreprises, sont présentes au cœur de la démarche. L’économie est partie intégrante du développement local. Au Vieux-Gatineau l’association des gens d’affaires a un contrat avec la ville pour développer le territoire par l’économie. 

Selon Emmanuelle Rousset, une des pistes pour faire évoluer la politique de la ville française vers une approche intégrée serait de faire une vraie place à l’ESS dans les contrats de ville. La question de l’économie est au cœur de la vie des quartiers : emplois, formations, reconnaissance… l’ESS, économie qui ne peut être délocalisée, qui agit avec les citoyens et l’ensemble des parties prenantes, qui peut faire lien avec d’autres entreprises, apparaît comme la clé de la revitalisation urbaine intégrée.

Frédéric Frenard, chargé de mission développement économique au Centre ressources politique de la ville - RésO Villes, partage le rapport d’étonnement d’Emmanuelle Rousset.

L’approche québécoise de la RUI interpelle le fonctionnement français de la politique de la ville. Au Québec, les dimensions partenariale et collective sont frappantes.

En France, la politique de la ville est marquée par un cadre contractuel dans lequel les partenaires (collectivité et Etat) définissent les orientations, les axes prioritaires. Les projets sont soutenus via des dispositifs et des appels à projet. Ce mode de fonctionnement présente quelques limites : certes il flèche des financements et permettent un soutien aux projets. Toutefois il a tendance à mettre en concurrence les acteurs locaux là où il serait attendu davantage de projets de coopération. La politique de la ville pourrait se réapproprier des approches fondées sur le Développement Local, le Développement Social Urbain (historiquement apparu dans les années 70 / 80) permettant d’activer les ressources du quartier et assurer la prise en charge du développent par les organisations du « milieu de vie du quartier » (collaboration active des collectivités et associations).

Pour Frédéric Frenard, la principale piste pour faire évoluer la politique de la ville serait de développer la dimension fédératrice et la culture de coopération, car nos modes de faire très sectorisés ne permettent pas de soutenir un développement endogène dans nos territoires. 

Selon lui les points d’intérêts qu’il aimerait diffuser dans les prochains contrats de ville sont :

  • Une dimension « intégrée » ; un projet qui émane du quartier pour le quartier, une logique inter sectorielle.
  • Un pilotage à l’échelle du quartier qui traduit cette dimension intersectorielle avec l’ensemble des partenaires et pas uniquement l’Etat et la collectivité
  • Un leadership des chantiers qui est confié à un acteur ou une cohorte de partenaires du terrain
  • S’appuyer sur les habitants comme des partenaires à part entière en développant leur mobilisation à l’image des tables de quartiers (pas seulement sur l’expertise d’usage mais comme porteur d’actions)
  • Pas d’appel à projet, les projets sont construits collectivement avec les acteurs du quartier (dimension collective) puis vient la recherche de financements. Pourquoi pas un fonds de développement à l’échelle du quartier ?

 

Ressources : 

Retours sur des voyages d'étude :

Des ouvrages pour aller plus loin :

 

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Le 17 novembre 2021, le RTES organisait un échange autour de l'approche québécoise de la revitalisation urbaine intégrée, démarche inspirante pour envisager différemment la politique de la ville en France.

(Re)voir la conférence en ligne

Marie-Hélène Gélinas directrice générale du Comité de vie de quartier du Vieux-Gatineau et coleader du chantier Développement social et culturel et Lyne Bouchard coleader du chantier de Développement local, économique et commercial, présidente de l’Association des gens d’affaires et professionnels du Vieux-Gatineau présentaient la démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée.

Dans les années 80, l'État québécois commence à développer des politiques publiques qui reconnaissent les contextes endogènes des communautés. Dans ce contexte, de nouvelles formes d’actions publiques apparaissent telle l’approche de la concertation intersectorielle abordée comme stratégie incontournable pour résoudre des problèmes complexes aux causes multifactorielles. La concertation intersectorielle englobe des approches comme l’approche territoriale intégrée (ATI) et la revitalisation urbaine intégrée (RUI).

La RUI est définie ainsi : «Les démarches de revitalisation intégrée sont inclusives, territorialisées, globales, intersectorielles, participatives, pérennes et professionnelles. Elles se concrétisent dans des projets globaux de développement sur un territoire déterminé. L’objectif est l’amélioration de la qualité de vie des citoyens et citoyennes à partir de la dynamique locale, en travaillant de manière concertée entre partenaires intersectoriels et multi-réseaux et en s’appuyant sur la participation des citoyens à toutes les étapes du processus.». En 2017 il existait une quinzaine de démarches RUI au Québec.

Le Vieux-Gatineau, est l’un des quartiers les plus pauvres de Gatineau. Au Vieux-Gatineau, la démarche de RUI est officiellement lancée en février 2014. La démarche RUI s’appuie sur le travail concerté de nombreux acteurs territoriaux, c’est une démarche pour et par la communauté. Le comité d'orientation de la démarche de RUI, l'instance pivot qui favorise une gestion collective de la démarche, est constitué du Comité vie de quartier du Vieux-Gatineau (CVQ-VG), de l’Association des gens d’affaires et professionnels du Vieux-Gatineau (AGAP-VG), du Centre intégré de santé et des services sociaux de l’Outaouais (CISSSO), de la Ville de Gatineau et de la Maison de quartier Notre-Dame. Il s'assure de la cohérence entre les projets et la vision développée par la communauté.

La RUI du Vieux-Gatineau s’organise autour de 3 chantiers, chaque chantier, porté par des citoyens, commerçants, structures est interdépendant des autres. Un inter-chantier permet la mise en commun des travaux, la consultation large de citoyens, etc. : 

  • Chantier développement social et culturel : habitat social, mode de vie, information et communication, emploi, vie communautaire et sociale.
  • Chantier développement local, économique et commercial :  économie sociale, pôle agroalimentaire, culture et récréotourisme.
  • Chantier environnement et aménagement du territoire : lieux et places publiques, rues d'ambiances, mobilité et attractivité, infrastructures communautaires, embellissement et fonctionnalité du quartier.

La mobilisation citoyenne est un axe très important de la RUI, des consultations publiques sont organisées très régulièrement et tout est fait pour faciliter la participation des citoyens (service de baby-sitting gratuit, navettes gratuites, buffet convivial). La RUI développe des méthodes de mobilisation citoyenne : un dictionnaire des acronymes pour faciliter la compréhension de tous, une infolettre mensuelle, une page facebook, une chaine youtube avec interviews des acteurs du quartier et le journal la Voix citoyenne édité à 2500 exemplaires pour donner la parole aux citoyens en libre expression. 

Un plan d’action sur 10 ans a été élaboré en 2016. Ses enjeux prioritaires déclinés en 113 actions sont :

  • La santé de la population et les actions sur ses déterminants (services de santé, sécurité alimentaire, logement, entraide communautaire, éducation, formation, aide à l’emploi);
  • La mise en commun des forces économiques pour la revitalisation du secteur et la création d’emplois à travers des projets structurants;
  • L’appropriation de la rue Notre-Dame et de ses abords par les citoyens du secteur.

Parmi les 113 actions, de nombreux projets intègrent des structures de l ‘économie sociale : la restauration du marché Notre-Dame, le développement de marchés de plein vent, l’aménagement éphémère de l’espace public et l’aménagement de lots vacants (jardins partagés, aire de détentes de plein air...), le développement de circuits artistiques et touristiques, les Serres urbaines Notre-Dame (jardin urbain, serres et complexe aquaponique, café/boutique), la réfection de la rue Notre-Dame…

Suite à cette présentation, Emmanuelle Rousset, vice-présidente du conseil départemental de l'Ille-et-Vilaine et Frédéric Frenard, chargé de missions à Résovilles partageaient leur rapport d'étonnement.

Emmanuelle Rousset, vice-présidente du conseil départemental d’Ille-et-Vilaine a également été élue de quartier à Rennes. Depuis une dizaine d’années, une coopération entre l’Ille-et-Vilaine et le Québec est active, financée entre autres par le Fonds franco-québécois pour la coopération décentralisée. Ce fonds permet d’organiser des voyages apprenants dans les deux sens, rassemblant élus, chargés de mission et acteurs de l’ESS. Voici son rapport d'étonnement :

  • Ce qui est intéressant au Québec, c’est que l’on fait d’abord de l’humain puis ensuite de l’urbanisme, tandis qu’en France on fait l’inverse. 
  • Au Québec, peu importe la casquette avec laquelle on intervient, les gens n’interviennent pas pour leur institution mais d’abord pour le développement local du quartier. En France, on a tendance à oublier l'aspect local car on fait la dichotomie entre l’urbain, le social, l’économique, etc. 
  • Il est également intéressant de noter l’approche pragmatique de la RUI québécoise : des actions sont menées, même à micro-échelle, occasions de favoriser l’interconnaissance entre les différentes parties prenantes. La démarche alterne des micros projets qui font sens au quotidien dans la vie des gens et des projets de long terme.
  • Autre point d’intérêt, les “gens d’affaires”, les entreprises, sont présentes au cœur de la démarche. L’économie est partie intégrante du développement local. Au Vieux-Gatineau l’association des gens d’affaires a un contrat avec la ville pour développer le territoire par l’économie. 

Selon Emmanuelle Rousset, une des pistes pour faire évoluer la politique de la ville française vers une approche intégrée serait de faire une vraie place à l’ESS dans les contrats de ville. La question de l’économie est au cœur de la vie des quartiers : emplois, formations, reconnaissance… l’ESS, économie qui ne peut être délocalisée, qui agit avec les citoyens et l’ensemble des parties prenantes, qui peut faire lien avec d’autres entreprises, apparaît comme la clé de la revitalisation urbaine intégrée.

Frédéric Frenard, chargé de mission développement économique au Centre ressources politique de la ville - RésO Villes, partage le rapport d’étonnement d’Emmanuelle Rousset.

L’approche québécoise de la RUI interpelle le fonctionnement français de la politique de la ville. Au Québec, les dimensions partenariale et collective sont frappantes.

En France, la politique de la ville est marquée par un cadre contractuel dans lequel les partenaires (collectivité et Etat) définissent les orientations, les axes prioritaires. Les projets sont soutenus via des dispositifs et des appels à projet. Ce mode de fonctionnement présente quelques limites : certes il flèche des financements et permettent un soutien aux projets. Toutefois il a tendance à mettre en concurrence les acteurs locaux là où il serait attendu davantage de projets de coopération. La politique de la ville pourrait se réapproprier des approches fondées sur le Développement Local, le Développement Social Urbain (historiquement apparu dans les années 70 / 80) permettant d’activer les ressources du quartier et assurer la prise en charge du développent par les organisations du « milieu de vie du quartier » (collaboration active des collectivités et associations).

Pour Frédéric Frenard, la principale piste pour faire évoluer la politique de la ville serait de développer la dimension fédératrice et la culture de coopération, car nos modes de faire très sectorisés ne permettent pas de soutenir un développement endogène dans nos territoires. 

Selon lui les points d’intérêts qu’il aimerait diffuser dans les prochains contrats de ville sont :

  • Une dimension « intégrée » ; un projet qui émane du quartier pour le quartier, une logique inter sectorielle.
  • Un pilotage à l’échelle du quartier qui traduit cette dimension intersectorielle avec l’ensemble des partenaires et pas uniquement l’Etat et la collectivité
  • Un leadership des chantiers qui est confié à un acteur ou une cohorte de partenaires du terrain
  • S’appuyer sur les habitants comme des partenaires à part entière en développant leur mobilisation à l’image des tables de quartiers (pas seulement sur l’expertise d’usage mais comme porteur d’actions)
  • Pas d’appel à projet, les projets sont construits collectivement avec les acteurs du quartier (dimension collective) puis vient la recherche de financements. Pourquoi pas un fonds de développement à l’échelle du quartier ?

 

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Des ouvrages pour aller plus loin :

 

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Newsletter Politique de la ville & ESS #2.2 - Octobre 2021

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RETOUR SUR LA CONFÉRENCE EN LIGNE "PRATIQUES CULINAIRES INFORMELLES :
RETOURS D'EXPÉRIENCES DE FORMALISATION"

 

Cette conférence était l’occasion de partager les retours d'expériences de formalisation de pratiques culinaires informelles : une expérience de Flashcoop menée par une coopérative d'activité et d'emploi sur le territoire d’Angers Loire Métropole, une recherche-action en cours menée à Grigny avec l’appui du GRDR, association d'accompagnement des migrants dans leur projet de vie.
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FICHE DÉNICHÉ POUR VOUS N°102 : CENTRE DE SANTÉ DES 3 CITÉS

 

Le centre de santé des 3 cités est un centre de santé associatif et communautaire implanté au sein du quartier prioritaire des « 3 cités » à Poitiers depuis 2015. Il propose une médecine coordonnée autour de trois objectifs : favoriser l’accès aux soins pour tous ; proposer l’éducation thérapeutique aux patients et développer la prévention continue individuelle et collective. 
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CANDIDATEZ À L'APPEL À MANIFESTATION D'INTÉRÊT POUR LES MANUFACTURES DE PROXIMITÉ

 

Tiers-lieux dédiés à la production, qui animent et apportent des services à une communauté professionnelle, les Manufactures sont des ateliers de fabrication qui se destinent en priorité à des entrepreneurs (TPE, artisans…) en leur donnant accès à des machines mutualisées, un écosystème de compétences et un environnement dynamique, propice à la création et au développement de leur activité. Le Premier Ministre a annoncé la labellisation de 100 manufactures d’ici le printemps 2022.
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INTERVIEW FRANCE CULTURE - BORIS TAVERNIER ŒUVRE POUR UNE ALIMENTATION DE QUALITÉ POUR TOUS À TRAVERS SON ASSOCIATION « VRAC »

 

VRAC est un des premiers projets ayant contribué aux travaux ESS et politique de la ville menés par le RTES.  Née à Lyon, VRAC favorise le développement de groupements d’achats dans les quartiers prioritaires de la politique sur plusieurs territoires français (Lyon, Saint-Étienne, Drôme, Montpellier, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rennes, Finistère, Hauts-de-France, Paris et Strasbourg). Elle compte aujourd’hui plus de 3500 adhérents et poursuit son action dans 56 groupements d’achats présents dans les quartiers populaires ou sur les campus universitaires.
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Crédits : Anthony Micallef (Secours catholique)

 

 

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Fiche Déniché pour vous n°101 : Centre de santé des 3 cités

Le centre de santé des 3 cités est un centre de santé associatif et communautaire implanté au sein du quartier prioritaire des « 3 cités » à Poitiers depuis 2015. Il propose une médecine coordonnée autour de trois objectifs : favoriser l’accès aux soins pour tous ; proposer l’éducation thérapeutique aux patients et développer la prévention continue individuelle et collective. 

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Mots-clés : politique de la ville - Octobre 2021

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Le centre de santé des 3 cités est un centre de santé associatif et communautaire implanté au sein du quartier prioritaire des « 3 cités » à Poitiers depuis 2015. Il propose une médecine coordonnée autour de trois objectifs : favoriser l’accès aux soins pour tous ; proposer l’éducation thérapeutique aux patients et développer la prévention continue individuelle et collective. 

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Mots-clés : politique de la ville - Octobre 2021

ygiy

 

Economies populaires : vulnérabilités et ressources - conférence en ligne septembre 2021

  

L’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) dont le secrétariat est assuré au sein de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), le Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire (RTES) et le Réseau national des Centres de ressources politique de la ville (RNCRPV), s’associent pour partager leurs travaux et réflexions en cours autour des économies populaires / économies informelles.

Après la remise en juillet 2021 du rapport l’ONPV 2020 de à Nadia Hai, Ministre chargée de la ville, cette rencontre était l’occasion de découvrir son contenu et de mettre en évidence et en dialectique  les vulnérabilités et ressources des habitants des quartiers populaires : Comment développer le pouvoir d’agir dans ces quartiers ? Comment identifier et reconnaître les ressources des quartiers populaires et de leurs habitants ? Comment construire des politiques basées sur ces ressources, voire productrices de nouvelles ressources ?

Occasion également d’évoquer en détail la contribution de Romain Leclercq sur les ressources des quartiers populaires, et d’approfondir la réflexion en matière d’économies populaires : Comment s’affranchir de l’opposition entre travail « formel » et « informel » pour valoriser le travail tel qu’il se fait, et tenter de mieux le protéger et le valoriser ? Quels rôles de l’économie sociale et solidaire pour ce faire ?

(Re)voir la conférence en ligne

 

Avec :

  • Helga Mondésir, responsable de l’ONPV
  • Romain Leclercq, contributeur au rapport ONPV 2020, post-doctorant, Laboratoire LAVUE Université Paris 8
  • Michel Peraldi, directeur de recherches à l'Iris (CNRS/EHESS)
  • Claude Sicart, président de Pole S et membre du CNV
  • Des représentant.e.s du RNCRPV
  • Un.e représentant.e du RTES
  • Léa Gislais, directrice du programme Emploi, Formation, Développement économique à la Direction déléguée Politique de la ville de l’ANCT

 

Ressources : 

 

 

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L’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) dont le secrétariat est assuré au sein de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), le Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire (RTES) et le Réseau national des Centres de ressources politique de la ville (RNCRPV), s’associent pour partager leurs travaux et réflexions en cours autour des économies populaires / économies informelles.

Après la remise en juillet 2021 du rapport l’ONPV 2020 de à Nadia Hai, Ministre chargée de la ville, cette rencontre était l’occasion de découvrir son contenu et de mettre en évidence et en dialectique  les vulnérabilités et ressources des habitants des quartiers populaires : Comment développer le pouvoir d’agir dans ces quartiers ? Comment identifier et reconnaître les ressources des quartiers populaires et de leurs habitants ? Comment construire des politiques basées sur ces ressources, voire productrices de nouvelles ressources ?

Occasion également d’évoquer en détail la contribution de Romain Leclercq sur les ressources des quartiers populaires, et d’approfondir la réflexion en matière d’économies populaires : Comment s’affranchir de l’opposition entre travail « formel » et « informel » pour valoriser le travail tel qu’il se fait, et tenter de mieux le protéger et le valoriser ? Quels rôles de l’économie sociale et solidaire pour ce faire ?

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Avec :

  • Helga Mondésir, responsable de l’ONPV
  • Romain Leclercq, contributeur au rapport ONPV 2020, post-doctorant, Laboratoire LAVUE Université Paris 8
  • Michel Peraldi, directeur de recherches à l'Iris (CNRS/EHESS)
  • Claude Sicart, président de Pole S et membre du CNV
  • Des représentant.e.s du RNCRPV
  • Un.e représentant.e du RTES
  • Léa Gislais, directrice du programme Emploi, Formation, Développement économique à la Direction déléguée Politique de la ville de l’ANCT

 

Ressources : 

 

 

Pratiques culinaires informelles - retours d'expériences de formalisation

  

Cette conférence en ligne organisée par le RTES, s’inscrit dans le cadre du chantier de travail économie informelle et ESS soutenu par l’ANCT. Elle était l’occasion de partager les retours d'expériences de formalisation de pratiques culinaires informelles : une expérience de Flashcoop menée par la CAE CDP49 sur le territoire d’Angers Loire Métropole, une recherche-action en cours menée à Grigny avec l’appui du GRDR.

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Retour d'expérience de la Flashcoop Mam Cookies, quartier Belle-Beille, Angers

Pascal Viau et Isabelle Petiteau, coopérative d'activité et d'emploi CDP49 

La Coopérative d’Activité et d’Emploi CDP49 installée à Angers, sous forme de SARL SCOP, fédère une centaine d’entrepreneurs sur le Maine-et-Loire et est membre du réseau national Coopérer Pour Entreprendre.

Partant du constat que 80% des gens accompagnés sont demandeurs d’emploi et que 25 à 30% d’entre eux retrouvent un emploi, les CAE du réseau Coopérer pour Entreprendre se sont interrogés sur les raisons pour lesquelles des personnes inscrites dans un processus de création d’activité retrouvent un emploi. Il ressort de leur travaux que le processus de création d’entreprise induit tout un ensemble d'évolutions positives et ont souhaité développer un dispositif qui place ce processus de création d’activité au service de l'insertion des personnes. De là a été créée la Flashcoop : coopérative (très) éphémère sur une durée de 7 jours en présentiel, durant laquelle sont abordées toutes les étapes de la création d’entreprise sous forme collective : définition de l’offre, marque, production, vente, comptabilité, bilan… Ce format a été expérimenté sur 10 territoires en simultané avec le soutien de la BPI  (voir le bilan ici). 

En lien avec Angers Loire Métropole, il a été décidé d'expérimenter la Flashcoop sur le quartier Belle-Beille à Angers, dans le cadre de la Fabrique à entreprendre. Un groupe de 8 femmes de 25 à 55 ans ayant des pratiques culinaires informelles sur le quartier a ainsi participé à la Flashcoop de production de biscuits Mam Cookies. Cette expérimentation a été menée en lien avec des structures du territoire, avec notamment l’objectif que la Flashcoop soit une étape d’un parcours plus long.

LA CAE CDP49 a accompagné ces femmes, qui savaient déjà cuisiner, sur toutes les étapes de la création d’activité, sur des points liés à la sécurité au travail, les normes d’hygiène, etc. Ces 7 jours sont aussi l’occasion de rencontrer des structures qui peuvent les accompagner : le groupement des acteurs économiques, de l’accompagnement, de l’insertion, la collectivité… L’objectif n’était pas qu’elles sortent de la Flashcoop avec un développement d’activité, même si 2 d’entre elles ont créé leur activité, mais de leur proposer un parcours adapté à chacune. Suite à la Flashcoop, une formation normes hygiène a été finalisée, un permis de conduire a été passé, une personne a testé la création de gâteaux à la CAE CDP49, deux personnes ont été suivies par le relais pour l’emploi, …

Rôle spécifique de la collectivité :

Angers Loire Métropole était engagée au travers de la Fabrique à Entreprendre, la collectivité a participé à identifier le quartier le plus adapté, a mis en lien la CAE avec un ensemble d’acteurs du quartier (structure insertion, associations…). Angers Loire Métropole a également participé au comité de pilotage et a suivi l'expérimentation en confiance avec la CAE et sans injonction. Elle a également fourni les locaux et financé l'expérimentation (budget de l’action sur 10 jours : 6000€). “La collectivité a ouvert les portes et nous a facilité les choses”.

 

Retour d'expérience de la recherche-action menée à Grigny (GRDR / ville de Grigny)

Mathieu Morosini, direction de l'Aménagement et du Renouvellement Urbain et Ouaddah Nouri, chargé de Mission Accompagnement Social ORCOD-IN -Direction de l'Action Sociale, à la ville de Grigny ; Roberta Bocca, cheffe de projet inclusion sociale au GRDR ; Amandine Spire, maître de conférences en géographie à l’Université Paris Diderot (Paris VII)

Grigny est une commune francilienne de 30 000 habitants où le taux de pauvreté est très important. Depuis quelques années, s’est développé sur le parvis de la gare, un phénomène de vente à la sauvette : offre culinaire faite par des dames d’un certain âge et vente de cigarettes plutôt réalisée par des jeunes hommes en situation irrégulière. Une partie de la population s’est sentie agacée par cette activité qui est venue s'agréger à un ensemble de difficultés auxquelles la population est confrontée. Face à une multitude d’enjeux à concilier et au constat que le répressif ne réglait rien, la ville de Grigny qui n’avait pas les outils pour y faire face mais une volonté politique de s’intéresser à l’activité de ces femmes et de voir comment elles pourraient exercer leur activité dans de meilleures conditions, a fait appel au GRDR pour les accompagner en ce sens.

Le GRDR a défini un projet portant sur 2 axes :

  • l’accompagnement socio-professionnel d'un groupe de femmes immigrées en précarité vers la formalisation d'une activité génératrice de revenus
  • une recherche-action pour faire changer les représentations sur les populations précaires en quartiers politique de la ville et notamment les femmes immigrées, capitaliser les résultats et chercher à modéliser le processus

Ce projet rassemble un grand nombre de partenaires : l’association Réveil qui fonctionne comme une couveuse pour tester l’activité, le CCAS et la ville de Grigny, Grand Paris Sud et le centre de formation de Grigny. Le projet est financé par la ville de Grigny, l’ANCT et le département de l'Essonne sur la dimension insertion par l’activité économique, la Fondation Paris Habitat sur la recherche-action, la DIAN (Direction de l'intégration et de l'accès à la nationalité) sur l’accompagnement des primo-arrivants et la Fondation RAJA sur l’accompagnement.

Les objectifs visés sont :
- analyser de manière approfondie les freins et les atouts des femmes dans leur parcours d'insertion socioprofessionnelle et leur donner une nouvelle visibilité dans l’espace public
- développer un dispositif d’accompagnement vers l'emploi à travers une activité formelle génératrice de revenus inscrite au sein d’une économie sociale, solidaire et collaborative
- développer une offre d’alimentation solidaire et de proximité à Grigny qui répond aux besoins et participer à la remobilisation économique du quartier de la gare de Grigny.

Le GRDR a rencontré 65 femmes, 15 d’entre elles se sont impliquées dans le projet Les Mamas de Grigny qui réunit actuellement 10 cuisinières et 3 personnes en observation.

Depuis mars 2021, un traiteur solidaire est ouvert. Ces femmes travaillent 2 demies-journées par semaine et assurent la production de repas distribués par le CCAS aux personnes les plus vulnérables (800 repas distribués depuis mars 21). Le CCAS en jouant le jeu de la commande publique auprès des Mamas de Grigny a permis de mettre les femmes concernées en situation de prestation et a assuré une solution de rémunération immédiate. Derrière l’ambition est d’ouvrir un restaurant solidaire qui répondra à un besoin de restaurant de proximité, créera de l’emploi durable pour les femmes, sera ouvert aux publics en précarité mais aussi aux employés de la commune. Le local du restaurant solidaire, qui permettra aux femmes d’avoir un lieu de travail plus digne, sans perdre leur visibilité, est en cours d’identification en lien avec la collectivité. 

Les femmes engagées dans le projet ont suivi plusieurs formations : HACCP, cuisine et pâtisserie, comptabilité, communication et informatique. L’objectif étant de les amener à être autonomes dans la gestion de leur association. Le GRDR les accompagne également sur leur situation administrative.

Le GRDR et ses partenaires travaillent actuellement sur l’identification du statut le plus approprié pour structurer l’activité des Mamas de Grigny sur le plan administratif et financier, avec l’objectif de stabiliser un revenu régulier pour les femmes concernées. 

En parallèle, la recherche-action menée dans le cadre du projet et coordonnée par Amandine Spire permet de créer de la ressource autour de l'expérience, et vise à décloisonner et changer les regards sur les situations de précarité, les parcours migratoires et l’informalité. A travers des méthodes de recherches qualitatives, avec les acteurs des politiques urbaines qui rendent possible l’intervention du GRDR et avec les populations concernées, il s’agit de confronter différents récits de la ville de Grigny autour de ces activités économiques, marquées par des tensions et rapports de forces entre différents types de publics, afin d’objectiver et démêler ces tensions.

Rôle de la collectivité :
  • volonté politique
  • soutien financier du projet du GRDR
  • commande publique du CCAS auprès des Mamas de Grigny pour la réalisation de repas à destination de personnes vulnérables
  • travail avec les services préfectoraux sur la situation administrative des femmes
  • recherche d’un local adapté pour l’activité de restaurant solidaire des Mamas de Grigny et réponse à des appels à projets pour l’investissement matériel de la cuisine de celui-ci

 

Ressources :

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Cette conférence en ligne organisée par le RTES, s’inscrit dans le cadre du chantier de travail économie informelle et ESS soutenu par l’ANCT. Elle était l’occasion de partager les retours d'expériences de formalisation de pratiques culinaires informelles : une expérience de Flashcoop menée par la CAE CDP49 sur le territoire d’Angers Loire Métropole, une recherche-action en cours menée à Grigny avec l’appui du GRDR.

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Retour d'expérience de la Flashcoop Mam Cookies, quartier Belle-Beille, Angers

Pascal Viau et Isabelle Petiteau, coopérative d'activité et d'emploi CDP49 

La Coopérative d’Activité et d’Emploi CDP49 installée à Angers, sous forme de SARL SCOP, fédère une centaine d’entrepreneurs sur le Maine-et-Loire et est membre du réseau national Coopérer Pour Entreprendre.

Partant du constat que 80% des gens accompagnés sont demandeurs d’emploi et que 25 à 30% d’entre eux retrouvent un emploi, les CAE du réseau Coopérer pour Entreprendre se sont interrogés sur les raisons pour lesquelles des personnes inscrites dans un processus de création d’activité retrouvent un emploi. Il ressort de leur travaux que le processus de création d’entreprise induit tout un ensemble d'évolutions positives et ont souhaité développer un dispositif qui place ce processus de création d’activité au service de l'insertion des personnes. De là a été créée la Flashcoop : coopérative (très) éphémère sur une durée de 7 jours en présentiel, durant laquelle sont abordées toutes les étapes de la création d’entreprise sous forme collective : définition de l’offre, marque, production, vente, comptabilité, bilan… Ce format a été expérimenté sur 10 territoires en simultané avec le soutien de la BPI  (voir le bilan ici). 

En lien avec Angers Loire Métropole, il a été décidé d'expérimenter la Flashcoop sur le quartier Belle-Beille à Angers, dans le cadre de la Fabrique à entreprendre. Un groupe de 8 femmes de 25 à 55 ans ayant des pratiques culinaires informelles sur le quartier a ainsi participé à la Flashcoop de production de biscuits Mam Cookies. Cette expérimentation a été menée en lien avec des structures du territoire, avec notamment l’objectif que la Flashcoop soit une étape d’un parcours plus long.

LA CAE CDP49 a accompagné ces femmes, qui savaient déjà cuisiner, sur toutes les étapes de la création d’activité, sur des points liés à la sécurité au travail, les normes d’hygiène, etc. Ces 7 jours sont aussi l’occasion de rencontrer des structures qui peuvent les accompagner : le groupement des acteurs économiques, de l’accompagnement, de l’insertion, la collectivité… L’objectif n’était pas qu’elles sortent de la Flashcoop avec un développement d’activité, même si 2 d’entre elles ont créé leur activité, mais de leur proposer un parcours adapté à chacune. Suite à la Flashcoop, une formation normes hygiène a été finalisée, un permis de conduire a été passé, une personne a testé la création de gâteaux à la CAE CDP49, deux personnes ont été suivies par le relais pour l’emploi, …

Rôle spécifique de la collectivité :

Angers Loire Métropole était engagée au travers de la Fabrique à Entreprendre, la collectivité a participé à identifier le quartier le plus adapté, a mis en lien la CAE avec un ensemble d’acteurs du quartier (structure insertion, associations…). Angers Loire Métropole a également participé au comité de pilotage et a suivi l'expérimentation en confiance avec la CAE et sans injonction. Elle a également fourni les locaux et financé l'expérimentation (budget de l’action sur 10 jours : 6000€). “La collectivité a ouvert les portes et nous a facilité les choses”.

 

Retour d'expérience de la recherche-action menée à Grigny (GRDR / ville de Grigny)

Mathieu Morosini, direction de l'Aménagement et du Renouvellement Urbain et Ouaddah Nouri, chargé de Mission Accompagnement Social ORCOD-IN -Direction de l'Action Sociale, à la ville de Grigny ; Roberta Bocca, cheffe de projet inclusion sociale au GRDR ; Amandine Spire, maître de conférences en géographie à l’Université Paris Diderot (Paris VII)

Grigny est une commune francilienne de 30 000 habitants où le taux de pauvreté est très important. Depuis quelques années, s’est développé sur le parvis de la gare, un phénomène de vente à la sauvette : offre culinaire faite par des dames d’un certain âge et vente de cigarettes plutôt réalisée par des jeunes hommes en situation irrégulière. Une partie de la population s’est sentie agacée par cette activité qui est venue s'agréger à un ensemble de difficultés auxquelles la population est confrontée. Face à une multitude d’enjeux à concilier et au constat que le répressif ne réglait rien, la ville de Grigny qui n’avait pas les outils pour y faire face mais une volonté politique de s’intéresser à l’activité de ces femmes et de voir comment elles pourraient exercer leur activité dans de meilleures conditions, a fait appel au GRDR pour les accompagner en ce sens.

Le GRDR a défini un projet portant sur 2 axes :

  • l’accompagnement socio-professionnel d'un groupe de femmes immigrées en précarité vers la formalisation d'une activité génératrice de revenus
  • une recherche-action pour faire changer les représentations sur les populations précaires en quartiers politique de la ville et notamment les femmes immigrées, capitaliser les résultats et chercher à modéliser le processus

Ce projet rassemble un grand nombre de partenaires : l’association Réveil qui fonctionne comme une couveuse pour tester l’activité, le CCAS et la ville de Grigny, Grand Paris Sud et le centre de formation de Grigny. Le projet est financé par la ville de Grigny, l’ANCT et le département de l'Essonne sur la dimension insertion par l’activité économique, la Fondation Paris Habitat sur la recherche-action, la DIAN (Direction de l'intégration et de l'accès à la nationalité) sur l’accompagnement des primo-arrivants et la Fondation RAJA sur l’accompagnement.

Les objectifs visés sont :
- analyser de manière approfondie les freins et les atouts des femmes dans leur parcours d'insertion socioprofessionnelle et leur donner une nouvelle visibilité dans l’espace public
- développer un dispositif d’accompagnement vers l'emploi à travers une activité formelle génératrice de revenus inscrite au sein d’une économie sociale, solidaire et collaborative
- développer une offre d’alimentation solidaire et de proximité à Grigny qui répond aux besoins et participer à la remobilisation économique du quartier de la gare de Grigny.

Le GRDR a rencontré 65 femmes, 15 d’entre elles se sont impliquées dans le projet Les Mamas de Grigny qui réunit actuellement 10 cuisinières et 3 personnes en observation.

Depuis mars 2021, un traiteur solidaire est ouvert. Ces femmes travaillent 2 demies-journées par semaine et assurent la production de repas distribués par le CCAS aux personnes les plus vulnérables (800 repas distribués depuis mars 21). Le CCAS en jouant le jeu de la commande publique auprès des Mamas de Grigny a permis de mettre les femmes concernées en situation de prestation et a assuré une solution de rémunération immédiate. Derrière l’ambition est d’ouvrir un restaurant solidaire qui répondra à un besoin de restaurant de proximité, créera de l’emploi durable pour les femmes, sera ouvert aux publics en précarité mais aussi aux employés de la commune. Le local du restaurant solidaire, qui permettra aux femmes d’avoir un lieu de travail plus digne, sans perdre leur visibilité, est en cours d’identification en lien avec la collectivité. 

Les femmes engagées dans le projet ont suivi plusieurs formations : HACCP, cuisine et pâtisserie, comptabilité, communication et informatique. L’objectif étant de les amener à être autonomes dans la gestion de leur association. Le GRDR les accompagne également sur leur situation administrative.

Le GRDR et ses partenaires travaillent actuellement sur l’identification du statut le plus approprié pour structurer l’activité des Mamas de Grigny sur le plan administratif et financier, avec l’objectif de stabiliser un revenu régulier pour les femmes concernées. 

En parallèle, la recherche-action menée dans le cadre du projet et coordonnée par Amandine Spire permet de créer de la ressource autour de l'expérience, et vise à décloisonner et changer les regards sur les situations de précarité, les parcours migratoires et l’informalité. A travers des méthodes de recherches qualitatives, avec les acteurs des politiques urbaines qui rendent possible l’intervention du GRDR et avec les populations concernées, il s’agit de confronter différents récits de la ville de Grigny autour de ces activités économiques, marquées par des tensions et rapports de forces entre différents types de publics, afin d’objectiver et démêler ces tensions.

Rôle de la collectivité :
  • volonté politique
  • soutien financier du projet du GRDR
  • commande publique du CCAS auprès des Mamas de Grigny pour la réalisation de repas à destination de personnes vulnérables
  • travail avec les services préfectoraux sur la situation administrative des femmes
  • recherche d’un local adapté pour l’activité de restaurant solidaire des Mamas de Grigny et réponse à des appels à projets pour l’investissement matériel de la cuisine de celui-ci

 

Ressources :

Étude PLS/RTES : ESS, territoires ruraux & urbains

La cohésion économique et sociale entre territoires est au cœur de la construction européenne. À travers cette étude coéditée avec le RTES, Pour la Solidarité - PLS montre que l’ESS a la capacité de renforcer la cohésion au sein mais aussi entre les territoires, et propose des solutions innovantes, durables, sociales, inclusives et adaptées aux problématiques rencontrées par les territoires les plus fragiles, qu’ils soient ruraux ou urbains.

Téléchargez l'étude "ESS, territoires ruraux & urbains" - 37 pages, juin 2021

Vecteur des différentes transitions, tant écologique, démocratique, énergétique, qu’économique, l’ESS redynamise les territoires et favorise leur coopération ! Elle incarne une façon d’entreprendre, de produire et de consommer, qui respecte le.la salarié, le.la consommateur.rice, le.la citoyen.ne et les générations futures.

S’appuyant sur un fort ancrage territorial, l’ESS joue un rôle central, en milieu rural comme urbain, en développant des services adaptés aux besoins du territoire et de ses habitant.e.s, en créant des emplois non délocalisables, et en contribuant à la qualité de la vie dans les territoires. Loin d’être un dernier recours, l’économie sociale et solidaire doit être envisagée comme la voie principale d’action !

Découvrez dans cette publication, comment la synergie entre collectivités territoriales, acteur.rice.s de l’ESS et Union européenne peut être source de développement économique et social et de cohésion sociale dans les territoires urbains et ruraux.

Catégorie
Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

La cohésion économique et sociale entre territoires est au cœur de la construction européenne. À travers cette étude coéditée avec le RTES, Pour la Solidarité - PLS montre que l’ESS a la capacité de renforcer la cohésion au sein mais aussi entre les territoires, et propose des solutions innovantes, durables, sociales, inclusives et adaptées aux problématiques rencontrées par les territoires les plus fragiles, qu’ils soient ruraux ou urbains.

Téléchargez l'étude "ESS, territoires ruraux & urbains" - 37 pages, juin 2021

Vecteur des différentes transitions, tant écologique, démocratique, énergétique, qu’économique, l’ESS redynamise les territoires et favorise leur coopération ! Elle incarne une façon d’entreprendre, de produire et de consommer, qui respecte le.la salarié, le.la consommateur.rice, le.la citoyen.ne et les générations futures.

S’appuyant sur un fort ancrage territorial, l’ESS joue un rôle central, en milieu rural comme urbain, en développant des services adaptés aux besoins du territoire et de ses habitant.e.s, en créant des emplois non délocalisables, et en contribuant à la qualité de la vie dans les territoires. Loin d’être un dernier recours, l’économie sociale et solidaire doit être envisagée comme la voie principale d’action !

Découvrez dans cette publication, comment la synergie entre collectivités territoriales, acteur.rice.s de l’ESS et Union européenne peut être source de développement économique et social et de cohésion sociale dans les territoires urbains et ruraux.

Fiche Déniché pour Vous n°97 : Migracoop

Migracoop est un programme porté depuis 2019 par l’association Meltingcoop et l’association Réveil, en direction d’entrepreneurs migrants. Le programme s’organise autour de 3 axes : mettre en réseau des entrepreneurs par secteurs d’activité, expérimenter de nouvelles manières de faire pour accompagner les entrepreneurs et favoriser les passerelles avec l’écosystème de l’ESS.

Téléchargez la fiche n°97 : Migracoop

Mots-clés : économie informelle, entrepreneuriat collectif. Mai 2021.

Site internet : http://www.meltingcoop.fr/?page_id=2

sdd

75000 PARIS

Zone d'action : Paris, Île-de-France.

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Migracoop est un programme porté depuis 2019 par l’association Meltingcoop et l’association Réveil, en direction d’entrepreneurs migrants. Le programme s’organise autour de 3 axes : mettre en réseau des entrepreneurs par secteurs d’activité, expérimenter de nouvelles manières de faire pour accompagner les entrepreneurs et favoriser les passerelles avec l’écosystème de l’ESS.

Téléchargez la fiche n°97 : Migracoop

Mots-clés : économie informelle, entrepreneuriat collectif. Mai 2021.

Site internet : http://www.meltingcoop.fr/?page_id=2

sdd

75000 PARIS

Zone d'action : Paris, Île-de-France.