Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Étude ANCT "L'ESS : une chance pour les territoires fragiles"

L'ANCT a présenté son étude "L'ESS : une chance pour les territoires fragiles", réalisée par le groupement Les Petites Rivières / Les Beaux Jours / InterstiCiel, à l'occasion d'un webinaire le 31 mars au cours duquel le RTES est intervenu en tant que partenaire du comité de pilotage de cette étude. Elle vise à mettre en évidence les leviers dont disposent les décideurs publics locaux pour, dans les territoires fragiles, s’impliquer aux côtés des entreprises de l’ESS afin de répondre aux défis d’une relance durable.

En ouverture du séminaire, Yves le Breton, directeur de l'ANCT, a indiqué que des liens très naturels existent entre l'ANCT et l'économie sociale et solidaire, économie ancrée dans les territoires.

L'étude sera diffusée et permettra d'alimenter les axes de travail de l'ANCT, et notamment la contractualisation territoriale (830 périmètres viennent d'être définis pour les CRTE: "les acteurs ESS ont vocation à être partie prenante de cette discussion entre l'Etat et les collectivités locales") et les programmes de l'ANCT (Territoires d’industrie, Action Cœur de Ville,  Petites Villes de demain,  mais aussi Ruralités et Numérique). Les travaux permettront aussi d'alimenter l'offre de services et la boîte à outils pour accompagner les collectivités (en interne de l'ANCT ou via autres partenaires publics ou privés).

Une séquence de la rencontre était consacrée aux leviers des décideurs publics locaux pour les entreprises de l’ESS dans les territoires fragiles. 6 leviers ont été identifiés et illustrés par des exemples et des éclairages des partenaires de l'étude (Avise, France Active et le RTES):

  • Activer des partenariats financiers directs dans le cadre de ses compétences

  • Activer des contributions en nature dans le cadre de ses compétences

  • Développer une commande publique responsable

  • Accompagner les entreprises de l’ESS

  • Promouvoir les activités et l’offre des entreprises de l’ESS auprès du grand public

  • Co animer des dynamiques collectives.

Plus d'informations sur le site de l'ANCT

 

 

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Résumé

L'ANCT a présenté son étude "L'ESS : une chance pour les territoires fragiles", réalisée par le groupement Les Petites Rivières / Les Beaux Jours / InterstiCiel, à l'occasion d'un webinaire le 31 mars au cours duquel le RTES est intervenu en tant que partenaire du comité de pilotage de cette étude. Elle vise à mettre en évidence les leviers dont disposent les décideurs publics locaux pour, dans les territoires fragiles, s’impliquer aux côtés des entreprises de l’ESS afin de répondre aux défis d’une relance durable.

En ouverture du séminaire, Yves le Breton, directeur de l'ANCT, a indiqué que des liens très naturels existent entre l'ANCT et l'économie sociale et solidaire, économie ancrée dans les territoires.

L'étude sera diffusée et permettra d'alimenter les axes de travail de l'ANCT, et notamment la contractualisation territoriale (830 périmètres viennent d'être définis pour les CRTE: "les acteurs ESS ont vocation à être partie prenante de cette discussion entre l'Etat et les collectivités locales") et les programmes de l'ANCT (Territoires d’industrie, Action Cœur de Ville,  Petites Villes de demain,  mais aussi Ruralités et Numérique). Les travaux permettront aussi d'alimenter l'offre de services et la boîte à outils pour accompagner les collectivités (en interne de l'ANCT ou via autres partenaires publics ou privés).

Une séquence de la rencontre était consacrée aux leviers des décideurs publics locaux pour les entreprises de l’ESS dans les territoires fragiles. 6 leviers ont été identifiés et illustrés par des exemples et des éclairages des partenaires de l'étude (Avise, France Active et le RTES):

  • Activer des partenariats financiers directs dans le cadre de ses compétences

  • Activer des contributions en nature dans le cadre de ses compétences

  • Développer une commande publique responsable

  • Accompagner les entreprises de l’ESS

  • Promouvoir les activités et l’offre des entreprises de l’ESS auprès du grand public

  • Co animer des dynamiques collectives.

Plus d'informations sur le site de l'ANCT

 

Mécanique de rue : retour sur une recherche-action - conférence en ligne mars 2021

  

Dans le cadre du PIA, une recherche-action a été menée à Stains sur la mécanique de rue. Les diagnostics et préconisations de cette recherche-action ont entraîné une réflexion collective sur le territoire de Plaine-Commune. Abou Ndiaye, sociologue ayant mené cette recherche-action et Valentin Périnaux chargé de mission à Plaine Commune, sont revenus sur les principaux résultats et préconisations de la recherche-action et sur la façon dont celle-ci a questionné les collectivités locales. Cette conférence en ligne s'inscrit dans le cycle de travail sur économie informelle & ESS du RTES, elle a rassemblé 60 personnes.

 

 

 

Abou Ndiaye, sociologue, directeur de l’ARESS organisme de recherche rattaché à la fondation maison des sciences de l’homme, propose une définition de l’économie informelle dans les pays du nord : l’ensemble des pratiques qui créent de la valeur mais échappent au contrôle de l'État. Les habitants créent des réponses, dans la proximité, à des besoins qui ne sont pas pris en charge par l’économie marchande. La mécanique de rue, longtemps appelée mécanique sauvage, désigne toutes les réparations automobiles informelles, on parle aussi de mécanique de plein air ou de mécanique ambulante.

En 2015/2016, Stains et Plaine Commune ont été lauréats du PIA (programme d’investissement d’avenir) ville durable et solidaire. Dans ce cadre, Stains et Plaine Commune ont monté un partenariat de recherche avec l’Université Paris 8, le laboratoire LAVUE et l’ARESS, réunissant 7 chercheurs autour de la mécanique de rue sur 2 quartiers de Stains. La recherche-action comportait un axe quantitatif et un axe qualitatif : plusieurs mois d'observation de terrain, des questionnaires passés auprès de 50 mécaniciens de rue et 100 familles, une trentaine d'entretiens individuels et des entretiens collectifs. Tout cela a permis de mettre en évidence un certain nombre d’éléments sur la mobilité et sur l’activité de mécanique de rue dans ces quartiers.

Les plaintes sur les nuisances de la mécanique de rue sont nombreuses mais l’enquête a permis de mettre en évidence le fait que dans les 2 quartiers sur laquelle est menée la recherche-action, 6 familles sur 10 ont recours à la mécanique de rue pour réparer leur automobile. 70% des personnes interrogées répondent que la mécanique de rue ne les dérange pas. Il apparaît que la mécanique de rue répond à un réel besoin, certaines personnes font 200 kms pour faire appel à ces mécaniciens qui pratiquent une mécanique clinique : démontage du moteur et changement de la pièce défaillante (quand la plupart des garages changent le moteur), et comme la rémunération n’est pas horaire mais au forfait, cela coûte moins cher que dans un garage conventionnel. Il s’agit donc d’une réparation à moindre coût mais surtout d’une réparation qu’on ne trouve plus ailleurs. 

Valentin Périnaux chargé de mission gestion urbaine de proximité à la direction de la Rénovation Urbaine et de la politique de la ville de Plaine Commune: la mécanique de rue est au croisement de plusieurs enjeux qui relèvent des intercommunalités : cadre de vie, emploi et insertion, ESS, mobilité, etc. A Plaine Commune la mécanique de rue a d’abord été abordée au prisme de ses nuisances : les élu.e.s des 9 villes du territoires recevaient régulièrement des plaintes à ce sujet. L’intercommunalité a donc souhaité travailler sur la mécanique de rue, pour comprendre et objectiver ce sujet avant de proposer des solutions. L’étude menée par Abou Ndiaye en 2016 à Stains a donné envie de poursuivre et plusieurs diagnostics flash, une étude commandée par l’APES, ainsi qu’une autre étude d’Abou Ndiaye récente sur Saint-Denis ont été menées. Ces études ont permis de changer la sémantique utilisée : de mécanique sauvage à mécanique de rue. Les études ont permis de déconstruire tout un ensemble de stéréotypes et de penser des solutions différemment : non plus des mesures de très court-terme pour interdire, empêcher ces pratiques, mais des mesures de moyen et long termes.

Ces études démontrent que l’activité de mécanique de rue n’est jamais criminelle, ce qui était un gros point de vigilance pour les élus qui craignaient que ces activités s’inscrivent dans des réseaux de recel. Malgré les nuisances : pollution des sols, pollution visuelle, occupation des places de parkings, etc. les habitants considèrent ces pratiques comme une ressource qui répond à une demande sociale de réparation de véhicule à moindre coût et permet d’augmenter le reste à vivre des personnes. Cette mécanique de rue réunit de grandes compétences et savoir-faire et propose une offre alternative, de proximité et complémentaire aux garages classiques comme le pointent certains garagistes eux-mêmes.

Les compétences de ces mécaniciens sont valorisables et formalisables. Cette formalisation permettrait d’éliminer les nuisances liées à ces activités et de sécuriser les parcours des mécaniciens. Les mécaniciens et les acteurs locaux sont plutôt favorables à cette formalisation qui pourrait prendre plusieurs formes. Les préconisations qui ressortent de la recherche-action, et qui ont été travaillées avec une cinquantaine de mécaniciens de rue évoquent plusieurs points : - un nécessaire travail sur les acquis de l'expérience et sur l'assainissement des situations administratives de certains - un souhait de maîtriser l’outil de travail : idée d’un garage solidaire sous forme coopérative ou de micro ateliers coopératifs, eux-mêmes réunis sous forme coopérative - un axe formation - un axe IAE - un axe self-garage- un axe écomobilité -  un axe autopartage - un axe de conseils en mobilité.

Coralie Moigneau, chargée de mission ESS à la ville de Stains : l'étude menée par Abou Ndiaye a permis de déconstruire les préjugés, la mécanique de rue n’est pas seulement un problème pour le cadre de vie et l’environnement c’est aussi une solution pour les habitants. Stains réfléchit actuellement à développer une plateforme de mobilité multiservices, avec une offre de réparation clinique mais aussi des solutions de mobilité moins impactantes pour l'environnement, des conseils et orientations en matière de mobilité, etc. avec un axe inclusion des mécaniciens de rue qui le souhaitent. 

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Dans le cadre du PIA, une recherche-action a été menée à Stains sur la mécanique de rue. Les diagnostics et préconisations de cette recherche-action ont entraîné une réflexion collective sur le territoire de Plaine-Commune. Abou Ndiaye, sociologue ayant mené cette recherche-action et Valentin Périnaux chargé de mission à Plaine Commune, sont revenus sur les principaux résultats et préconisations de la recherche-action et sur la façon dont celle-ci a questionné les collectivités locales. Cette conférence en ligne s'inscrit dans le cycle de travail sur économie informelle & ESS du RTES, elle a rassemblé 60 personnes.

 

 

 

Abou Ndiaye, sociologue, directeur de l’ARESS organisme de recherche rattaché à la fondation maison des sciences de l’homme, propose une définition de l’économie informelle dans les pays du nord : l’ensemble des pratiques qui créent de la valeur mais échappent au contrôle de l'État. Les habitants créent des réponses, dans la proximité, à des besoins qui ne sont pas pris en charge par l’économie marchande. La mécanique de rue, longtemps appelée mécanique sauvage, désigne toutes les réparations automobiles informelles, on parle aussi de mécanique de plein air ou de mécanique ambulante.

En 2015/2016, Stains et Plaine Commune ont été lauréats du PIA (programme d’investissement d’avenir) ville durable et solidaire. Dans ce cadre, Stains et Plaine Commune ont monté un partenariat de recherche avec l’Université Paris 8, le laboratoire LAVUE et l’ARESS, réunissant 7 chercheurs autour de la mécanique de rue sur 2 quartiers de Stains. La recherche-action comportait un axe quantitatif et un axe qualitatif : plusieurs mois d'observation de terrain, des questionnaires passés auprès de 50 mécaniciens de rue et 100 familles, une trentaine d'entretiens individuels et des entretiens collectifs. Tout cela a permis de mettre en évidence un certain nombre d’éléments sur la mobilité et sur l’activité de mécanique de rue dans ces quartiers.

Les plaintes sur les nuisances de la mécanique de rue sont nombreuses mais l’enquête a permis de mettre en évidence le fait que dans les 2 quartiers sur laquelle est menée la recherche-action, 6 familles sur 10 ont recours à la mécanique de rue pour réparer leur automobile. 70% des personnes interrogées répondent que la mécanique de rue ne les dérange pas. Il apparaît que la mécanique de rue répond à un réel besoin, certaines personnes font 200 kms pour faire appel à ces mécaniciens qui pratiquent une mécanique clinique : démontage du moteur et changement de la pièce défaillante (quand la plupart des garages changent le moteur), et comme la rémunération n’est pas horaire mais au forfait, cela coûte moins cher que dans un garage conventionnel. Il s’agit donc d’une réparation à moindre coût mais surtout d’une réparation qu’on ne trouve plus ailleurs. 

Valentin Périnaux chargé de mission gestion urbaine de proximité à la direction de la Rénovation Urbaine et de la politique de la ville de Plaine Commune: la mécanique de rue est au croisement de plusieurs enjeux qui relèvent des intercommunalités : cadre de vie, emploi et insertion, ESS, mobilité, etc. A Plaine Commune la mécanique de rue a d’abord été abordée au prisme de ses nuisances : les élu.e.s des 9 villes du territoires recevaient régulièrement des plaintes à ce sujet. L’intercommunalité a donc souhaité travailler sur la mécanique de rue, pour comprendre et objectiver ce sujet avant de proposer des solutions. L’étude menée par Abou Ndiaye en 2016 à Stains a donné envie de poursuivre et plusieurs diagnostics flash, une étude commandée par l’APES, ainsi qu’une autre étude d’Abou Ndiaye récente sur Saint-Denis ont été menées. Ces études ont permis de changer la sémantique utilisée : de mécanique sauvage à mécanique de rue. Les études ont permis de déconstruire tout un ensemble de stéréotypes et de penser des solutions différemment : non plus des mesures de très court-terme pour interdire, empêcher ces pratiques, mais des mesures de moyen et long termes.

Ces études démontrent que l’activité de mécanique de rue n’est jamais criminelle, ce qui était un gros point de vigilance pour les élus qui craignaient que ces activités s’inscrivent dans des réseaux de recel. Malgré les nuisances : pollution des sols, pollution visuelle, occupation des places de parkings, etc. les habitants considèrent ces pratiques comme une ressource qui répond à une demande sociale de réparation de véhicule à moindre coût et permet d’augmenter le reste à vivre des personnes. Cette mécanique de rue réunit de grandes compétences et savoir-faire et propose une offre alternative, de proximité et complémentaire aux garages classiques comme le pointent certains garagistes eux-mêmes.

Les compétences de ces mécaniciens sont valorisables et formalisables. Cette formalisation permettrait d’éliminer les nuisances liées à ces activités et de sécuriser les parcours des mécaniciens. Les mécaniciens et les acteurs locaux sont plutôt favorables à cette formalisation qui pourrait prendre plusieurs formes. Les préconisations qui ressortent de la recherche-action, et qui ont été travaillées avec une cinquantaine de mécaniciens de rue évoquent plusieurs points : - un nécessaire travail sur les acquis de l'expérience et sur l'assainissement des situations administratives de certains - un souhait de maîtriser l’outil de travail : idée d’un garage solidaire sous forme coopérative ou de micro ateliers coopératifs, eux-mêmes réunis sous forme coopérative - un axe formation - un axe IAE - un axe self-garage- un axe écomobilité -  un axe autopartage - un axe de conseils en mobilité.

Coralie Moigneau, chargée de mission ESS à la ville de Stains : l'étude menée par Abou Ndiaye a permis de déconstruire les préjugés, la mécanique de rue n’est pas seulement un problème pour le cadre de vie et l’environnement c’est aussi une solution pour les habitants. Stains réfléchit actuellement à développer une plateforme de mobilité multiservices, avec une offre de réparation clinique mais aussi des solutions de mobilité moins impactantes pour l'environnement, des conseils et orientations en matière de mobilité, etc. avec un axe inclusion des mécaniciens de rue qui le souhaitent. 

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Webinaire ESS & ruralités : Les relations contractuelles entre collectivités et acteurs - février 2021

Dans le cadre du cycle de webinaire ESS & ruralités du projet TRESSONS, le RTES organisait en partenariat avec l'Avise un webinaire sur les relations contractuelles entre les collectivités et les acteurs de l'ESS le 18 février 2021. 

 

Subventions, délégations de services publics, marchés publics,...les modalités de partenariat et de contractualisation entre collectivités et acteurs sont diverses mais ne sont pas équivalentes. Elles s'inscrivent dans un environnement complexe. Quels sont les avantages et les contraintes de la subvention ? À quelles conditions une subvention est-elle compatible avec la règlementation européenne ? Le recours à un marché public apporte t-il plus de garantie juridique ?

Après un 1er éclairage sur les différentes formes possibles de contractualisation, des retours d'expériences d'acteurs et de collectivité ont illustrés la façon dont collectivité et acteurs peuvent co-construire des réponses adaptées aux besoins du territoire, en mobilisant des outils juridiques existants, et en s'appuyant sur les ressources du territoire. 

Avec les interventions de :

  • Patricia Andriot, élue communauté de communes d’Auberive Vingeanne Montsaugeonnais et vice-présidente du RTES

  • Quentin Dupetit, chargé de mission à la FNCUMA

  • Eric Rossi, délégué de Familles Rurales

Retrouvez le diaporama de ce webinaire.

Retrouvez le programme du cycle de webinaires ESS & ruralités de l'Avise et du RTES.

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Dans le cadre du cycle de webinaire ESS & ruralités du projet TRESSONS, le RTES organisait en partenariat avec l'Avise un webinaire sur les relations contractuelles entre les collectivités et les acteurs de l'ESS le 18 février 2021. 

 

Subventions, délégations de services publics, marchés publics,...les modalités de partenariat et de contractualisation entre collectivités et acteurs sont diverses mais ne sont pas équivalentes. Elles s'inscrivent dans un environnement complexe. Quels sont les avantages et les contraintes de la subvention ? À quelles conditions une subvention est-elle compatible avec la règlementation européenne ? Le recours à un marché public apporte t-il plus de garantie juridique ?

Après un 1er éclairage sur les différentes formes possibles de contractualisation, des retours d'expériences d'acteurs et de collectivité ont illustrés la façon dont collectivité et acteurs peuvent co-construire des réponses adaptées aux besoins du territoire, en mobilisant des outils juridiques existants, et en s'appuyant sur les ressources du territoire.

Avec les interventions de :

  • Patricia Andriot, élue communauté de communes d’Auberive Vingeanne Montsaugeonnais et vice-présidente du RTES

  • Quentin Dupetit, chargé de mission à la FNCUMA

  • Eric Rossi, délégué de Familles Rurales

 

Retrouvez le diaporama de ce webinaire.

Retrouvez le programme du cycle de webinaires ESS & ruralités de l'Avise et du RTES.

 

Mode d'emploi ESS & ruralités - version anglaise

Suite à la publication du Mode d'emploi ESS & ruralités en septembre 2020, l'Avise publie en partenariat avec le RTES dans le cadre du projet TRESSONS, la version anglaise de ce mode d’emploi qui apporte des clés de compréhension et d’action pour les décideurs publics et privés qui souhaitent encourager l’innovation sociale et soutenir les projets à fort impact social et environnemental dans les territoires ruraux. 

This document, published by Avise with the support of the RTES, provides the keys to understanding the social and solidarity economy (SSE) central role in the development and appeal of rural communities, as well as in trends that promote an ecological and solidarity transition.

Download the "Handbook: The social & solidarity economy and rural communities" (32 PAGES - JANUARY 2021).

TÉLÉCHARGEZ LE MODE D'EMPLOI ESS & RURALITÉS (VERSION FRANÇAISE - 32 PAGES - SEPTEMBRE 2020).

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Suite à la publication du Mode d'emploi ESS & ruralités en septembre 2020, l'Avise publie en partenariat avec le RTES dans le cadre du projet TRESSONS, la version anglaise de ce mode d’emploi qui apporte des clés de compréhension et d’action pour les décideurs publics et privés qui souhaitent encourager l’innovation sociale et soutenir les projets à fort impact social et environnemental dans les territoires ruraux. 

This document, published by Avise with the support of the RTES, provides the keys to understanding the social and solidarity economy (SSE) central role in the development and appeal of rural communities, as well as in trends that promote an ecological and solidarity transition.

Download the "Handbook: The social & solidarity economy and rural communities" (32 PAGES - JANUARY 2021).

TÉLÉCHARGEZ LE MODE D'EMPLOI ESS & RURALITÉS (VERSION FRANÇAISE - 32 PAGES - SEPTEMBRE 2020).

Fiche Déniché pour vous n°90 : Accorderie de Cachan

L’Accorderie de Cachan, installée dans le quartier prioritaire « Cité-Jardin » depuis 2019 s’inscrit dans le réseau des accorderies de France. Les Accorderies visent à créer un système d’échange de services non marchand en défendant les valeurs de l’entraide sur un principe simple : une heure de service offert est égale à une heure de service reçu. Chacun met alors à disposition des autres ses compétences et ses talents sous la forme d’offre de service (ou demande de service).

Téléchargez la fiche Déniché pour vous n°90 : Accorderie de Cachan.

Mots-clés : Échanges de services, lieux partagés.

Site internet : http://www.accorderie.fr/cachan/

dfg

94230 CACHAN

Zone d'action : Cachan

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

L’Accorderie de Cachan, installée dans le quartier prioritaire « Cité-Jardin » depuis 2019 s’inscrit dans le réseau des accorderies de France. Les Accorderies visent à créer un système d’échange de services non marchand en défendant les valeurs de l’entraide sur un principe simple : une heure de service offert est égale à une heure de service reçu. Chacun met alors à disposition des autres ses compétences et ses talents sous la forme d’offre de service (ou demande de service).

Téléchargez la fiche Déniché pour vous n°90 : Accorderie de Cachan.

Mots-clés : Échanges de services, lieux partagés.

Site internet : http://www.accorderie.fr/cachan/

dfg

94230 CACHAN

Zone d'action : Cachan

Economie informelle, s'appuyer sur les collectifs d'habitants - conférence en ligne novembre 2020

Autour du thème, Economie informelle : s’appuyer sur les collectifs d’habitants, cette conférence inaugurait le cycle de travaux du RTES sur la thématique économie informelle et ESS, , menés avec le soutien de l'ANCT (voir notre article dédié). Le RTES accueillait pour l’occasion Fatima Mostefaoui, déléguée générale du collectif Avec Nous et présidente du collectif de femmes des quartiers nord de Marseille et Claude Sicart, président de Pole S et membre du CNV (Conseil National des Villes).

(Re)voir la conférence en ligne : 

  • Claude Sicart, président de Pole S et membre du CNV 

Pole S, qui signifie Plateforme d’orientation vers l’emploi par l’économie solidaire, a été créée il y a 30 ans à Villeneuve la Garenne et est aujourd’hui implantée dans de nombreux quartiers populaires en Ile-de-France et à Marseille. Claude Sicart est depuis plus de 20 ans militant et professionnel dans les quartiers de la politique de la ville, il a donc été rapidement en prise avec l’économie informelle. D’abord celle qui se donne à voir, présente dans la rue comme les garages de rue et autres services de rue, puis usager quotidien de l’économie informelle en déjeunant le midi grâce à la cuisine réalisée par des collectifs de femmes, seule offre de restauration dans les quartiers où il travaillait. Il a également découvert le fonctionnement des tontines, forme de banque solidaire, tenue surtout par des collectifs de femmes qui se rassemblent et thésaurisent en vue de développer des projets économiques. 

Claude Sicart est membre du Conseil National des Villes, instance consultative présidée par le premier ministre qui concourt à la conception et à la mise en œuvre de la politique de la ville.  Le CNV a été saisi en mars 2019 par Julien Denormandie, Ministre de la ville et du logement, sur l’économie informelle.

La saisine ministérielle souligne : “les stratégies de développement économique urbain élaborées par les acteurs territoriaux sont essentiellement tournées vers les entreprises et le secteur marchand. Or, force est de constater que dans les QPV, il existe une part importante de l’activité portée par de l’économie sociale et solidaire ou l’économie informelle, pans économiques qui devraient permettre d’intégrer les quartiers prioritaires dans les stratégies globales de développement des territoires. Des projets économiquement viables émergent, parfois à partir d’activités informelles ou peu rentables, mais globalement, les taux de réussite ne sont pas encore à l’échelle des enjeux et des besoins. Or, les quartiers prioritaires disposent d’atouts, notamment une population jeune, dynamique, capable d’identifier les besoins de services, d’activités de proximité et d’y répondre avec ses propres codes et modèles, définis parfois comme l’économie populaire. Comment faire évoluer du non-lucratif vers du lucratif les projets et les initiatives des habitants ? »

Pour Claude Sicart, la volonté de “faire évoluer du non lucratif au lucratif les projets et les initiatives des habitants”, est un peu réductrice de ce qu’est l’économie informelle et si il y a lieu de la rendre plus performante il ne faudrait pas la réduire à des activités qui seraient viables économiquement. Il est intéressant de voir qu’avec et depuis ce rapport du CNV, le sujet de l’économie informelle a surgit dans le débat  public alors qu’elle est intrinsèquement liée à l’histoire de la politique de la ville, et même antérieure, mais l’économie informelle a toujours été mise de côté, non reconnue, non prise en compte. Elle n’a ainsi fait l’objet d’aucune étude de l’ONPV (observatoire national de la politique de la ville), sauf il y a un an sur l’économie informelle à Mayotte qui représente 60% de l’économie mahoraise. L’émergence de cette question aujourd’hui est selon Claude Sicart l’expression de l’échec de la politique de la ville : le taux de chômage dans les quartiers populaires atteint toujours près de 30%, 40% de la population est sous les seuils de pauvreté, etc.

Les membres du CNV retiennent comme définition : “l’économie informelle désigne l’ensemble des initiatives et des activités (vente de biens ou de services, prestations, accompagnement de personne, projet individuel ou collectif), créatrices de valeur et de lien de solidarité, qui échappent à la régulation de l’Etat et à la comptabilité nationale, qui ne s’inscrivent dans aucun cadre réglementaire et n’offrent, de ce fait, pas de protection sociale pour les personnes.”

  • Fatima Mostefaoui, déléguée générale du collectif Avec Nous et présidente du collectif de femmes des quartiers nord de Marseille

Le collectif des femmes des quartiers nord de Marseille s’est constitué suite à un règlement de compte lié au trafic de drogues ayant causé la mort d’un jeune à la sortie d'un théâtre. Suite à cela des femmes se sont constituées en collectif et ont rédigé une tribune parue en avril 2019, sur la redistribution des biens confisqués de la mafia, motivée surtout par un sentiment d’abandon. Ces biens confisqués, s’ils étaient redistribués dans les quartiers populaires, pourraient servir à leur développement économique, social, etc.

Fatima Mostefaoui insiste sur la nécessité de distinguer économie informelle et économie du crime ou mafieuse, trop souvent confondue ou associée, ce qui d’une certaine façon revient à nier les savoir-faire. L’économie informelle est très présente et depuis longtemps dans les quartiers populaires : depuis des années des femmes font de la cuisine de façon informelle par exemple, mais cela n’est jamais valorisé. Rien n’est fait non plus pour s’appuyer sur cette économie informelle et essayer de faire sortir les gens de leurs difficultés. Une des femmes du collectif fait par exemple de la cuisine de grande qualité, elle pourrait prétendre à ouvrir un restaurant ou faire traiteur, elle est très régulièrement sollicitée pour participer à des événements mais quand elle a voulu créer sa propre activité elle n’a rencontré que des obstacles, et c’est une autre personne avec plus de compétences en ingénierie qui a récupéré son projet. Les compétences sont présentes dans les quartiers populaires, le problème c’est de vouloir faire appel à des compétences extérieures pour accompagner ou “monter en compétences” les habitants des quartiers populaires, ce qui exprime en réalité un manque de confiance envers ces derniers et est très mal vécu. Ce dont ils ont besoin, ce sont des moyens en ingénierie pour le montage de projets et la mise en commun de compétences variées.

En lien avec Pole S, le collectif de femmes des quartiers nord de Marseille a développé une fabrique numérique (voir le dossier de La Fabrique des quartiers populaires).

Le collectif de femmes des quartiers nord de Marseille a également initié une place de marché au sein du quartier à partir du travail de femmes qui ont des jardins partagés et cultivent du bio, dans le cadre des tables de quartier, un dispositif de participation des habitants. La place de marché travaille avec une ferme en proximité, l’installation de maraîchers bio sur le territoire, et la vente de produits accessibles aux habitants du quartier.

Des ateliers de fabrication de savons et de lessive sont également organisés, les femmes vendent ensuite leurs productions. Faire sa propre lessive, son propre déodorant, ça n’est pas valorisé dans les quartiers populaires, il y a des porteurs de projets extérieurs qui vendent des produits naturels comme des produits nouveaux, pourtant ce sont des savoir-faire ancestraux dans nos quartiers, nos parents se lavaient les dents avec du charbon, nous avons grandi avec cela, il est nécessaire de faire reconnaître cette économie. Nous avançons sur ces sujets et maintenant un incubateur solidaire est en cours de développement. 

Quels freins dépasser pour transformer l’économie informelle vers l’ESS et quels leviers d’action des collectivités territoriales ?

L’économie informelle est une production de biens et de services à faible coût qui permet à des personnes confrontées à des fragilités croissantes d’avoir des revenus, aussi faibles soient-ils. L’économie informelle répond à des besoins de biens et de services à des prix adaptés aux moyens financiers des habitants. Jamais il n’a autant été question du savoir-faire et des initiatives des habitants des quartiers populaires, cette convocation est quasi-quotidienne. Nous sommes donc face à une contradiction évidente : car malgré cette convocation quotidienne, on a en réalité du mal à rendre plus visibles et soutenir ces savoir-faire pour permettre aux gens d’avoir des activités non plus uniquement de survie mais qui permettent d’accéder à des droits.

En premier lieu il s’agit de ne pas croire que cela réglera toutes les problématiques de l’emploi, et d’imaginer qu’il suffit de recruter un chargé de mission dédié pour avoir en un claquement de doigt accès à toutes les pratiques informelles. Cela prend du temps, il faut savoir créer des espaces de confiance où les compétences et savoir-faire peuvent être révélés dans un espace collectif. Cela passe par l’écoute des habitants et la prise en compte notamment des collectifs de femmes qui sont très présents mais souvent invisibilisés, et porteurs d’initiatives socio-économiques et citoyennes. 

Un deuxième écueil serait d’envisager la formalisation de l’économie informelle sous le prisme du marché et de la rentabilité. Ces modèles économiques doivent s’appuyer sur un triptyque : la participation citoyenne de ces collectifs, le maintien d’une offre de services qui reste accessible et des subventions publiques. Car il ne faut pas oublier que ces collectifs informels se déploient sur des espaces de réciprocité, il y a des services rendus qui ne sont pas marchands mais qui dégagent des ressources et qui peuvent s’hybrider. 

Le rapport du CNV pointe un préalable important : le portage politique au niveau national et local, il y a besoin de financements dédiés, de cadres d’intervention dédiés et également de mobiliser l’ONPV : ce qui n’est pas compté, ne compte pas. L’actuelle période d’élaboration des contrats de ville constitue en ce sens une période propice : les collectivités pourraient inscrire dans ces contrats de ville l’intention de financer de l'ingénierie et se donner des objectifs en vue de ce passage de l’économie informelle vers l’ESS, en co-construisant véritablement avec les habitants.  

Un projet de centre de ressource sur l’économie populaire

Pole S, le collectif de femmes des quartiers nord de Marseille ainsi que trois universitaires, portent le projet d’un centre ressource de l’économie populaire qui devrait prochainement voir le jour à Marseille (retardé par la crise Covid-19). Avec l’objectif de s’appuyer sur les tables de quartier (espaces citoyens qui réunissent associations et/ou habitants mobilisés à l’échelle du quartier), il s’agit de découvrir et diagnostiquer l’économie informelle et d’évaluer les flux financiers ainsi que les échanges et services rendus. Ce projet sera mis en œuvre avec 3 universitaires : Philippe Eynaud, professeur à l’IAE de Paris, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jean-Louis Laville, titulaire de la chaire d’économie solidaire du CNAM et Genauto Carvalho de França Filho, professeur en sciences de gestion à l’université fédérale de Bahia. Genauto Carvalho est l'un des concepteurs d’une méthodologie de soutien d’incubateurs de technologie d'économie solidaire : investir les favelas pour transformer l’économie populaire en économie solidaire en mêlant approche économique, socio-économique et socio-culturelle. Avant la présidence brésilienne actuelle, ce projet représentait plus de 150 incubateurs et 1000 emplois créés.

Ressources

 

(Re)voir la conférence en ligne.

 

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Autour du thème, Economie informelle : s’appuyer sur les collectifs d’habitants, cette conférence inaugurait le cycle de travaux du RTES sur la thématique économie informelle et ESS, menés avec le soutien de l'ANCT (voir notre article dédié). Le RTES accueillait pour l’occasion Fatima Mostefaoui, déléguée générale du collectif Avec Nous et présidente du collectif de femmes des quartiers nord de Marseille et Claude Sicart, président de Pole S et membre du CNV (Conseil National des Villes).

(Re)voir la conférence en ligne : 

  • Claude Sicart, président de Pole S et membre du CNV 

Pole S, qui signifie Plateforme d’orientation vers l’emploi par l’économie solidaire, a été créée il y a 30 ans à Villeneuve la Garenne et est aujourd’hui implantée dans de nombreux quartiers populaires en Ile-de-France et à Marseille. Claude Sicart est depuis plus de 20 ans militant et professionnel dans les quartiers de la politique de la ville, il a donc été rapidement en prise avec l’économie informelle. D’abord celle qui se donne à voir, présente dans la rue comme les garages de rue et autres services de rue, puis usager quotidien de l’économie informelle en déjeunant le midi grâce à la cuisine réalisée par des collectifs de femmes, seule offre de restauration dans les quartiers où il travaillait. Il a également découvert le fonctionnement des tontines, forme de banque solidaire, tenue surtout par des collectifs de femmes qui se rassemblent et thésaurisent en vue de développer des projets économiques. 

Claude Sicart est membre du Conseil National des Villes, instance consultative présidée par le premier ministre qui concourt à la conception et à la mise en œuvre de la politique de la ville.  Le CNV a été saisi en mars 2019 par Julien Denormandie, Ministre de la ville et du logement, sur l’économie informelle.

La saisine ministérielle souligne : “les stratégies de développement économique urbain élaborées par les acteurs territoriaux sont essentiellement tournées vers les entreprises et le secteur marchand. Or, force est de constater que dans les QPV, il existe une part importante de l’activité portée par de l’économie sociale et solidaire ou l’économie informelle, pans économiques qui devraient permettre d’intégrer les quartiers prioritaires dans les stratégies globales de développement des territoires. Des projets économiquement viables émergent, parfois à partir d’activités informelles ou peu rentables, mais globalement, les taux de réussite ne sont pas encore à l’échelle des enjeux et des besoins. Or, les quartiers prioritaires disposent d’atouts, notamment une population jeune, dynamique, capable d’identifier les besoins de services, d’activités de proximité et d’y répondre avec ses propres codes et modèles, définis parfois comme l’économie populaire. Comment faire évoluer du non-lucratif vers du lucratif les projets et les initiatives des habitants ? »

Pour Claude Sicart, la volonté de “faire évoluer du non lucratif au lucratif les projets et les initiatives des habitants”, est un peu réductrice de ce qu’est l’économie informelle et si il y a lieu de la rendre plus performante il ne faudrait pas la réduire à des activités qui seraient viables économiquement. Il est intéressant de voir qu’avec et depuis ce rapport du CNV, le sujet de l’économie informelle a surgit dans le débat  public alors qu’elle est intrinsèquement liée à l’histoire de la politique de la ville, et même antérieure, mais l’économie informelle a toujours été mise de côté, non reconnue, non prise en compte. Elle n’a ainsi fait l’objet d’aucune étude de l’ONPV (observatoire national de la politique de la ville), sauf il y a un an sur l’économie informelle à Mayotte qui représente 60% de l’économie mahoraise. L’émergence de cette question aujourd’hui est selon Claude Sicart l’expression de l’échec de la politique de la ville : le taux de chômage dans les quartiers populaires atteint toujours près de 30%, 40% de la population est sous les seuils de pauvreté, etc.

Les membres du CNV retiennent comme définition : “l’économie informelle désigne l’ensemble des initiatives et des activités (vente de biens ou de services, prestations, accompagnement de personne, projet individuel ou collectif), créatrices de valeur et de lien de solidarité, qui échappent à la régulation de l’Etat et à la comptabilité nationale, qui ne s’inscrivent dans aucun cadre réglementaire et n’offrent, de ce fait, pas de protection sociale pour les personnes.”

  • Fatima Mostefaoui, déléguée générale du collectif Avec Nous et présidente du collectif de femmes des quartiers nord de Marseille

Le collectif des femmes des quartiers nord de Marseille s’est constitué suite à un règlement de compte lié au trafic de drogues ayant causé la mort d’un jeune à la sortie d'un théâtre. Suite à cela des femmes se sont constituées en collectif et ont rédigé une tribune parue en avril 2019, sur la redistribution des biens confisqués de la mafia, motivée surtout par un sentiment d’abandon. Ces biens confisqués, s’ils étaient redistribués dans les quartiers populaires, pourraient servir à leur développement économique, social, etc.

Fatima Mostefaoui insiste sur la nécessité de distinguer économie informelle et économie du crime ou mafieuse, trop souvent confondue ou associée, ce qui d’une certaine façon revient à nier les savoir-faire. L’économie informelle est très présente et depuis longtemps dans les quartiers populaires : depuis des années des femmes font de la cuisine de façon informelle par exemple, mais cela n’est jamais valorisé. Rien n’est fait non plus pour s’appuyer sur cette économie informelle et essayer de faire sortir les gens de leurs difficultés. Une des femmes du collectif fait par exemple de la cuisine de grande qualité, elle pourrait prétendre à ouvrir un restaurant ou faire traiteur, elle est très régulièrement sollicitée pour participer à des événements mais quand elle a voulu créer sa propre activité elle n’a rencontré que des obstacles, et c’est une autre personne avec plus de compétences en ingénierie qui a récupéré son projet. Les compétences sont présentes dans les quartiers populaires, le problème c’est de vouloir faire appel à des compétences extérieures pour accompagner ou “monter en compétences” les habitants des quartiers populaires, ce qui exprime en réalité un manque de confiance envers ces derniers et est très mal vécu. Ce dont ils ont besoin, ce sont des moyens en ingénierie pour le montage de projets et la mise en commun de compétences variées.

En lien avec Pole S, le collectif de femmes des quartiers nord de Marseille a développé une fabrique numérique (voir le dossier de La Fabrique des quartiers populaires).

Le collectif de femmes des quartiers nord de Marseille a également initié une place de marché au sein du quartier à partir du travail de femmes qui ont des jardins partagés et cultivent du bio, dans le cadre des tables de quartier, un dispositif de participation des habitants. La place de marché travaille avec une ferme en proximité, l’installation de maraîchers bio sur le territoire, et la vente de produits accessibles aux habitants du quartier.

Des ateliers de fabrication de savons et de lessive sont également organisés, les femmes vendent ensuite leurs productions. Faire sa propre lessive, son propre déodorant, ça n’est pas valorisé dans les quartiers populaires, il y a des porteurs de projets extérieurs qui vendent des produits naturels comme des produits nouveaux, pourtant ce sont des savoir-faire ancestraux dans nos quartiers, nos parents se lavaient les dents avec du charbon, nous avons grandi avec cela, il est nécessaire de faire reconnaître cette économie. Nous avançons sur ces sujets et maintenant un incubateur solidaire est en cours de développement. 

Quels freins dépasser pour transformer l’économie informelle vers l’ESS et quels leviers d’action des collectivités territoriales ?

L’économie informelle est une production de biens et de services à faible coût qui permet à des personnes confrontées à des fragilités croissantes d’avoir des revenus, aussi faibles soient-ils. L’économie informelle répond à des besoins de biens et de services à des prix adaptés aux moyens financiers des habitants. Jamais il n’a autant été question du savoir-faire et des initiatives des habitants des quartiers populaires, cette convocation est quasi-quotidienne. Nous sommes donc face à une contradiction évidente : car malgré cette convocation quotidienne, on a en réalité du mal à rendre plus visibles et soutenir ces savoir-faire pour permettre aux gens d’avoir des activités non plus uniquement de survie mais qui permettent d’accéder à des droits.

En premier lieu il s’agit de ne pas croire que cela réglera toutes les problématiques de l’emploi, et d’imaginer qu’il suffit de recruter un chargé de mission dédié pour avoir en un claquement de doigt accès à toutes les pratiques informelles. Cela prend du temps, il faut savoir créer des espaces de confiance où les compétences et savoir-faire peuvent être révélés dans un espace collectif. Cela passe par l’écoute des habitants et la prise en compte notamment des collectifs de femmes qui sont très présents mais souvent invisibilisés, et porteurs d’initiatives socio-économiques et citoyennes. 

Un deuxième écueil serait d’envisager la formalisation de l’économie informelle sous le prisme du marché et de la rentabilité. Ces modèles économiques doivent s’appuyer sur un triptyque : la participation citoyenne de ces collectifs, le maintien d’une offre de services qui reste accessible et des subventions publiques. Car il ne faut pas oublier que ces collectifs informels se déploient sur des espaces de réciprocité, il y a des services rendus qui ne sont pas marchands mais qui dégagent des ressources et qui peuvent s’hybrider. 

Le rapport du CNV pointe un préalable important : le portage politique au niveau national et local, il y a besoin de financements dédiés, de cadres d’intervention dédiés et également de mobiliser l’ONPV : ce qui n’est pas compté, ne compte pas. L’actuelle période d’élaboration des contrats de ville constitue en ce sens une période propice : les collectivités pourraient inscrire dans ces contrats de ville l’intention de financer de l'ingénierie et se donner des objectifs en vue de ce passage de l’économie informelle vers l’ESS, en co-construisant véritablement avec les habitants.  

Un projet de centre de ressource sur l’économie populaire

Pole S, le collectif de femmes des quartiers nord de Marseille ainsi que trois universitaires, portent le projet d’un centre ressource de l’économie populaire qui devrait prochainement voir le jour à Marseille (retardé par la crise Covid-19). Avec l’objectif de s’appuyer sur les tables de quartier (espaces citoyens qui réunissent associations et/ou habitants mobilisés à l’échelle du quartier), il s’agit de découvrir et diagnostiquer l’économie informelle et d’évaluer les flux financiers ainsi que les échanges et services rendus. Ce projet sera mis en œuvre avec 3 universitaires : Philippe Eynaud, professeur à l’IAE de Paris, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jean-Louis Laville, titulaire de la chaire d’économie solidaire du CNAM et Genauto Carvalho de França Filho, professeur en sciences de gestion à l’université fédérale de Bahia. Genauto Carvalho est l'un des concepteurs d’une méthodologie de soutien d’incubateurs de technologie d'économie solidaire : investir les favelas pour transformer l’économie populaire en économie solidaire en mêlant approche économique, socio-économique et socio-culturelle. Avant la présidence brésilienne actuelle, ce projet représentait plus de 150 incubateurs et 1000 emplois créés.

Ressources

 

(Re)voir la conférence en ligne.

 

 

Retour sur le Forum des ruralités engagées

Plus de 700 personnes ont participé au premier Forum des ruralités engagées organisé par Villages Vivants en partenariat avec l'Avise et le RTES dans le cadre du programme TRESSONS le mardi 29 septembre 2020. La grande diversité de témoignages et de sujets abordés lors de ce forum témoignent de la vitalité de l'ESS dans les territoires ruraux. 

Retrouvez l'ensemble des vidéos du Forum des ruralités engagées sur le site de Villages Vivants

Plusieurs idées clés ressortent de ce Forum, qui s'est finalement tenu en visioconférences :

  • Les chiffres clés de l'ESS en milieu rural produit dans le cadre du programme TRESSONS confirment la résilience des entreprises de l'ESS en milieu ruralAvise

  • L'ESS est à la fois un vecteur de développement territorial mais aussi un outil du changement de modèle de développement dans les territoires ruraux qui se caractérisent par une plus faible solvabilité potentielle (faible densité) et donc une offre de services qui peine à s'installer par les seules règles du marché.

  • Le développement territorial ne se réduit pas à une somme d'initiatives mais s'inscrit dans un processus plus global de mise en réseau, de coopération et d'interconnaissance entre acteurs sur un temps long.

  • Deux caractéristiques se dégagent des initiatives d'ESS en milieu rural, souvent portées par une nouvelle génération d’entrepreneurs qui mixte nouveaux modes d'organisation et utilisation du digital : la pluriactivité et la mutualisation comme levier de développement.

     

  • Les structures d'accompagnement et les collectivités territoriales ont un rôle important à jouer en matière de soutien aux initiatives, dont la fragilité économique est renforcée dans le contexte actuel de crise sanitaire, et de soutien à la pérennisation de leurs activités

  • Les fonctions d'animation territoriale sont également importantes, mais restent difficiles à financer car non directement productives.

Les publications du programme Tressons sont en ligne sur le site de l’Avise et du RTES. Retrouvez également notre fiche "ESS & Ruralités" du Kit MunicipalESS. 

Retrouvez les fiches Déniché pour vous sur le GRAP et la CIAP, ainsi que l'article retour de la Recma sur ce Forum.

Retrouvez l'ensemble des vidéos du Forum des ruralités engagées sur le site de Villages Vivants.

Retrouvez également ici les vidéos des tables-rondes "dispositifs, ingénierie" : 

Accompagner les entrepreneurs sociaux dans les territoires ruraux : 

Des clés pour mieux comprendre les enjeux et les besoins d’accompagnement des entrepreneurs sociaux sur votre territoire.
Avec Josépha Poret, Ronalpia et Eric Rossi, Familles Rurales. Modératrice : Floriane Vernay, Avise. 

 

Se connaître pour mieux collaborer : 

Porteurs de projets collectifs et collectivités , apprenez à mieux vous connaître pour travailler ensemble !
Avec Marielle Bruyas, Collines Valence Vivarais, Nelle Bernanose, Ressourcerie Trimaran, Joëlle Rembert, Communauté d’Agglomération de l’Ouest Rhodanie. Animé par Aurélie Braillon, Cap Rural.
 

 

Encourager et organiser la coopération dans les territoires : 

Créer des liens et des situations de coopération.
Avec Maï-Lys Regard, Clus’Ter Jura et Sarah Persil, Pays Lédonien. Modératrice : Floriane Vernay, Avise.
 

 

S’installer en agriculture autrement : 

Accès à la terre, installation écologique et solidaire, cadre juridique.
Avec Damien Roumet, Terre de Liens, Amel Bounaceur, Approche vivante du Droit, CIVAM-Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture en milieu rural et CIAP-Coopératives d’installation en Agriculture Paysanne. Modératrice : Anne-Laure Federici, RTES.

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Plus de 700 personnes ont participé au premier Forum des ruralités engagées organisé par Villages Vivants en partenariat avec l'Avise et le RTES dans le cadre du programme TRESSONS le mardi 29 septembre 2020. La grande diversité de témoignages et de sujets abordés lors de ce forum témoignent de la vitalité de l'ESS dans les territoires ruraux. 

Plusieurs idées clés ressortent de ce Forum, qui s'est finalement tenu en visioconférences :

  • Les chiffres clés de l'ESS en milieu rural produit dans le cadre du programme TRESSONS confirment la résilience des entreprises de l'ESS en milieu ruralAvise

  • L'ESS est à la fois un vecteur de développement territorial mais aussi un outil du changement de modèle de développement dans les territoires ruraux qui se caractérisent par une plus faible solvabilité potentielle (faible densité) et donc une offre de services qui peine à s'installer par les seules règles du marché.

  • Le développement territorial ne se réduit pas à une somme d'initiatives mais s'inscrit dans un processus plus global de mise en réseau, de coopération et d'interconnaissance entre acteurs sur un temps long.

  • Deux caractéristiques se dégagent des initiatives d'ESS en milieu rural, souvent portées par une nouvelle génération d’entrepreneurs qui mixte nouveaux modes d'organisation et utilisation du digital : la pluriactivité et la mutualisation comme levier de développement.

     

  • Les structures d'accompagnement et les collectivités territoriales ont un rôle important à jouer en matière de soutien aux initiatives, dont la fragilité économique est renforcée dans le contexte actuel de crise sanitaire, et de soutien à la pérennisation de leurs activités

  • Les fonctions d'animation territoriale sont également importantes, mais restent difficiles à financer car non directement productives.

Les publications du programme Tressons sont en ligne sur le site de l’Avise et du RTES. Retrouvez également notre fiche "ESS & Ruralités" du Kit MunicipalESS. 

Retrouvez les fiches Déniché pour vous sur le GRAP et la CIAP, ainsi que l'article retour de la Recma sur ce Forum.

Retrouvez l'ensemble des vidéos du Forum des ruralités engagées sur le site de VillagesVivants. 

Retrouvez également ici les vidéos des tables-rondes "dispositifs, ingénierie" : 

  • Accompagner les entrepreneurs sociaux dans les territoires ruraux : 

    Des clés pour mieux comprendre les enjeux et les besoins d’accompagnement des entrepreneurs sociaux sur votre territoire.
    Avec Josépha Poret, Ronalpia et Eric Rossi, Familles Rurales. Modératrice : Floriane Vernay, Avise. 
  • Se connaître pour mieux collaborer : 
  • Porteurs de projets collectifs et collectivités , apprenez à mieux vous connaître pour travailler ensemble !
    Avec Marielle Bruyas, Collines Valence Vivarais, Nelle Bernanose, Ressourcerie Trimaran, Joëlle Rembert, Communauté d’Agglomération de l’Ouest Rhodanie. Animé par Aurélie Braillon, Cap Rural.


     

     
  •  
  • Encourager et organiser la coopération dans les territoires : 

    Créer des liens et des situations de coopération.
    Avec Maï-Lys Regard, Clus’Ter Jura et Sarah Persil, Pays Lédonien.
    Modératrice : Floriane Vernay, Avise.
     
     
  • S’installer en agriculture autrement : 

    Accès à la terre, installation écologique et solidaire, cadre juridique.
    Avec Damien Roumet, Terre de Liens, Amel Bounaceur, Approche vivante du Droit, CIVAM-Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture en milieu rural et CIAP-Coopératives d’installation en Agriculture Paysanne. Modératrice : Anne-Laure Federici, RTES.

     

 

Mode d'emploi ESS & ruralités - TRESSONS

À l'occasion du Forum des ruralités engagées du 29 septembre 2020, l'Avise a publié en partenariat avec le RTES, un nouveau mode d’emploi qui apporte des clés de compréhension et d’action pour les décideurs publics et privés qui souhaitent encourager l’innovation sociale et soutenir les projets à fort impact social et environnemental dans les territoires ruraux.

Téléchargez le mode d'emploi ESS & ruralités (32 pages - Septembre 2020).

Retrouvez également la version traduite en anglais (janvier 2021).

À destination des décideurs publics et privés qui souhaitent agir dans les territoires ruraux, ce mode d’emploi, réalisé avec le soutien du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, du Réseau rural français, de l’Agence nationale de la cohésion des territoires, de la Banque des territoires et du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), vise à favoriser l’appréhension des atouts de l’ESS en matière de développement local et propose des pistes d’action pour soutenir les entreprises de l’ESS et ainsi contribuer à démultiplier leur impact social et accélérer les transitions vers des territoires plus résilients, solidaires et écologiques.

S’appuyant sur les études et recherches menées par l’Avise et le RTES, dans le cadre du projet TRESSONS (Territoires Ruraux et ESS, Outils et Nouvelles Synergies), ce mode d’emploi est un outil indispensable qui propose des leviers d’action pour répondre aux défis des territoires ruraux.

>> Article de Localtis, 19.11.2021 : "Comment l'ESS peut venir au secours du commerce rural ?"

Catégorie
Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

À l'occasion du Forum des ruralités engagées du 29 septembre 2020, l'Avise a publié en partenariat avec le RTES, un nouveau mode d’emploi qui apporte des clés de compréhension et d’action pour les décideurs publics et privés qui souhaitent encourager l’innovation sociale et soutenir les projets à fort impact social et environnemental dans les territoires ruraux.

Téléchargez le mode d'emploi ESS & ruralités (32 pages - Septembre 2020).

Retrouvez également la version traduite en anglais (janvier 2021).

À destination des décideurs publics et privés qui souhaitent agir dans les territoires ruraux, ce mode d’emploi, réalisé avec le soutien du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, du Réseau rural français, de l’Agence nationale de la cohésion des territoires, de la Banque des territoires et du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), vise à favoriser l’appréhension des atouts de l’ESS en matière de développement local et propose des pistes d’action pour soutenir les entreprises de l’ESS et ainsi contribuer à démultiplier leur impact social et accélérer les transitions vers des territoires plus résilients, solidaires et écologiques.

S’appuyant sur les études et recherches menées par l’Avise et le RTES, dans le cadre du projet TRESSONS (Territoires Ruraux et ESS, Outils et Nouvelles Synergies), ce mode d’emploi est un outil indispensable qui propose des leviers d’action pour répondre aux défis des territoires ruraux.

>> Article de Localtis, 19.11.2021 : "Comment l'ESS peut venir au secours du commerce rural ?"

Pratiques informelles - Mise en débat par Résovilles

Résovilles organisait, dans le cadre de son cycle Quartiers en transitions, une mise en débat sur les pratiques informelles. Animé par Frédéric Frenard, ce débat rassemblait Abou Ndiaye, sociologue et directeur de l’atelier de recherches en sciences sociales, Claude Sicart, président du Pole S et membre du CNV saisi en mars 2019 par Julien Denormandie pour travailler sur l’économie informelle et Cécile Nonin du pôle ressources Villes et territoires Occitanie.

(re)Voir le débat.

Pour Abou Ndiaye, l’économie informelle est une économie de la débrouille que l’on ne trouve que dans les quartiers populaires, faite par et pour les habitants de ces territoires : mécanique de rue, vendeurs de brochettes, cantines de foyers de migrants, biffins et chiffonniers, etc. Il s’agit d’une pratique d’intérêt social non déclarée, de l’innovation sociale non reconnue. Il y a beaucoup de créativité économique dans les territoires mais selon son origine elle est plus ou moins admise. Elle est parfois encensée (cas des tiers lieux aujourd’hui) mais si elle émane de pauvres à destination de pauvres, elle n’est pas reconnue à sa juste valeur.

La question de l’économie informelle peut être abordée sous l’angle de l’accès des personnes au marché du travail mais il faut aussi regarder celle de la capacité du système à absorber les savoirs sociaux. Il est également indispensable de sortir de la confusion entre économie informelle et économie illicite.

Comme le souligne Claude Sicart, l’économie informelle est souvent identifiée quand elle créé des nuisances dans l’espace public. Son identification passe également par des diagnostics territoriaux mais ils ne sont pas si faciles à mener. Il faut beaucoup de temps, de confiance et sortir de notre ethnocentrisme européen pour identifier et comprendre ces pratiques informelles. Abou Ndiaye pointe l’importance de chasser les idées reçues et de s’appuyer sur des personnes ressources du quartier comme les médiateurs par exemple.

En ce qui concerne l’accompagnement de ces pratiques informelles vers la formalisation, les intervenants soulignent que  l’on accompagne plutôt bien ces initiatives dans le cadre de l’entrepreneuriat individuel, mais beaucoup moins dans le cadre de projets collectifs pour la proposition de nouveaux services. Ils insistent sur l’importance de ne pas plaquer de modèle, que chaque territoire trouve une solution ad hoc et de travailler avec les acteurs et les habitants.

Mais accompagner ce passage de l’informel au formel suppose de bien comprendre ce qui se joue dans ces pratiques informelles : cette économie déploie un réseau de solidarité et d’innovation sociale qui n’est pas facturé. Si on aborde cette économie au coût horaire de travail, on ne comprend pas comment cela tient. Donc cela suppose de le prendre en compte, de voir avec les personnes ce qu’elles veulent conserver de ce système économique et voir comment le traduire sans mettre de côté ce qui est essentiel : le modèle de solidarité qu’il intègre. Si des personnes font 200kms pour changer une soupape par un mécanicien de rue c’est que les garages classiques ne le font plus, ils préfèrent changer le moteur. Ces mécaniciens là, car ils viennent de territoires où la ressource est rare (ici aussi mais on en a pas encore conscience) ils ouvrent le moteur, le désossent, et passent 3 ou 4 jours à remplacer la soupape. Et comme il y a une part de solidarité populaire non facturée alors c’est intéressant de réparer la soupape seulement.

Les intervenants pointent aussi les freins liés à la situation administrative des personnes. Des personnes rendent des services à des centaines de personnes depuis plus de 20 ans sur un territoire mais leur situation administrative fait blocage. Les intervenants se demandent pourquoi ne pas faire comme la carte de séjour Talent et envisager des systèmes pour les gens qui rendent des services à l’ensemble de la proximité. Cécile Nonin suggère la création d’une Carte de séjour utilité et innovation sociétale.

Claude Sicart présente ensuite le projet de création d’un centre ressource sur l’économie populaire à Marseille et invite chacun à poursuivre les travaux sur l’économie informelle en veillant à ne pas la normaliser.

Type de ressource
Autres
Ressource privée
Non
Résumé

Résovilles organisait, dans le cadre de son cycle Quartiers en transitions, une mise en débat sur les pratiques informelles. Animé par Frédéric Frenard, ce débat rassemblait Abou Ndiaye, sociologue et directeur de l’atelier de recherches en sciences sociales, Claude Sicart, président du Pole S et membre du CNV saisi en mars 2019 par Julien Denormandie pour travailler sur l’économie informelle et Cécile Nonin du pôle ressources Villes et territoires Occitanie.

(re)Voir le débat.

Pour Abou Ndiaye, l’économie informelle est une économie de la débrouille que l’on ne trouve que dans les quartiers populaires, faite par et pour les habitants de ces territoires : mécanique de rue, vendeurs de brochettes, cantines de foyers de migrants, biffins et chiffonniers, etc. Il s’agit d’une pratique d’intérêt social non déclarée, de l’innovation sociale non reconnue. Il y a beaucoup de créativité économique dans les territoires mais selon son origine elle est plus ou moins admise. Elle est parfois encensée (cas des tiers lieux aujourd’hui) mais si elle émane de pauvres à destination de pauvres, elle n’est pas reconnue à sa juste valeur.

La question de l’économie informelle peut être abordée sous l’angle de l’accès des personnes au marché du travail mais il faut aussi regarder celle de la capacité du système à absorber les savoirs sociaux. Il est également indispensable de sortir de la confusion entre économie informelle et économie illicite.

Comme le souligne Claude Sicart, l’économie informelle est souvent identifiée quand elle créé des nuisances dans l’espace public. Son identification passe également par des diagnostics territoriaux mais ils ne sont pas si faciles à mener. Il faut beaucoup de temps, de confiance et sortir de notre ethnocentrisme européen pour identifier et comprendre ces pratiques informelles. Abou Ndiaye pointe l’importance de chasser les idées reçues et de s’appuyer sur des personnes ressources du quartier comme les médiateurs par exemple.

En ce qui concerne l’accompagnement de ces pratiques informelles vers la formalisation, les intervenants soulignent que  l’on accompagne plutôt bien ces initiatives dans le cadre de l’entrepreneuriat individuel, mais beaucoup moins dans le cadre de projets collectifs pour la proposition de nouveaux services. Ils insistent sur l’importance de ne pas plaquer de modèle, que chaque territoire trouve une solution ad hoc et de travailler avec les acteurs et les habitants.

Mais accompagner ce passage de l’informel au formel suppose de bien comprendre ce qui se joue dans ces pratiques informelles : cette économie déploie un réseau de solidarité et d’innovation sociale qui n’est pas facturé. Si on aborde cette économie au coût horaire de travail, on ne comprend pas comment cela tient. Donc cela suppose de le prendre en compte, de voir avec les personnes ce qu’elles veulent conserver de ce système économique et voir comment le traduire sans mettre de côté ce qui est essentiel : le modèle de solidarité qu’il intègre. Si des personnes font 200kms pour changer une soupape par un mécanicien de rue c’est que les garages classiques ne le font plus, ils préfèrent changer le moteur. Ces mécaniciens là, car ils viennent de territoires où la ressource est rare (ici aussi mais on en a pas encore conscience) ils ouvrent le moteur, le désossent, et passent 3 ou 4 jours à remplacer la soupape. Et comme il y a une part de solidarité populaire non facturée alors c’est intéressant de réparer la soupape seulement.

Les intervenants pointent aussi les freins liés à la situation administrative des personnes. Des personnes rendent des services à des centaines de personnes depuis plus de 20 ans sur un territoire mais leur situation administrative fait blocage. Les intervenants se demandent pourquoi ne pas faire comme la carte de séjour Talent et envisager des systèmes pour les gens qui rendent des services à l’ensemble de la proximité. Cécile Nonin suggère la création d’une Carte de séjour utilité et innovation sociétale.

Claude Sicart présente ensuite le projet de création d’un centre ressource sur l’économie populaire à Marseille et invite chacun à poursuivre les travaux sur l’économie informelle en veillant à ne pas la normaliser.

Fiches techniques TRESSONS : 5 formes de coopération adaptées aux besoins des territoires ruraux

Ce livret regroupe des fiches techniques présentant cinq formes d’organisation qui participent au renforcement des acteurs de l’ESS par la création de dynamiques de coopération dans les territoires ruraux.

Téléchargez le livret "Formes de coopération" (28 pages - septembre 2020)

Si certaines de ces dynamiques sont directement portées par l’ESS, en particulier dans les mouvements coopératifs (sociétés coopératives d’intérêts collectifs, coopératives d’activités et d’emplois, réseaux territoriaux d’acteurs de l’ESS, etc.), d’autres formes de coopération portent également des dynamiques collectives qui sont favorables aux innovations sociales et facilitent le développement de structures de l’ESS en milieu rural (marques de pays, groupements d’employeurs, etc.). 

À travers des décryptages et des témoignages croisés, chaque fiche propose une synthèse des réponses apportées par chacune de ces formes de coopération face aux spécificités et aux besoins des territoires ruraux : développement de l’emploi local, entrepreneuriat et création d’activités à fort impact social et environnemental, valorisation des ressources endogènes des territoires, mobilisations collectives, etc.

Au sommaire 

  1. Les réseaux territoriaux d'acteurs, entre mutualisation et innovation
  2. Les coopératives d'activité et d'emploi, pour lancer son activité en milieu rural
  3. Les groupements d'employeurs, des outils de mutualisation au service de l'emploi dans les territoires ruraux
  4. Les marques de Pays, coopérer pour promouvoir l'ESS
  5. Les sociétés coopératives d'intérêt collectif, une forme d'entreprise adaptée à une diversité de projets ruraux

Retrouvez également les fiches techniques "4 leviers d'actions pour renforcer l'ESS dans les territoires ruraux".

Catégorie
Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Ce livret regroupe des fiches techniques présentant cinq formes d’organisation qui participent au renforcement des acteurs de l’ESS par la création de dynamiques de coopération dans les territoires ruraux.

Téléchargez le livret "Formes de coopération" (28 pages - septembre 2020)

Si certaines de ces dynamiques sont directement portées par l’ESS, en particulier dans les mouvements coopératifs (sociétés coopératives d’intérêts collectifs, coopératives d’activités et d’emplois, réseaux territoriaux d’acteurs de l’ESS, etc.), d’autres formes de coopération portent également des dynamiques collectives qui sont favorables aux innovations sociales et facilitent le développement de structures de l’ESS en milieu rural (marques de pays, groupements d’employeurs, etc.). 

À travers des décryptages et des témoignages croisés, chaque fiche propose une synthèse des réponses apportées par chacune de ces formes de coopération face aux spécificités et aux besoins des territoires ruraux : développement de l’emploi local, entrepreneuriat et création d’activités à fort impact social et environnemental, valorisation des ressources endogènes des territoires, mobilisations collectives, etc.

Au sommaire 

  1. Les réseaux territoriaux d'acteurs, entre mutualisation et innovation
  2. Les coopératives d'activité et d'emploi, pour lancer son activité en milieu rural
  3. Les groupements d'employeurs, des outils de mutualisation au service de l'emploi dans les territoires ruraux
  4. Les marques de Pays, coopérer pour promouvoir l'ESS
  5. Les sociétés coopératives d'intérêt collectif, une forme d'entreprise adaptée à une diversité de projets ruraux

Retrouvez également les fiches techniques "4 leviers d'actions pour renforcer l'ESS dans les territoires ruraux".