Réseau des collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire

Pratiques culinaires informelles - retours d'expériences de formalisation

  

Cette conférence en ligne organisée par le RTES, s’inscrit dans le cadre du chantier de travail économie informelle et ESS soutenu par l’ANCT. Elle était l’occasion de partager les retours d'expériences de formalisation de pratiques culinaires informelles : une expérience de Flashcoop menée par la CAE CDP49 sur le territoire d’Angers Loire Métropole, une recherche-action en cours menée à Grigny avec l’appui du GRDR.

(Re)voir la conférence en ligne

 

Retour d'expérience de la Flashcoop Mam Cookies, quartier Belle-Beille, Angers

Pascal Viau et Isabelle Petiteau, coopérative d'activité et d'emploi CDP49 

La Coopérative d’Activité et d’Emploi CDP49 installée à Angers, sous forme de SARL SCOP, fédère une centaine d’entrepreneurs sur le Maine-et-Loire et est membre du réseau national Coopérer Pour Entreprendre.

Partant du constat que 80% des gens accompagnés sont demandeurs d’emploi et que 25 à 30% d’entre eux retrouvent un emploi, les CAE du réseau Coopérer pour Entreprendre se sont interrogés sur les raisons pour lesquelles des personnes inscrites dans un processus de création d’activité retrouvent un emploi. Il ressort de leur travaux que le processus de création d’entreprise induit tout un ensemble d'évolutions positives et ont souhaité développer un dispositif qui place ce processus de création d’activité au service de l'insertion des personnes. De là a été créée la Flashcoop : coopérative (très) éphémère sur une durée de 7 jours en présentiel, durant laquelle sont abordées toutes les étapes de la création d’entreprise sous forme collective : définition de l’offre, marque, production, vente, comptabilité, bilan… Ce format a été expérimenté sur 10 territoires en simultané avec le soutien de la BPI  (voir le bilan ici). 

En lien avec Angers Loire Métropole, il a été décidé d'expérimenter la Flashcoop sur le quartier Belle-Beille à Angers, dans le cadre de la Fabrique à entreprendre. Un groupe de 8 femmes de 25 à 55 ans ayant des pratiques culinaires informelles sur le quartier a ainsi participé à la Flashcoop de production de biscuits Mam Cookies. Cette expérimentation a été menée en lien avec des structures du territoire, avec notamment l’objectif que la Flashcoop soit une étape d’un parcours plus long.

LA CAE CDP49 a accompagné ces femmes, qui savaient déjà cuisiner, sur toutes les étapes de la création d’activité, sur des points liés à la sécurité au travail, les normes d’hygiène, etc. Ces 7 jours sont aussi l’occasion de rencontrer des structures qui peuvent les accompagner : le groupement des acteurs économiques, de l’accompagnement, de l’insertion, la collectivité… L’objectif n’était pas qu’elles sortent de la Flashcoop avec un développement d’activité, même si 2 d’entre elles ont créé leur activité, mais de leur proposer un parcours adapté à chacune. Suite à la Flashcoop, une formation normes hygiène a été finalisée, un permis de conduire a été passé, une personne a testé la création de gâteaux à la CAE CDP49, deux personnes ont été suivies par le relais pour l’emploi, …

Rôle spécifique de la collectivité :

Angers Loire Métropole était engagée au travers de la Fabrique à Entreprendre, la collectivité a participé à identifier le quartier le plus adapté, a mis en lien la CAE avec un ensemble d’acteurs du quartier (structure insertion, associations…). Angers Loire Métropole a également participé au comité de pilotage et a suivi l'expérimentation en confiance avec la CAE et sans injonction. Elle a également fourni les locaux et financé l'expérimentation (budget de l’action sur 10 jours : 6000€). “La collectivité a ouvert les portes et nous a facilité les choses”.

 

Retour d'expérience de la recherche-action menée à Grigny (GRDR / ville de Grigny)

Mathieu Morosini, direction de l'Aménagement et du Renouvellement Urbain et Ouaddah Nouri, chargé de Mission Accompagnement Social ORCOD-IN -Direction de l'Action Sociale, à la ville de Grigny ; Roberta Bocca, cheffe de projet inclusion sociale au GRDR ; Amandine Spire, maître de conférences en géographie à l’Université Paris Diderot (Paris VII)

Grigny est une commune francilienne de 30 000 habitants où le taux de pauvreté est très important. Depuis quelques années, s’est développé sur le parvis de la gare, un phénomène de vente à la sauvette : offre culinaire faite par des dames d’un certain âge et vente de cigarettes plutôt réalisée par des jeunes hommes en situation irrégulière. Une partie de la population s’est sentie agacée par cette activité qui est venue s'agréger à un ensemble de difficultés auxquelles la population est confrontée. Face à une multitude d’enjeux à concilier et au constat que le répressif ne réglait rien, la ville de Grigny qui n’avait pas les outils pour y faire face mais une volonté politique de s’intéresser à l’activité de ces femmes et de voir comment elles pourraient exercer leur activité dans de meilleures conditions, a fait appel au GRDR pour les accompagner en ce sens.

Le GRDR a défini un projet portant sur 2 axes :

  • l’accompagnement socio-professionnel d'un groupe de femmes immigrées en précarité vers la formalisation d'une activité génératrice de revenus
  • une recherche-action pour faire changer les représentations sur les populations précaires en quartiers politique de la ville et notamment les femmes immigrées, capitaliser les résultats et chercher à modéliser le processus

Ce projet rassemble un grand nombre de partenaires : l’association Réveil qui fonctionne comme une couveuse pour tester l’activité, le CCAS et la ville de Grigny, Grand Paris Sud et le centre de formation de Grigny. Le projet est financé par la ville de Grigny, l’ANCT et le département de l'Essonne sur la dimension insertion par l’activité économique, la Fondation Paris Habitat sur la recherche-action, la DIAN (Direction de l'intégration et de l'accès à la nationalité) sur l’accompagnement des primo-arrivants et la Fondation RAJA sur l’accompagnement.

Les objectifs visés sont :
- analyser de manière approfondie les freins et les atouts des femmes dans leur parcours d'insertion socioprofessionnelle et leur donner une nouvelle visibilité dans l’espace public
- développer un dispositif d’accompagnement vers l'emploi à travers une activité formelle génératrice de revenus inscrite au sein d’une économie sociale, solidaire et collaborative
- développer une offre d’alimentation solidaire et de proximité à Grigny qui répond aux besoins et participer à la remobilisation économique du quartier de la gare de Grigny.

Le GRDR a rencontré 65 femmes, 15 d’entre elles se sont impliquées dans le projet Les Mamas de Grigny qui réunit actuellement 10 cuisinières et 3 personnes en observation.

Depuis mars 2021, un traiteur solidaire est ouvert. Ces femmes travaillent 2 demies-journées par semaine et assurent la production de repas distribués par le CCAS aux personnes les plus vulnérables (800 repas distribués depuis mars 21). Le CCAS en jouant le jeu de la commande publique auprès des Mamas de Grigny a permis de mettre les femmes concernées en situation de prestation et a assuré une solution de rémunération immédiate. Derrière l’ambition est d’ouvrir un restaurant solidaire qui répondra à un besoin de restaurant de proximité, créera de l’emploi durable pour les femmes, sera ouvert aux publics en précarité mais aussi aux employés de la commune. Le local du restaurant solidaire, qui permettra aux femmes d’avoir un lieu de travail plus digne, sans perdre leur visibilité, est en cours d’identification en lien avec la collectivité. 

Les femmes engagées dans le projet ont suivi plusieurs formations : HACCP, cuisine et pâtisserie, comptabilité, communication et informatique. L’objectif étant de les amener à être autonomes dans la gestion de leur association. Le GRDR les accompagne également sur leur situation administrative.

Le GRDR et ses partenaires travaillent actuellement sur l’identification du statut le plus approprié pour structurer l’activité des Mamas de Grigny sur le plan administratif et financier, avec l’objectif de stabiliser un revenu régulier pour les femmes concernées. 

En parallèle, la recherche-action menée dans le cadre du projet et coordonnée par Amandine Spire permet de créer de la ressource autour de l'expérience, et vise à décloisonner et changer les regards sur les situations de précarité, les parcours migratoires et l’informalité. A travers des méthodes de recherches qualitatives, avec les acteurs des politiques urbaines qui rendent possible l’intervention du GRDR et avec les populations concernées, il s’agit de confronter différents récits de la ville de Grigny autour de ces activités économiques, marquées par des tensions et rapports de forces entre différents types de publics, afin d’objectiver et démêler ces tensions.

Rôle de la collectivité :
  • volonté politique
  • soutien financier du projet du GRDR
  • commande publique du CCAS auprès des Mamas de Grigny pour la réalisation de repas à destination de personnes vulnérables
  • travail avec les services préfectoraux sur la situation administrative des femmes
  • recherche d’un local adapté pour l’activité de restaurant solidaire des Mamas de Grigny et réponse à des appels à projets pour l’investissement matériel de la cuisine de celui-ci

 

Ressources :

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Cette conférence en ligne organisée par le RTES, s’inscrit dans le cadre du chantier de travail économie informelle et ESS soutenu par l’ANCT. Elle était l’occasion de partager les retours d'expériences de formalisation de pratiques culinaires informelles : une expérience de Flashcoop menée par la CAE CDP49 sur le territoire d’Angers Loire Métropole, une recherche-action en cours menée à Grigny avec l’appui du GRDR.

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Retour d'expérience de la Flashcoop Mam Cookies, quartier Belle-Beille, Angers

Pascal Viau et Isabelle Petiteau, coopérative d'activité et d'emploi CDP49 

La Coopérative d’Activité et d’Emploi CDP49 installée à Angers, sous forme de SARL SCOP, fédère une centaine d’entrepreneurs sur le Maine-et-Loire et est membre du réseau national Coopérer Pour Entreprendre.

Partant du constat que 80% des gens accompagnés sont demandeurs d’emploi et que 25 à 30% d’entre eux retrouvent un emploi, les CAE du réseau Coopérer pour Entreprendre se sont interrogés sur les raisons pour lesquelles des personnes inscrites dans un processus de création d’activité retrouvent un emploi. Il ressort de leur travaux que le processus de création d’entreprise induit tout un ensemble d'évolutions positives et ont souhaité développer un dispositif qui place ce processus de création d’activité au service de l'insertion des personnes. De là a été créée la Flashcoop : coopérative (très) éphémère sur une durée de 7 jours en présentiel, durant laquelle sont abordées toutes les étapes de la création d’entreprise sous forme collective : définition de l’offre, marque, production, vente, comptabilité, bilan… Ce format a été expérimenté sur 10 territoires en simultané avec le soutien de la BPI  (voir le bilan ici). 

En lien avec Angers Loire Métropole, il a été décidé d'expérimenter la Flashcoop sur le quartier Belle-Beille à Angers, dans le cadre de la Fabrique à entreprendre. Un groupe de 8 femmes de 25 à 55 ans ayant des pratiques culinaires informelles sur le quartier a ainsi participé à la Flashcoop de production de biscuits Mam Cookies. Cette expérimentation a été menée en lien avec des structures du territoire, avec notamment l’objectif que la Flashcoop soit une étape d’un parcours plus long.

LA CAE CDP49 a accompagné ces femmes, qui savaient déjà cuisiner, sur toutes les étapes de la création d’activité, sur des points liés à la sécurité au travail, les normes d’hygiène, etc. Ces 7 jours sont aussi l’occasion de rencontrer des structures qui peuvent les accompagner : le groupement des acteurs économiques, de l’accompagnement, de l’insertion, la collectivité… L’objectif n’était pas qu’elles sortent de la Flashcoop avec un développement d’activité, même si 2 d’entre elles ont créé leur activité, mais de leur proposer un parcours adapté à chacune. Suite à la Flashcoop, une formation normes hygiène a été finalisée, un permis de conduire a été passé, une personne a testé la création de gâteaux à la CAE CDP49, deux personnes ont été suivies par le relais pour l’emploi, …

Rôle spécifique de la collectivité :

Angers Loire Métropole était engagée au travers de la Fabrique à Entreprendre, la collectivité a participé à identifier le quartier le plus adapté, a mis en lien la CAE avec un ensemble d’acteurs du quartier (structure insertion, associations…). Angers Loire Métropole a également participé au comité de pilotage et a suivi l'expérimentation en confiance avec la CAE et sans injonction. Elle a également fourni les locaux et financé l'expérimentation (budget de l’action sur 10 jours : 6000€). “La collectivité a ouvert les portes et nous a facilité les choses”.

 

Retour d'expérience de la recherche-action menée à Grigny (GRDR / ville de Grigny)

Mathieu Morosini, direction de l'Aménagement et du Renouvellement Urbain et Ouaddah Nouri, chargé de Mission Accompagnement Social ORCOD-IN -Direction de l'Action Sociale, à la ville de Grigny ; Roberta Bocca, cheffe de projet inclusion sociale au GRDR ; Amandine Spire, maître de conférences en géographie à l’Université Paris Diderot (Paris VII)

Grigny est une commune francilienne de 30 000 habitants où le taux de pauvreté est très important. Depuis quelques années, s’est développé sur le parvis de la gare, un phénomène de vente à la sauvette : offre culinaire faite par des dames d’un certain âge et vente de cigarettes plutôt réalisée par des jeunes hommes en situation irrégulière. Une partie de la population s’est sentie agacée par cette activité qui est venue s'agréger à un ensemble de difficultés auxquelles la population est confrontée. Face à une multitude d’enjeux à concilier et au constat que le répressif ne réglait rien, la ville de Grigny qui n’avait pas les outils pour y faire face mais une volonté politique de s’intéresser à l’activité de ces femmes et de voir comment elles pourraient exercer leur activité dans de meilleures conditions, a fait appel au GRDR pour les accompagner en ce sens.

Le GRDR a défini un projet portant sur 2 axes :

  • l’accompagnement socio-professionnel d'un groupe de femmes immigrées en précarité vers la formalisation d'une activité génératrice de revenus
  • une recherche-action pour faire changer les représentations sur les populations précaires en quartiers politique de la ville et notamment les femmes immigrées, capitaliser les résultats et chercher à modéliser le processus

Ce projet rassemble un grand nombre de partenaires : l’association Réveil qui fonctionne comme une couveuse pour tester l’activité, le CCAS et la ville de Grigny, Grand Paris Sud et le centre de formation de Grigny. Le projet est financé par la ville de Grigny, l’ANCT et le département de l'Essonne sur la dimension insertion par l’activité économique, la Fondation Paris Habitat sur la recherche-action, la DIAN (Direction de l'intégration et de l'accès à la nationalité) sur l’accompagnement des primo-arrivants et la Fondation RAJA sur l’accompagnement.

Les objectifs visés sont :
- analyser de manière approfondie les freins et les atouts des femmes dans leur parcours d'insertion socioprofessionnelle et leur donner une nouvelle visibilité dans l’espace public
- développer un dispositif d’accompagnement vers l'emploi à travers une activité formelle génératrice de revenus inscrite au sein d’une économie sociale, solidaire et collaborative
- développer une offre d’alimentation solidaire et de proximité à Grigny qui répond aux besoins et participer à la remobilisation économique du quartier de la gare de Grigny.

Le GRDR a rencontré 65 femmes, 15 d’entre elles se sont impliquées dans le projet Les Mamas de Grigny qui réunit actuellement 10 cuisinières et 3 personnes en observation.

Depuis mars 2021, un traiteur solidaire est ouvert. Ces femmes travaillent 2 demies-journées par semaine et assurent la production de repas distribués par le CCAS aux personnes les plus vulnérables (800 repas distribués depuis mars 21). Le CCAS en jouant le jeu de la commande publique auprès des Mamas de Grigny a permis de mettre les femmes concernées en situation de prestation et a assuré une solution de rémunération immédiate. Derrière l’ambition est d’ouvrir un restaurant solidaire qui répondra à un besoin de restaurant de proximité, créera de l’emploi durable pour les femmes, sera ouvert aux publics en précarité mais aussi aux employés de la commune. Le local du restaurant solidaire, qui permettra aux femmes d’avoir un lieu de travail plus digne, sans perdre leur visibilité, est en cours d’identification en lien avec la collectivité. 

Les femmes engagées dans le projet ont suivi plusieurs formations : HACCP, cuisine et pâtisserie, comptabilité, communication et informatique. L’objectif étant de les amener à être autonomes dans la gestion de leur association. Le GRDR les accompagne également sur leur situation administrative.

Le GRDR et ses partenaires travaillent actuellement sur l’identification du statut le plus approprié pour structurer l’activité des Mamas de Grigny sur le plan administratif et financier, avec l’objectif de stabiliser un revenu régulier pour les femmes concernées. 

En parallèle, la recherche-action menée dans le cadre du projet et coordonnée par Amandine Spire permet de créer de la ressource autour de l'expérience, et vise à décloisonner et changer les regards sur les situations de précarité, les parcours migratoires et l’informalité. A travers des méthodes de recherches qualitatives, avec les acteurs des politiques urbaines qui rendent possible l’intervention du GRDR et avec les populations concernées, il s’agit de confronter différents récits de la ville de Grigny autour de ces activités économiques, marquées par des tensions et rapports de forces entre différents types de publics, afin d’objectiver et démêler ces tensions.

Rôle de la collectivité :
  • volonté politique
  • soutien financier du projet du GRDR
  • commande publique du CCAS auprès des Mamas de Grigny pour la réalisation de repas à destination de personnes vulnérables
  • travail avec les services préfectoraux sur la situation administrative des femmes
  • recherche d’un local adapté pour l’activité de restaurant solidaire des Mamas de Grigny et réponse à des appels à projets pour l’investissement matériel de la cuisine de celui-ci

 

Ressources :

Conférence "Structuration de filières économiques de territoire #2" 4 juin

Dans le cadre de son chantier de travail sur l'approche filières, le RTES organisait une 2ème conférence en ligne sur le rôle des collectivités dans la structuration de filières économiques de territoire en lien avec l'ESS, le vendredi 4 juin, avec des interventions autour des filières de la rénovation du bâtiment, du réemploi informatique et de vélos sur le territoire de l'Eurométropole de Strasbourg.

 

Retrouvez le diaporama présenté par Pierre Roth et les acteurs économiques strasbourgeois. 

Cette conférence en ligne fait suite à la première conférence organisée le 2 avril 2021 autour des interventions de Florentin Letissier, adjoint à la Mairie de Paris, et d'Aurore Médieu, d'ESS France. De nombreuses “filières d’avenir” ont potentiellement un lien important avec l’ESS. L'enjeu est déterminant pour les acteurs de l'ESS d'être partie prenante voire au coeur de la structuration de filières de territoire. 

I. Projet de PTCE rénovation énergétique des bâtiments

  • Pierre Roth, conseiller municipal délégué à l'ESS de la Ville de Strasbourg et vice-président au soutien à l’émergence et accompagnement des acteurs de l’ESS, Eurométropole de Strasbourg. 
  • Badradine Koussa, Vinci Constructions Grand Est.  

II. Filière du réemploi de vélos

  • Martine Schmider, chargée de mission IAE à la Ville de Strasbourg.   

III. Filière du réemploi informatique 

  • Pierre Roth 
  • Kamran Yekrangi, Humanis
Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Dans le cadre de son chantier de travail sur l'approche filières, le RTES organisait une 2ème conférence en ligne sur le rôle des collectivités dans la structuration de filières économiques de territoire en lien avec l'ESS, le vendredi 4 juin, avec des interventions autour des filières de la rénovation du bâtiment, du réemploi informatique et de vélos sur le territoire de l'Eurométropole de Strasbourg.

Collectivités adhérentes, vous pouvez revoir la conférence en vous connectant à l'espace membre du site du RTES.

Retrouvez le diaporama présenté par Pierre Roth et les acteurs économiques strasbourgeois. 

Cette conférence en ligne fait suite à la première conférence organisée le 2 avril 2021 autour des interventions de Florentin Letissier, adjoint à la Mairie de Paris, et d'Aurore Médieu, d'ESS France. De nombreuses “filières d’avenir” ont potentiellement un lien important avec l’ESS. L'enjeu est déterminant pour les acteurs de l'ESS d'être partie prenante voire au coeur de la structuration de filières de territoire. 

I. Projet de PTCE rénovation énergétique des bâtiments

  • Pierre Roth, conseiller municipal délégué à l'ESS de la Ville de Strasbourg et vice-président au soutien à l’émergence et accompagnement des acteurs de l’ESS, Eurométropole de Strasbourg. 
  • Badradine Koussa, Vinci Constructions Grand Est.  

II. Filière du réemploi de vélos

  • Martine Schmider, chargée de mission IAE à la Ville de Strasbourg.   

III. Filière du réemploi informatique 

  • Pierre Roth 
  • Kamran Yekrangi, Humanis

Communes et interco : comment soutenir l’ESS sur vos territoires ? - conférence en ligne mai 2021

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Oui
Résumé

Suite à une présentation du Kit MunicipalESS du RTES, Aurélie Caria, responsable entreprises à la Communauté d'agglomération du Grand Albigeois et Philippe Mignard, responsable du pôle Développement de l’économie sociale, solidaire et alternative à Plaine Commune ont présenté quelques axes et outils de la politique de développement ESS portée par leurs deux collectivités.

Collectivités adhérentes, connecter vous sur l'espace membre pour voir la conférence en ligne.

 

  • Aurélie Caria, responsable entreprises à la direction développement économique-Innovation, Communauté d'agglomération de l'Albigeois

La Communauté d'agglomération de l'Albigeois rassemble 16 communes et 85000 habitants. Une délégation à l'ESS existe depuis plusieurs années mais l’action dans ce domaine se concentrait essentiellement sur l'organisation d'événements grand public ou entre professionnels. Depuis les dernières élections, le vice-président porte une délégation ESS et développement des circuits courts, avec la volonté forte d’affirmer la place de l’ESS au sein de l’économie. Avec le contexte sanitaire, un plan de relance économique a été acté en septembre 2020 auquel il a été associé un plan d’action ESS qui se veut fédérateur et transversal.

Ce plan d’action s’organise autour de 3 axes :

  • La création et le développement des activités et de l’emploi : rencontre économique avec les chambres consulaires sur reprise et transmission d’entreprises, commande publique responsable, candidature TZCLD en projet, réflexion sur la mise en place d'un système de fidélisation au bénéfice des commerces, des outils de portage territorial immobilier et financier, etc.
  • Contribuer à la transition écologique : outil de compensation carbone, prestation plan de déplacements des entreprises, etc.
  • Secteur agricole et circuits courts : aller vers la création d’une exploitation agricole; journées fermes en ville, etc. 

Pour ce faire, il est dans chaque situation étudiée la pertinence de s’appuyer sur le modèle coopératif et celui des SCIC. Ce plan d'action est piloté par la direction développement économique et innovation et s’appuie sur les différentes directions pour sa mise en œuvre. Un comité de pilotage, présidé par l’élu à l’ESS, valide les orientations qui sont ensuite présentées en conseil communautaire.

Focus sur l’outil de compensation carbone : cet outil est né du constat que certains projets en local manquent de financement (et notamment des projets en agroforesterie) quand des entreprises locales ont parfois un plan RSE fort mais qui finance des projets à l’autre bout du monde. L’objectif est de conserver la richesse produite en local. L’agglomération de l’Albigeois étudie actuellement l'entrée au capital d’une SCIC qui travaille sur ce champ. Plusieurs actions ont dores et déjà débuté : identification de parcelles disponibles et analyse de leur potentiel en matière d’agroforesterie, création par la SCIC d’un site internet dédié pour faire se rencontrer projets et financements nécessaires...

L'existence de nombreux délaissés agricoles sur les communes de la communauté d’agglomération ainsi que la volonté d’étudier la possibilité d’un statut salarié pour les agriculteurs pour contrer la précarité de leurs conditions, ont amené la CA du Grand Albigeois à réfléchir à la mise en place d’une exploitation agricole bio sous statut coopératif. Dans un premier temps une micro-ferme (maraîchage, poules pondeuses et élevage moutons) pourrait être créée sur une commune sous 18 mois / 2 ans. Les produits de cette exploitation alimenteraient notamment les supermarchés locaux ou la restauration collective.

Le projet de SCIC Commerce et artisanat est actuellement en phase de co-construction avec les artisans et commerçants, les chambres consulaires, l’URSCOP, etc. Il s'agit de développer un système de fidélisation et possiblement à terme un système de compensation : un grand albigeois qui covoiture, bénéficierait de points fidélité qu’il pourrait dépenser auprès des commerçants albigeois.

 

  • Philippe Mignard, responsable du pôle Développement de l’économie sociale, solidaire et alternative, Plaine Commune

Plaine Commune rassemble 9 communes et 450 000 habitants, 66% des habitants vivent en quartier prioritaire de la politique de la ville. L’ESS représente 800 structures, 8000 salariés, soit 5% du tissu économique local. 

La politique publique ESS y a été développée dès 2006, dans la continuité d’actions déjà développées sur le territoire (internalisation de 2 chargés de mission ESS de communes du territoire), et celle-ci n’est pas remise en question par les alternances politiques. Elle s’organise autour de 4 grands axes : l’accompagnement, le financement, l'ingénierie sur des sujets clés (accès à la commande publique responsable, foncier, etc.) et l’animation/maillage du territoire. Cette politique est portée par 4.5 ETP avec un budget de 200 000€ en fonctionnement et 50 000€ en investissement.

Un des outils de la politique de soutien à l’ESS de Plaine Commune est un appel à projets, dont la 15ème édition est parue en 2021. Le budget de cet appel à projets est passé de 15 000€ à 120 000€. L’appel à projets, axé sur le développement économique porte 3 volets : création / développement / coopération. Cet appel à projets à l’avantage de permettre le repérage et l’identification des projets du territoire et permet un accompagnement dans la durée, à plusieurs étapes de la structuration du projet. Un processus transversal et inclusif d’évaluation des projets à été instauré. Sont ainsi associés des têtes de réseaux, des banques, d'autres services de Plaine Commune, etc. Les projets sont discutés en comité de projets qui rassemble jusqu’à 60 personnes, ce qui à l’avantage de créer une culture commune au sein de la collectivité. Plaine Commune est maintenant dépassée par la demande avec des dossiers pertinents et des demandes légitimes auxquelles il est difficile de répondre au regard du budget consacré.

Sur l’axe écosystèmes et coopérations, Plaine Commune fait le choix d’engager un travail d’égal à égal, sur une approche micro et endogène assumée et qui a prouvé ses résultats sur le temps long. A ainsi par exemple été engagée en 2001 une démarche auprès des métiers de création, à l’époque via une démarche Emploi, via le FSE, pour repérer les savoir-faire de personnes éloignées de l’emploi. Une association a ensuite été créée autour de la fabrique d'objets dérivés du patrimoine avec de nombreuses actions sociales. La Foire des savoir-faire a ensuite été créée (en 2019 elle a rassemblé 70 exposants du territoire sur 10 jours et eu 30 000 visiteurs). Le développement de cette foire a pointé le besoin d’accompagnement et de montée en compétence des personnes, une association tête de réseau à donc été créée, elle a aussi permis de développer les débouchées. Puis une SCIC a été créée avec une boutique en centre-ville de Saint-Denis, qui après avoir passé quelques années à trouver son équilibre économique développe maintenant plusieurs boutiques en Ile-de-France. Plaine Commune a ensuite développé une logique similaire autour de fabriques culturelles via un travail sur les coopérations entre 4 lieux et le développement d’une logique PTCE qui pourrait représenter un opérateur très intéressant dans le cadre des Jeux Olympiques de 2024. Philippe Mignard précise que ces démarches s’inscrivent nécessairement dans le temps. 

Plaine Commune réunit chaque année les acteurs ESS du territoire, ce comité de suivi est notamment l’occasion de créer du lien, de faire réseau, de mettre en place des ateliers très concrets en fonction des besoins des acteurs, et de favoriser une culture commune sur le territoire. 

Il y a 14 SCIC sur le territoire de Plaine Commune, dont aucune n’est à l’initiative de la collectivité. Plaine Commune a un règlement d’intervention de prise de participation aux SCIC très balisé. Plaine Commune intervient au capital de 4 SCIC pour un total de 160 000€. Cette prise de participation au capital constitue une confortation économique beaucoup plus impactante qu’une subvention annuelle. Les SCIC sont pour Plaine Commune des lieux de co-construction et d’horizontalité, qui proposent une autre relation entre acteurs et collectivités bien que le degré de co-construction soit variable d’une SCIC à l’autre.

 

Alimentation durable et solidarités - conférence en ligne mai 2021

  

Cette conférence en ligne, inscrite dans le cycle d'échanges Alimentation durable & ESS du RTES, portait sur Alimentation durable et solidarités. Elle a rassemblé 50 participants.

 

  • Xavier Broussier, directeur de l’association La Pioche

L’association La Pioche est une épicerie solidaire qui compte 2 établissements à Haubourdin et Loos. Le travail d’ancrage territorial démarre en 2006 et l’épicerie ouvre en 2009. L’association se donne 3 objectifs : proposer une aide alimentaire, lutter contre le gaspillage alimentaire et faire de l’insertion et créer de l’emploi. La Pioche, ouverte 6 jours sur 7, accueille le public d’une trentaine de communes. Au démarrage du projet, 2 emplois ont été créés pour tenir l’épicerie, travailler avec les partenaires qui fournissent les invendus (industriels, producteurs locaux, grossistes, grandes et moyennes surfaces), etc. Un groupement d’épiceries solidaires a également été créé pour partager le transport et le stockage des dons. Tous les dons alimentaires sont valorisés : la majorité est mise à disposition d’un public en situation de précarité qui participe à 30% du prix réel, et le reste est soit transformé via le bar à jus et soupe ou pour le repas des équipes, soit remis à des associations qui les distribuent aux sans-abris et auprès des camps de roms. Pour les dons effectués par les producteurs locaux, la Pioche passe par une structure intermédiaire : l’association Solaal qui organise les retraits auprès des agriculteurs et la distribution des dons.

La Pioche, en lien avec le conseil départemental du Nord, propose à des personnes éloignées de l’emploi, allocataires du RSA, d’être en immersion à la Pioche et tester les différentes activités d’une épicerie solidaire (accueil, caisse, entretien locaux, mise en rayon, etc.) et si une activité intéresse plus particulièrement une personne, celle-ci est formée en interne et en externe puis La Pioche fait le lien avec les partenaires donateurs qui accueillent également en immersion les personnes en question. En février 2020, l’activité de La Pioche a connu une forte évolution avec le passage au statut d’entreprise à but d’emploi (EBE) dans le cadre de l'expérimentation Territoire Zéro Chômeur Longue Durée. Au-delà du développement de l’activité d’épicerie solidaire, ceci a permis à la Pioche de développer leur mission d’insertion et de création d’emplois avec un passage à 23 emplois en CDI. Les personnes choisissent parmi les missions proposées par les EBE du territoire : La Pioche et la Fabrique de l’Emploi. La seule condition pour être recruté est de partager les valeurs de La Pioche et la motivation d’y travailler. La Pioche accompagne les personnes recrutées vers une montée en compétences, avec la possibilité de tester le travail dans une autre entreprise.

La Pioche entretient de nombreuses relations avec la Métropole Européenne de Lille, le département, la région et les services de l’Etat. La Pioche travaille notamment avec les collectivités sur l’identification des besoins du territoire ainsi que sur les besoins de formation, notamment en lien avec la région. Xavier Broussier pointe également les besoins en ingénierie qui peuvent être fournis par les collectivités locales via du mécénat de compétence par exemple. Il y a également une attente à ce que les collectivités puissent être dans le même esprit d'expérimentation que la Pioche.

 

L’Union départementale de l’ESS en Hautes-Alpes a été créée en 2008 et fédère 90 entreprises de l’ESS. A la sortie du premier confinement Jean-Claude Eyraud a été sollicité par le directeur de la MJC de Briançon et le directeur du Secours Populaire afin de mettre au centre des actions de l’UDESS05 la question de la pauvreté et de la précarité. Les Hautes-Alpes ont été particulièrement frappées par la crise sanitaire : 80% de l’activité économique repose sur le tourisme avec de nombreux saisonniers qui se retrouvent dans une situation difficile. A la sortie du premier confinement est de suite apparue la problématique de la solidarité alimentaire avec des besoins qui ont augmenté de 20% en quelques semaines avec de plus en plus de jeunes étudiants et saisonniers parmi les bénéficiaires de l’aide alimentaire. L’UDESS05 a créé la conférence permanente associative de la solidarité et le document agir ensemble contre la pauvreté et la précarité qui pointe 11 propositions.

Durant le premier confinement le département des Hautes-Alpes a financé les associations habilitées à faire de la distribution alimentaire afin qu'elles se fournissent en produits frais et locaux. La conférence permanente associative de la précarité a mobilisé le conseil départemental, l’agence de développement et du tourisme et la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations afin de pérenniser cette mesure. Fin 2020 deux enveloppes de 50 000 euros ont été réparties aux 8 associations habilitées à la distribution alimentaire. Le dispositif devrait être reconduit en 2021 avec 150 000€ du département, 15 000€ de la MSA (Mutuelle Sociale Agricole) et une aide de l’Etat de 100 000€. Puis, inscrit dans le PAT (Projet Alimentaire Territorial) des Hautes-Alpes, ce dispositif devrait être pérennisé.

Le lien entre les producteurs locaux et les associations de distribution alimentaire se fait par le biais de l’agence du développement économique et touristique qui passe les commandes, négocie les tarifs… et l’association qui livre : Échange Paysans.

Cette initiative a créé des coopérations entre des structures qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble malgré leur objet commun (Secours Populaire, Restos du Coeur, etc.), elle a permis un rapprochement entre les producteurs locaux et les associations livrées. Cette initiative a donc permis à des gens précaires d’améliorer la qualité de leur alimentation mais a aussi créé toute une chaîne humaine et économique sur le territoire.

Ressources :

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Cette conférence en ligne, inscrite dans le cycle d'échanges Alimentation durable & ESS du RTES, portait sur Alimentation durable et solidarités. Elle a rassemblé 50 participants.

 

  • Xavier Broussier, directeur de l’association La Pioche

L’association La Pioche est une épicerie solidaire qui compte 2 établissements à Haubourdin et Loos. Le travail d’ancrage territorial démarre en 2006 et l’épicerie ouvre en 2009. L’association se donne 3 objectifs : proposer une aide alimentaire, lutter contre le gaspillage alimentaire et faire de l’insertion et créer de l’emploi. La Pioche, ouverte 6 jours sur 7, accueille le public d’une trentaine de communes. Au démarrage du projet, 2 emplois ont été créés pour tenir l’épicerie, travailler avec les partenaires qui fournissent les invendus (industriels, producteurs locaux, grossistes, grandes et moyennes surfaces), etc. Un groupement d’épiceries solidaires a également été créé pour partager le transport et le stockage des dons. Tous les dons alimentaires sont valorisés : la majorité est mise à disposition d’un public en situation de précarité qui participe à 30% du prix réel, et le reste est soit transformé via le bar à jus et soupe ou pour le repas des équipes, soit remis à des associations qui les distribuent aux sans-abris et auprès des camps de roms. Pour les dons effectués par les producteurs locaux, la Pioche passe par une structure intermédiaire : l’association Solaal qui organise les retraits auprès des agriculteurs et la distribution des dons.

La Pioche, en lien avec le conseil départemental du Nord, propose à des personnes éloignées de l’emploi, allocataires du RSA, d’être en immersion à la Pioche et tester les différentes activités d’une épicerie solidaire (accueil, caisse, entretien locaux, mise en rayon, etc.) et si une activité intéresse plus particulièrement une personne, celle-ci est formée en interne et en externe puis La Pioche fait le lien avec les partenaires donateurs qui accueillent également en immersion les personnes en question. En février 2020, l’activité de La Pioche a connu une forte évolution avec le passage au statut d’entreprise à but d’emploi (EBE) dans le cadre de l'expérimentation Territoire Zéro Chômeur Longue Durée. Au-delà du développement de l’activité d’épicerie solidaire, ceci a permis à la Pioche de développer leur mission d’insertion et de création d’emplois avec un passage à 23 emplois en CDI. Les personnes choisissent parmi les missions proposées par les EBE du territoire : La Pioche et la Fabrique de l’Emploi. La seule condition pour être recruté est de partager les valeurs de La Pioche et la motivation d’y travailler. La Pioche accompagne les personnes recrutées vers une montée en compétences, avec la possibilité de tester le travail dans une autre entreprise.

La Pioche entretient de nombreuses relations avec la Métropole Européenne de Lille, le département, la région et les services de l’Etat. La Pioche travaille notamment avec les collectivités sur l’identification des besoins du territoire ainsi que sur les besoins de formation, notamment en lien avec la région. Xavier Broussier pointe également les besoins en ingénierie qui peuvent être fournis par les collectivités locales via du mécénat de compétence par exemple. Il y a également une attente à ce que les collectivités puissent être dans le même esprit d'expérimentation que la Pioche.

 

L’Union départementale de l’ESS en Hautes-Alpes a été créée en 2008 et fédère 90 entreprises de l’ESS. A la sortie du premier confinement Jean-Claude Eyraud a été sollicité par le directeur de la MJC de Briançon et le directeur du Secours Populaire afin de mettre au centre des actions de l’UDESS05 la question de la pauvreté et de la précarité. Les Hautes-Alpes ont été particulièrement frappées par la crise sanitaire : 80% de l’activité économique repose sur le tourisme avec de nombreux saisonniers qui se retrouvent dans une situation difficile. A la sortie du premier confinement est de suite apparue la problématique de la solidarité alimentaire avec des besoins qui ont augmenté de 20% en quelques semaines avec de plus en plus de jeunes étudiants et saisonniers parmi les bénéficiaires de l’aide alimentaire. L’UDESS05 a créé la conférence permanente associative de la solidarité et le document agir ensemble contre la pauvreté et la précarité qui pointe 11 propositions.

Durant le premier confinement le département des Hautes-Alpes a financé les associations habilitées à faire de la distribution alimentaire afin qu'elles se fournissent en produits frais et locaux. La conférence permanente associative de la précarité a mobilisé le conseil départemental, l’agence de développement et du tourisme et la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations afin de pérenniser cette mesure. Fin 2020 deux enveloppes de 50 000 euros ont été réparties aux 8 associations habilitées à la distribution alimentaire. Le dispositif devrait être reconduit en 2021 avec 150 000€ du département, 15 000€ de la MSA (Mutuelle Sociale Agricole) et une aide de l’Etat de 100 000€. Puis, inscrit dans le PAT (Projet Alimentaire Territorial) des Hautes-Alpes, ce dispositif devrait être pérennisé.

Le lien entre les producteurs locaux et les associations de distribution alimentaire se fait par le biais de l’agence du développement économique et touristique qui passe les commandes, négocie les tarifs… et l’association qui livre : Échange Paysans.

Cette initiative a créé des coopérations entre des structures qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble malgré leur objet commun (Secours Populaire, Restos du Coeur, etc.), elle a permis un rapprochement entre les producteurs locaux et les associations livrées. Cette initiative a donc permis à des gens précaires d’améliorer la qualité de leur alimentation mais a aussi créé toute une chaîne humaine et économique sur le territoire.

Ressources :

 

La place de l'ESS dans les PAT - conférence en ligne avril 2021

Les Projets Alimentaires Territoriaux sont issus de la loi d’avenir pour l’agriculture qui encourage leur développement depuis 2014. Les PAT ont pour objectif de relocaliser l'agriculture et l'alimentation dans les territoires. Ils sont élaborés de manière collective à l’initiative des acteurs d'un territoire (collectivités, acteurs, citoyens). Le plan France Relance cherche à amplifier cette dynamique en y consacrant des moyens importants : près de 80 millions d'euros pour soutenir non seulement des projets existants (77 M€) mais également des projets émergents (3 M€ qui s'ajoutent aux crédits du Programme National pour l'Alimentation).

En s’appuyant sur 2 retours d'expériences de PAT qui en sont à des stades différents de développement, cet échange qui a rassemblé plus de 130 personnes, a permis de mettre en évidence les points d’appuis pour favoriser la place de l’ESS dans les PAT.  

  • Marine Corinthe, chargée de mission innovation sociale, Roissy Pays de France

L’agglomération Roissy Pays de France, située en Ile-de-France, rassemble 42 communes et 350 000 habitants. Le territoire est constitué à 52% de terres agricoles. 

En 2019, Roissy Pays de France a répondu à l’AAP French Impact, qui a permis de consolider l'écosystème ESS et de donner de nouvelles orientations au plan d’action ESS engagé en 2014. 3 défis ont été identifiés dans ce cadre : l’économie circulaire, la mobilité inclusive et l’alimentation durable. 

La dynamique de Roissy Pays de France sur l’alimentation durable s’appuie sur des initiatives locales tels le Réseau d’échange et de restauration qui porte un café-restaurant d’insertion le 19.59 et un incubateur et espace de cuisine partagée, le foodlab 95 ;  le Radis un projet de restauration anti-gaspi porté par Baluchon et Emmaüs Défi, ou encore le projet de la ville de Moussy-le-neuf “Manger mieux, gaspiller moins” pour la relocalisation de ses approvisionnements en restauration collective. Ces dynamiques ont poussé le territoire à répondre à un AAP de l’Adème “Aide au changement de comportement” en 2019, qui aboutit au développement du projet De la fourche à la fourchette, doté de 3 objectifs : relocaliser l’approvisionnement, lutter contre le gaspillage alimentaire et rendre accessible l’alimentation durable. Dans ce cadre Roissy Pays de France soutient les acteurs ESS engagés dans l’alimentation durable, développe un programme de sensibilisation et de changement des pratiques et organise un événement réunissant l’écosystème de l’alimentation durable chaque année. 

L’Ademe a aussi proposé à Roissy Pays de France d’être accompagné sur la question de l’économie de la fonctionnalité. Ils sont ainsi accompagnés par Atémis et Appui pour développer des écosystèmes territorialisés de coopération pour le développement d’une alimentation locale de qualité. Ce binôme Atemis/Appui a accompagné l’agglomération pour travailler l’enjeu de l’alimentation durable en transversalité au sein de la collectivité, celui-ci est porté par 5 directions : aménagement, culture et patrimoine,économie des territoires, développement durable et emploi. Ils ont également travaillé sur la gouvernance de territoire, en lien avec les structures. Ces travaux les ont amenés à répondre à l’AAP émergence de PAT dont ils sont lauréats depuis fin mars 2021. Ils vont maintenant engager un diagnostic partagé afin de dresser un état des lieux du système agricole et alimentaire du territoire et co-construire un plan d’action avec les acteurs du territoire. 

Sur le territoire du Pays de Langres, le sujet de l’alimentation durable est porté depuis 2015, un PAT est engagé en octobre 2019.  Le Pays de Langres est un territoire rural, qui réunit 168 communes et 50 000 habitants. 

Au départ de ce PAT, une volonté politique forte, poussée par la société civile, pour consolider le rôle économique et la responsabilité environnementale de l’agriculture et développer la qualité alimentaire. Le territoire a pu s’appuyer sur plusieurs initiatives d’acteurs autour de l’alimentation durable, et a été soutenu financièrement par le biais d’un AAP de la Région Grand-Est puis des crédits du Ministère de l' agriculture en 2019. En construisant ce PAT, les élus ont souhaité donner une vraie place aux acteurs de l’ESS locaux et d’appuyer leur montée en compétence plutôt que d’aller chercher des solutions clés en mains, parfois de l’ESS, mais externes au territoire. Cela renforce l’écosystème local et permet un maintien de la valeur ajoutée créée sur le territoire.

Lancé en octobre 2019, le PAT du Pays de Langres définit une stratégie alimentaire autour de 3 axes : créer des conditions favorables pour faire se rencontrer offre et demande locale (solutions logistiques, techniques et travail sur la commande publique en lien avec les communautés de communes). Un axe pédagogique sur l’alimentation durable (santé, nutrition, gaspillage alimentaire, formation auprès du personnel en restauration collective et outils pour faire connaître les possibilités d’approvisionnement sur le territoire) et un axe de développement de l’économie alimentaire et agricole (diversification, développement de filières, démarches d’approvisionnement, accompagnement des porteurs de projets et renforcement de la marque de territoire “Made in Pays de Langres” qui valorise les savoir-faire du territoire). Des groupes techniques qui accompagnent la mise en œuvre du PAT ont été mis en place : logistique et circuits-courts, commande publique durable, éducation alimentaire, et outils de production de repas. Ils rassemblent collectivités, entreprises et acteurs de l’ESS.

Comme en témoignent Aline Paindavoine de la Régie rurale du plateau et Louis Létoré de la maison de Courcelles, le PAT constitue un vrai levier pour le développement du territoire et pour le développement de leur association.

La régie rurale du plateau, association d’insertion par l’activité économique créée en 1997 avec le soutien des acteurs publics développe des activités de maraîchage bio et d’entretien d’espaces verts. Au fur et à mesure du développement de l’activité de la structure qui emploie aujourd’hui 10 permanents et 30 ETP en insertion, les collectivités ont soutenu le projet (mise à disposition d’un lieu et de terrain de la communauté de communes, travaux d’agrandissement et d’aménagement, etc.).

L’association la Maison de Courcelles est un centre d’hébergement qui organise toute l’année des classes de découvertes, des colonies de vacances, sur le principe de la pédagogie de la liberté. Autour de 3 axes : pédagogie, insertion par l’activité économique et innovation la Maison de Courcelles a développé plusieurs projets sur l’alimentation durable : une cuisine ouverte et pédagogique, un chantier d’insertion en restauration collective (6 ETP) qui permet d’assurer 250/300 repas par jour dont 80 sont livrés à 2 cantines du territoire, un accueil en résidence permanente d’un boulanger (mise à disposition du four à pain datant du 18ème siècle en contrepartie de l’accueil de groupe d’enfants pour pédagogie), salariat du maraîcher bio du village (transmission de savoir-faire aux cuisiniers et mise en place d’un jardin pédagogique), accueil et salariat d’une apicultrice (animation d’un rucher école et soutient à sa démarche de conservatoire de l’abeille noire), accueil d’une pâtissière, et volonté de créer une transformerie pour les producteurs de l’association. La Maison de Courcelles souhaite créer une émulation en faveur du développement d’une économie résidentielle. Leur projet donne lieu à une recherche-action, accompagnée par Jean-Louis Laville, pour mettre en mots leur modèle socio-économique et créer des outils de transmission.

 

Le PAT permet de faire se rencontrer des acteurs qui ne se rencontrent pas et de travailler en transversalité autour d’objectifs communs, il crée l’espace de dialogue et de coopération et permet de favoriser l’alliance entre élus, techniciens, et structures du territoire afin de répondre aux enjeux d’une alimentation et d'une agriculture durables. 

 

Ressources :

 

 

 

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Les Projets Alimentaires Territoriaux sont issus de la loi d’avenir pour l’agriculture qui encourage leur développement depuis 2014. Les PAT ont pour objectif de relocaliser l'agriculture et l'alimentation dans les territoires. Ils sont élaborés de manière collective à l’initiative des acteurs d'un territoire (collectivités, acteurs, citoyens). Le plan France Relance cherche à amplifier cette dynamique en y consacrant des moyens importants : près de 80 millions d'euros pour soutenir non seulement des projets existants (77 M€) mais également des projets émergents (3 M€ qui s'ajoutent aux crédits du Programme National pour l'Alimentation).

En s’appuyant sur 2 retours d'expériences de PAT qui en sont à des stades différents de développement, cet échange qui a rassemblé plus de 130 personnes, a permis de mettre en évidence les points d’appuis pour favoriser la place de l’ESS dans les PAT.  

  • Marine Corinthe, chargée de mission innovation sociale, Roissy Pays de France

L’agglomération Roissy Pays de France, située en Ile-de-France, rassemble 42 communes et 350 000 habitants. Le territoire est constitué à 52% de terres agricoles. 

En 2019, Roissy Pays de France a répondu à l’AAP French Impact, qui a permis de consolider l'écosystème ESS et de donner de nouvelles orientations au plan d’action ESS engagé en 2014. 3 défis ont été identifiés dans ce cadre : l’économie circulaire, la mobilité inclusive et l’alimentation durable. 

La dynamique de Roissy Pays de France sur l’alimentation durable s’appuie sur des initiatives locales tels le Réseau d’échange et de restauration qui porte un café-restaurant d’insertion le 19.59 et un incubateur et espace de cuisine partagée, le foodlab 95 ;  le Radis un projet de restauration anti-gaspi porté par Baluchon et Emmaüs Défi, ou encore le projet de la ville de Moussy-le-neuf “Manger mieux, gaspiller moins” pour la relocalisation de ses approvisionnements en restauration collective. Ces dynamiques ont poussé le territoire à répondre à un AAP de l’Adème “Aide au changement de comportement” en 2019, qui aboutit au développement du projet De la fourche à la fourchette, doté de 3 objectifs : relocaliser l’approvisionnement, lutter contre le gaspillage alimentaire et rendre accessible l’alimentation durable. Dans ce cadre Roissy Pays de France soutient les acteurs ESS engagés dans l’alimentation durable, développe un programme de sensibilisation et de changement des pratiques et organise un événement réunissant l’écosystème de l’alimentation durable chaque année. 

L’Ademe a aussi proposé à Roissy Pays de France d’être accompagné sur la question de l’économie de la fonctionnalité. Ils sont ainsi accompagnés par Atémis et Appui pour développer des écosystèmes territorialisés de coopération pour le développement d’une alimentation locale de qualité. Ce binôme Atemis/Appui a accompagné l’agglomération pour travailler l’enjeu de l’alimentation durable en transversalité au sein de la collectivité, celui-ci est porté par 5 directions : aménagement, culture et patrimoine,économie des territoires, développement durable et emploi. Ils ont également travaillé sur la gouvernance de territoire, en lien avec les structures. Ces travaux les ont amenés à répondre à l’AAP émergence de PAT dont ils sont lauréats depuis fin mars 2021. Ils vont maintenant engager un diagnostic partagé afin de dresser un état des lieux du système agricole et alimentaire du territoire et co-construire un plan d’action avec les acteurs du territoire. 

Sur le territoire du Pays de Langres, le sujet de l’alimentation durable est porté depuis 2015, un PAT est engagé en octobre 2019.  Le Pays de Langres est un territoire rural, qui réunit 168 communes et 50 000 habitants. 

Au départ de ce PAT, une volonté politique forte, poussée par la société civile, pour consolider le rôle économique et la responsabilité environnementale de l’agriculture et développer la qualité alimentaire. Le territoire a pu s’appuyer sur plusieurs initiatives d’acteurs autour de l’alimentation durable, et a été soutenu financièrement par le biais d’un AAP de la Région Grand-Est puis des crédits du Ministère de l' agriculture en 2019. En construisant ce PAT, les élus ont souhaité donner une vraie place aux acteurs de l’ESS locaux et d’appuyer leur montée en compétence plutôt que d’aller chercher des solutions clés en mains, parfois de l’ESS, mais externes au territoire. Cela renforce l’écosystème local et permet un maintien de la valeur ajoutée créée sur le territoire.

Lancé en octobre 2019, le PAT du Pays de Langres définit une stratégie alimentaire autour de 3 axes : créer des conditions favorables pour faire se rencontrer offre et demande locale (solutions logistiques, techniques et travail sur la commande publique en lien avec les communautés de communes). Un axe pédagogique sur l’alimentation durable (santé, nutrition, gaspillage alimentaire, formation auprès du personnel en restauration collective et outils pour faire connaître les possibilités d’approvisionnement sur le territoire) et un axe de développement de l’économie alimentaire et agricole (diversification, développement de filières, démarches d’approvisionnement, accompagnement des porteurs de projets et renforcement de la marque de territoire “Made in Pays de Langres” qui valorise les savoir-faire du territoire). Des groupes techniques qui accompagnent la mise en œuvre du PAT ont été mis en place : logistique et circuits-courts, commande publique durable, éducation alimentaire, et outils de production de repas. Ils rassemblent collectivités, entreprises et acteurs de l’ESS.

Comme en témoignent Aline Paindavoine de la Régie rurale du plateau et Louis Létoré de la maison de Courcelles, le PAT constitue un vrai levier pour le développement du territoire et pour le développement de leur association.

La régie rurale du plateau, association d’insertion par l’activité économique créée en 1997 avec le soutien des acteurs publics développe des activités de maraîchage bio et d’entretien d’espaces verts. Au fur et à mesure du développement de l’activité de la structure qui emploie aujourd’hui 10 permanents et 30 ETP en insertion, les collectivités ont soutenu le projet (mise à disposition d’un lieu et de terrain de la communauté de communes, travaux d’agrandissement et d’aménagement, etc.).

L’association la Maison de Courcelles est un centre d’hébergement qui organise toute l’année des classes de découvertes, des colonies de vacances, sur le principe de la pédagogie de la liberté. Autour de 3 axes : pédagogie, insertion par l’activité économique et innovation la Maison de Courcelles a développé plusieurs projets sur l’alimentation durable : une cuisine ouverte et pédagogique, un chantier d’insertion en restauration collective (6 ETP) qui permet d’assurer 250/300 repas par jour dont 80 sont livrés à 2 cantines du territoire, un accueil en résidence permanente d’un boulanger (mise à disposition du four à pain datant du 18ème siècle en contrepartie de l’accueil de groupe d’enfants pour pédagogie), salariat du maraîcher bio du village (transmission de savoir-faire aux cuisiniers et mise en place d’un jardin pédagogique), accueil et salariat d’une apicultrice (animation d’un rucher école et soutient à sa démarche de conservatoire de l’abeille noire), accueil d’une pâtissière, et volonté de créer une transformerie pour les producteurs de l’association. La Maison de Courcelles souhaite créer une émulation en faveur du développement d’une économie résidentielle. Leur projet donne lieu à une recherche-action, accompagnée par Jean-Louis Laville, pour mettre en mots leur modèle socio-économique et créer des outils de transmission.

 

Le PAT permet de faire se rencontrer des acteurs qui ne se rencontrent pas et de travailler en transversalité autour d’objectifs communs, il crée l’espace de dialogue et de coopération et permet de favoriser l’alliance entre élus, techniciens, et structures du territoire afin de répondre aux enjeux d’une alimentation et d'une agriculture durables. 

 

Ressources :

 

 

 

 

Structuration de filières économiques de territoire - conférence en ligne 2 avril 2021

Comment une collectivité peut-elle aider à la structuration de filières sur son territoire ? Comment les acteurs de l’ESS peuvent-ils être partie prenante de ces filières ? Pour répondre à ces questions, le RTES a réuni pour un webinaire Florentin Letissier, adjoint à la Mairie de Paris, et Aurore Médieu, d'ESS France, qui ouvre le chantier de travail du RTES sur l'approche filières.

 

De nombreuses “filières d’avenir” ont potentiellement un lien important avec l’ESS (écoconstruction, alimentation, santé, mobilités alternatives et logistique du dernier kilomètre, énergie, habitat, numérique, réemploi, textile…). L'enjeu est déterminant pour les acteurs de l'ESS d'être partie prenante voire au coeur de la structuration de filières de territoire.  

Une soixantaine de participants ont pu échanger avec:

• Aurore Médieu, responsable transition écologique & économie circulaire à ESS France, sur les actions d'ESS France sur cette question, avec un focus sur l'économie circulaire.

• Florentin Letissier, adjoint en charge de l’ESS, de l’économie circulaire et de la contribution à la stratégie zéro déchet, Ville de Paris, sur les travaux de la mairie de Paris visant à structurer des filières solidaires de l'économie circulaire. 

Retrouvez les diaporamas présentés par le RTES, par Aurore Médieu (ESS France), et Florentin Letissier (Ville de Paris)ainsi que la précédente interview de Florentin Letissier

Aurore Médieu a présenté les différents outils développés par ESS France pour accompagner la structuration de filières de la transition écologique avec un outillage auprès des structures pour mettre en évidence les externalités positives des structures de l’ESS du réemploi, avec la définition d’un set d’indicateurs et l'animation d'un groupe de travail au niveau national, ou encore la rédaction de plus de 90 fiches portraits d'initiatives de la transition écologique, en lien avec les collectivités.

Florentin Letissier a rappelé qu'à Paris, cette approche par filières a été construite au croisement des enjeux de l'économie circulaire et de l'ESS et dans un contexte d'urgence:  le tissu économique parisien est fortement impacté par la crise (tourisme, restauration, culture, ...). L'approche par filières a pour ambition notamment de créer des emplois non dépendants de la mondialisation en poussant une relocalisation des activités dans Paris ou au sein du Grand Paris, avec la problématique accrue de l'accès au foncier.

Cinq filières prioritaires ont été identifiées, suite à des échanges entre la Mairie de Paris, la CRESS Île-de-France, Les Canaux et Paris Entreprendre Initiatives : les équipements électroniques et numériques (avec une réflexion sur la low tech et le réemploi) ; la consigne (alternatives aux plastiques à usager unique) ; les textiles et tissus ; l'ameublement et les matériaux de construction ; et la logistique urbaine. 

Des comités de filières sont mis en place, rassemblant l'ensemble des acteurs d'une même filière, notamment les acteurs de l'insertion, dans le but de développer l'interconnaissance entre acteurs mais aussi pour construire une feuille de route, filière par filière, et pour lever les freins au développement (accès au foncier et problèmes de trésorerie principalement). 

Ces comités de filières réfléchissent également à la chaine de valeur, en essayant d'identifier l'ensemble des acteurs présents de l'amont à l'aval d'une même filière, et afin de trouver des acteurs pouvant intervenir sur les "chaînons manquants" dans chaque filière, en facilitant l'accès à l'immobilier, en allant chercher des financements nationaux ou régionaux notamment. Dans le contexte actuel, la collectivité a un rôle important pour être en veille sur les moyens supplémentaires pouvant être mobilisés pour les projets d'ESS.

Dans un second temps, ces comités de filières permettent également de créer du lien avec le secteur privé classique et les acteurs du financement, afin de travailler notamment à des « joint ventures » sociales, telles que le partenariat entre le groupe SEB, géant de l'électroménager, et le groupe ARES, grand acteur de l'insertion par l'activité économique, pour l'ouverture d'un lieu dédié à la réparation d'appareils électroménagers dans le XVIIIe arrondissement de Paris.important d’être très en veille sur moyens supplémentaires,

Les échanges ont permis de partager plusieurs sujets qui seront approfondis dans les prochaines rencontres:

-  l'intérêt de renforcer les coopérations entre territoires autour de ces enjeux de structuration de filières, par exemple en accompagnant les structures de l'ESS dans l'essaimage de leurs activités

- des freins réglementaires ont été évoqués, par exemple concernant le réemploi du matériel numérique provenant des collectivités: ESS France et le RTES peuvent être des relais pour faire évoluer la règlementation si nécessaire.

- l'intérêt de la SCIC pour structurer tout ou partie d'une filière  (à Paris par exemple dans le secteur du bâtiment ou le secteur culturel) 

- des démarches de filières en cours, autour biodéchets, réemploi des emballages alimentaires à Bordeaux et Lille, autour du réemploi des matériaux du bâtiment et des matériaux issus d'activité industrielle...

 

Vous êtes intéressé.e  par ce chantier et souhaitez y contribuer? Pour vous inscrire et découvrir les autres chantiers du RTES: chantiers de travail et commissions 2021

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Comment une collectivité peut-elle aider à la structuration de filières sur son territoire ? Comment les acteurs de l’ESS peuvent-ils être partie prenante de ces filières ? Pour répondre à ces questions, le RTES a réuni pour un webinaire Florentin Letissier, adjoint à la Mairie de Paris, et Aurore Médieu, d'ESS France, qui ouvre le chantier de travail du RTES sur l'approche filières.

Collectivités adhérentes, vous pouvez revoir la conférence en vous connectant à l'espace membre du site du RTES.

De nombreuses “filières d’avenir” ont potentiellement un lien important avec l’ESS (écoconstruction, alimentation, santé, mobilités alternatives et logistique du dernier kilomètre, énergie, habitat, numérique, réemploi, textile…). L'enjeu est déterminant pour les acteurs de l'ESS d'être partie prenante voire au coeur de la structuration de filières de territoire.  

Une soixantaine de participants ont pu échanger avec:

• Aurore Médieu, responsable transition écologique & économie circulaire à ESS France, sur les actions d'ESS France sur cette question, avec un focus sur l'économie circulaire.

• Florentin Letissier, adjoint en charge de l’ESS, de l’économie circulaire et de la contribution à la stratégie zéro déchet, Ville de Paris, sur les travaux de la mairie de Paris visant à structurer des filières solidaires de l'économie circulaire. 

Retrouvez les diaporamas présentés par le RTES, par Aurore Médieu (ESS France), et Florentin Letissier (Ville de Paris)ainsi que la précédente interview de Florentin Letissier

Aurore Médieu a présenté les différents outils développés par ESS France pour accompagner la structuration de filières de la transition écologique avec un outillage auprès des structures pour mettre en évidence les externalités positives des structures de l’ESS du réemploi, avec la définition d’un set d’indicateurs et l'animation d'un groupe de travail au niveau national, ou encore la rédaction de plus de 90 fiches portraits d'initiatives de la transition écologique, en lien avec les collectivités.

Florentin Letissier a rappelé qu'à Paris, cette approche par filières a été construite au croisement des enjeux de l'économie circulaire et de l'ESS et dans un contexte d'urgence:  le tissu économique parisien est fortement impacté par la crise (tourisme, restauration, culture, ...). L'approche par filières a pour ambition notamment de créer des emplois non dépendants de la mondialisation en poussant une relocalisation des activités dans Paris ou au sein du Grand Paris, avec la problématique accrue de l'accès au foncier.

Cinq filières prioritaires ont été identifiées, suite à des échanges entre la Mairie de Paris, la CRESS Île-de-France, Les Canaux et Paris Entreprendre Initiatives : les équipements électroniques et numériques (avec une réflexion sur la low tech et le réemploi) ; la consigne (alternatives aux plastiques à usager unique) ; les textiles et tissus ; l'ameublement et les matériaux de construction ; et la logistique urbaine. 

Des comités de filières sont mis en place, rassemblant l'ensemble des acteurs d'une même filière, notamment les acteurs de l'insertion, dans le but de développer l'interconnaissance entre acteurs mais aussi pour construire une feuille de route, filière par filière, et pour lever les freins au développement (accès au foncier et problèmes de trésorerie principalement). 

Ces comités de filières réfléchissent également à la chaine de valeur, en essayant d'identifier l'ensemble des acteurs présents de l'amont à l'aval d'une même filière, et afin de trouver des acteurs pouvant intervenir sur les "chaînons manquants" dans chaque filière, en facilitant l'accès à l'immobilier, en allant chercher des financements nationaux ou régionaux notamment. Dans le contexte actuel, la collectivité a un rôle important pour être en veille sur les moyens supplémentaires pouvant être mobilisés pour les projets d'ESS.

Dans un second temps, ces comités de filières permettent également de créer du lien avec le secteur privé classique et les acteurs du financement, afin de travailler notamment à des « joint ventures » sociales, telles que le partenariat entre le groupe SEB, géant de l'électroménager, et le groupe ARES, grand acteur de l'insertion par l'activité économique, pour l'ouverture d'un lieu dédié à la réparation d'appareils électroménagers dans le XVIIIe arrondissement de Paris.important d’être très en veille sur moyens supplémentaires,

Les échanges ont permis de partager plusieurs sujets qui seront approfondis dans les prochaines rencontres:

-  l'intérêt de renforcer les coopérations entre territoires autour de ces enjeux de structuration de filières, par exemple en accompagnant les structures de l'ESS dans l'essaimage de leurs activités

- des freins réglementaires ont été évoqués, par exemple concernant le réemploi du matériel numérique provenant des collectivités: ESS France et le RTES peuvent être des relais pour faire évoluer la règlementation si nécessaire.

- l'intérêt de la SCIC pour structurer tout ou partie d'une filière  (à Paris par exemple dans le secteur du bâtiment ou le secteur culturel) 

- des démarches de filières en cours, autour biodéchets, réemploi des emballages alimentaires à Bordeaux et Lille, autour du réemploi des matériaux du bâtiment et des matériaux issus d'activité industrielle...

 

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Mécanique de rue : retour sur une recherche-action - conférence en ligne mars 2021

  

Dans le cadre du PIA, une recherche-action a été menée à Stains sur la mécanique de rue. Les diagnostics et préconisations de cette recherche-action ont entraîné une réflexion collective sur le territoire de Plaine-Commune. Abou Ndiaye, sociologue ayant mené cette recherche-action et Valentin Périnaux chargé de mission à Plaine Commune, sont revenus sur les principaux résultats et préconisations de la recherche-action et sur la façon dont celle-ci a questionné les collectivités locales. Cette conférence en ligne s'inscrit dans le cycle de travail sur économie informelle & ESS du RTES, elle a rassemblé 60 personnes.

 

 

 

Abou Ndiaye, sociologue, directeur de l’ARESS organisme de recherche rattaché à la fondation maison des sciences de l’homme, propose une définition de l’économie informelle dans les pays du nord : l’ensemble des pratiques qui créent de la valeur mais échappent au contrôle de l'État. Les habitants créent des réponses, dans la proximité, à des besoins qui ne sont pas pris en charge par l’économie marchande. La mécanique de rue, longtemps appelée mécanique sauvage, désigne toutes les réparations automobiles informelles, on parle aussi de mécanique de plein air ou de mécanique ambulante.

En 2015/2016, Stains et Plaine Commune ont été lauréats du PIA (programme d’investissement d’avenir) ville durable et solidaire. Dans ce cadre, Stains et Plaine Commune ont monté un partenariat de recherche avec l’Université Paris 8, le laboratoire LAVUE et l’ARESS, réunissant 7 chercheurs autour de la mécanique de rue sur 2 quartiers de Stains. La recherche-action comportait un axe quantitatif et un axe qualitatif : plusieurs mois d'observation de terrain, des questionnaires passés auprès de 50 mécaniciens de rue et 100 familles, une trentaine d'entretiens individuels et des entretiens collectifs. Tout cela a permis de mettre en évidence un certain nombre d’éléments sur la mobilité et sur l’activité de mécanique de rue dans ces quartiers.

Les plaintes sur les nuisances de la mécanique de rue sont nombreuses mais l’enquête a permis de mettre en évidence le fait que dans les 2 quartiers sur laquelle est menée la recherche-action, 6 familles sur 10 ont recours à la mécanique de rue pour réparer leur automobile. 70% des personnes interrogées répondent que la mécanique de rue ne les dérange pas. Il apparaît que la mécanique de rue répond à un réel besoin, certaines personnes font 200 kms pour faire appel à ces mécaniciens qui pratiquent une mécanique clinique : démontage du moteur et changement de la pièce défaillante (quand la plupart des garages changent le moteur), et comme la rémunération n’est pas horaire mais au forfait, cela coûte moins cher que dans un garage conventionnel. Il s’agit donc d’une réparation à moindre coût mais surtout d’une réparation qu’on ne trouve plus ailleurs. 

Valentin Périnaux chargé de mission gestion urbaine de proximité à la direction de la Rénovation Urbaine et de la politique de la ville de Plaine Commune: la mécanique de rue est au croisement de plusieurs enjeux qui relèvent des intercommunalités : cadre de vie, emploi et insertion, ESS, mobilité, etc. A Plaine Commune la mécanique de rue a d’abord été abordée au prisme de ses nuisances : les élu.e.s des 9 villes du territoires recevaient régulièrement des plaintes à ce sujet. L’intercommunalité a donc souhaité travailler sur la mécanique de rue, pour comprendre et objectiver ce sujet avant de proposer des solutions. L’étude menée par Abou Ndiaye en 2016 à Stains a donné envie de poursuivre et plusieurs diagnostics flash, une étude commandée par l’APES, ainsi qu’une autre étude d’Abou Ndiaye récente sur Saint-Denis ont été menées. Ces études ont permis de changer la sémantique utilisée : de mécanique sauvage à mécanique de rue. Les études ont permis de déconstruire tout un ensemble de stéréotypes et de penser des solutions différemment : non plus des mesures de très court-terme pour interdire, empêcher ces pratiques, mais des mesures de moyen et long termes.

Ces études démontrent que l’activité de mécanique de rue n’est jamais criminelle, ce qui était un gros point de vigilance pour les élus qui craignaient que ces activités s’inscrivent dans des réseaux de recel. Malgré les nuisances : pollution des sols, pollution visuelle, occupation des places de parkings, etc. les habitants considèrent ces pratiques comme une ressource qui répond à une demande sociale de réparation de véhicule à moindre coût et permet d’augmenter le reste à vivre des personnes. Cette mécanique de rue réunit de grandes compétences et savoir-faire et propose une offre alternative, de proximité et complémentaire aux garages classiques comme le pointent certains garagistes eux-mêmes.

Les compétences de ces mécaniciens sont valorisables et formalisables. Cette formalisation permettrait d’éliminer les nuisances liées à ces activités et de sécuriser les parcours des mécaniciens. Les mécaniciens et les acteurs locaux sont plutôt favorables à cette formalisation qui pourrait prendre plusieurs formes. Les préconisations qui ressortent de la recherche-action, et qui ont été travaillées avec une cinquantaine de mécaniciens de rue évoquent plusieurs points : - un nécessaire travail sur les acquis de l'expérience et sur l'assainissement des situations administratives de certains - un souhait de maîtriser l’outil de travail : idée d’un garage solidaire sous forme coopérative ou de micro ateliers coopératifs, eux-mêmes réunis sous forme coopérative - un axe formation - un axe IAE - un axe self-garage- un axe écomobilité -  un axe autopartage - un axe de conseils en mobilité.

Coralie Moigneau, chargée de mission ESS à la ville de Stains : l'étude menée par Abou Ndiaye a permis de déconstruire les préjugés, la mécanique de rue n’est pas seulement un problème pour le cadre de vie et l’environnement c’est aussi une solution pour les habitants. Stains réfléchit actuellement à développer une plateforme de mobilité multiservices, avec une offre de réparation clinique mais aussi des solutions de mobilité moins impactantes pour l'environnement, des conseils et orientations en matière de mobilité, etc. avec un axe inclusion des mécaniciens de rue qui le souhaitent. 

Ressources

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Dans le cadre du PIA, une recherche-action a été menée à Stains sur la mécanique de rue. Les diagnostics et préconisations de cette recherche-action ont entraîné une réflexion collective sur le territoire de Plaine-Commune. Abou Ndiaye, sociologue ayant mené cette recherche-action et Valentin Périnaux chargé de mission à Plaine Commune, sont revenus sur les principaux résultats et préconisations de la recherche-action et sur la façon dont celle-ci a questionné les collectivités locales. Cette conférence en ligne s'inscrit dans le cycle de travail sur économie informelle & ESS du RTES, elle a rassemblé 60 personnes.

 

 

 

Abou Ndiaye, sociologue, directeur de l’ARESS organisme de recherche rattaché à la fondation maison des sciences de l’homme, propose une définition de l’économie informelle dans les pays du nord : l’ensemble des pratiques qui créent de la valeur mais échappent au contrôle de l'État. Les habitants créent des réponses, dans la proximité, à des besoins qui ne sont pas pris en charge par l’économie marchande. La mécanique de rue, longtemps appelée mécanique sauvage, désigne toutes les réparations automobiles informelles, on parle aussi de mécanique de plein air ou de mécanique ambulante.

En 2015/2016, Stains et Plaine Commune ont été lauréats du PIA (programme d’investissement d’avenir) ville durable et solidaire. Dans ce cadre, Stains et Plaine Commune ont monté un partenariat de recherche avec l’Université Paris 8, le laboratoire LAVUE et l’ARESS, réunissant 7 chercheurs autour de la mécanique de rue sur 2 quartiers de Stains. La recherche-action comportait un axe quantitatif et un axe qualitatif : plusieurs mois d'observation de terrain, des questionnaires passés auprès de 50 mécaniciens de rue et 100 familles, une trentaine d'entretiens individuels et des entretiens collectifs. Tout cela a permis de mettre en évidence un certain nombre d’éléments sur la mobilité et sur l’activité de mécanique de rue dans ces quartiers.

Les plaintes sur les nuisances de la mécanique de rue sont nombreuses mais l’enquête a permis de mettre en évidence le fait que dans les 2 quartiers sur laquelle est menée la recherche-action, 6 familles sur 10 ont recours à la mécanique de rue pour réparer leur automobile. 70% des personnes interrogées répondent que la mécanique de rue ne les dérange pas. Il apparaît que la mécanique de rue répond à un réel besoin, certaines personnes font 200 kms pour faire appel à ces mécaniciens qui pratiquent une mécanique clinique : démontage du moteur et changement de la pièce défaillante (quand la plupart des garages changent le moteur), et comme la rémunération n’est pas horaire mais au forfait, cela coûte moins cher que dans un garage conventionnel. Il s’agit donc d’une réparation à moindre coût mais surtout d’une réparation qu’on ne trouve plus ailleurs. 

Valentin Périnaux chargé de mission gestion urbaine de proximité à la direction de la Rénovation Urbaine et de la politique de la ville de Plaine Commune: la mécanique de rue est au croisement de plusieurs enjeux qui relèvent des intercommunalités : cadre de vie, emploi et insertion, ESS, mobilité, etc. A Plaine Commune la mécanique de rue a d’abord été abordée au prisme de ses nuisances : les élu.e.s des 9 villes du territoires recevaient régulièrement des plaintes à ce sujet. L’intercommunalité a donc souhaité travailler sur la mécanique de rue, pour comprendre et objectiver ce sujet avant de proposer des solutions. L’étude menée par Abou Ndiaye en 2016 à Stains a donné envie de poursuivre et plusieurs diagnostics flash, une étude commandée par l’APES, ainsi qu’une autre étude d’Abou Ndiaye récente sur Saint-Denis ont été menées. Ces études ont permis de changer la sémantique utilisée : de mécanique sauvage à mécanique de rue. Les études ont permis de déconstruire tout un ensemble de stéréotypes et de penser des solutions différemment : non plus des mesures de très court-terme pour interdire, empêcher ces pratiques, mais des mesures de moyen et long termes.

Ces études démontrent que l’activité de mécanique de rue n’est jamais criminelle, ce qui était un gros point de vigilance pour les élus qui craignaient que ces activités s’inscrivent dans des réseaux de recel. Malgré les nuisances : pollution des sols, pollution visuelle, occupation des places de parkings, etc. les habitants considèrent ces pratiques comme une ressource qui répond à une demande sociale de réparation de véhicule à moindre coût et permet d’augmenter le reste à vivre des personnes. Cette mécanique de rue réunit de grandes compétences et savoir-faire et propose une offre alternative, de proximité et complémentaire aux garages classiques comme le pointent certains garagistes eux-mêmes.

Les compétences de ces mécaniciens sont valorisables et formalisables. Cette formalisation permettrait d’éliminer les nuisances liées à ces activités et de sécuriser les parcours des mécaniciens. Les mécaniciens et les acteurs locaux sont plutôt favorables à cette formalisation qui pourrait prendre plusieurs formes. Les préconisations qui ressortent de la recherche-action, et qui ont été travaillées avec une cinquantaine de mécaniciens de rue évoquent plusieurs points : - un nécessaire travail sur les acquis de l'expérience et sur l'assainissement des situations administratives de certains - un souhait de maîtriser l’outil de travail : idée d’un garage solidaire sous forme coopérative ou de micro ateliers coopératifs, eux-mêmes réunis sous forme coopérative - un axe formation - un axe IAE - un axe self-garage- un axe écomobilité -  un axe autopartage - un axe de conseils en mobilité.

Coralie Moigneau, chargée de mission ESS à la ville de Stains : l'étude menée par Abou Ndiaye a permis de déconstruire les préjugés, la mécanique de rue n’est pas seulement un problème pour le cadre de vie et l’environnement c’est aussi une solution pour les habitants. Stains réfléchit actuellement à développer une plateforme de mobilité multiservices, avec une offre de réparation clinique mais aussi des solutions de mobilité moins impactantes pour l'environnement, des conseils et orientations en matière de mobilité, etc. avec un axe inclusion des mécaniciens de rue qui le souhaitent. 

Ressources

 

Webinaire ESS & ruralités : Les relations contractuelles entre collectivités et acteurs - février 2021

Dans le cadre du cycle de webinaire ESS & ruralités du projet TRESSONS, le RTES organisait en partenariat avec l'Avise un webinaire sur les relations contractuelles entre les collectivités et les acteurs de l'ESS le 18 février 2021. 

 

Subventions, délégations de services publics, marchés publics,...les modalités de partenariat et de contractualisation entre collectivités et acteurs sont diverses mais ne sont pas équivalentes. Elles s'inscrivent dans un environnement complexe. Quels sont les avantages et les contraintes de la subvention ? À quelles conditions une subvention est-elle compatible avec la règlementation européenne ? Le recours à un marché public apporte t-il plus de garantie juridique ?

Après un 1er éclairage sur les différentes formes possibles de contractualisation, des retours d'expériences d'acteurs et de collectivité ont illustrés la façon dont collectivité et acteurs peuvent co-construire des réponses adaptées aux besoins du territoire, en mobilisant des outils juridiques existants, et en s'appuyant sur les ressources du territoire. 

Avec les interventions de :

  • Patricia Andriot, élue communauté de communes d’Auberive Vingeanne Montsaugeonnais et vice-présidente du RTES

  • Quentin Dupetit, chargé de mission à la FNCUMA

  • Eric Rossi, délégué de Familles Rurales

Retrouvez le diaporama de ce webinaire.

Retrouvez le programme du cycle de webinaires ESS & ruralités de l'Avise et du RTES.

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Dans le cadre du cycle de webinaire ESS & ruralités du projet TRESSONS, le RTES organisait en partenariat avec l'Avise un webinaire sur les relations contractuelles entre les collectivités et les acteurs de l'ESS le 18 février 2021. 

 

Subventions, délégations de services publics, marchés publics,...les modalités de partenariat et de contractualisation entre collectivités et acteurs sont diverses mais ne sont pas équivalentes. Elles s'inscrivent dans un environnement complexe. Quels sont les avantages et les contraintes de la subvention ? À quelles conditions une subvention est-elle compatible avec la règlementation européenne ? Le recours à un marché public apporte t-il plus de garantie juridique ?

Après un 1er éclairage sur les différentes formes possibles de contractualisation, des retours d'expériences d'acteurs et de collectivité ont illustrés la façon dont collectivité et acteurs peuvent co-construire des réponses adaptées aux besoins du territoire, en mobilisant des outils juridiques existants, et en s'appuyant sur les ressources du territoire.

Avec les interventions de :

  • Patricia Andriot, élue communauté de communes d’Auberive Vingeanne Montsaugeonnais et vice-présidente du RTES

  • Quentin Dupetit, chargé de mission à la FNCUMA

  • Eric Rossi, délégué de Familles Rurales

 

Retrouvez le diaporama de ce webinaire.

Retrouvez le programme du cycle de webinaires ESS & ruralités de l'Avise et du RTES.

 

Les conférences en ligne du RTES

Retrouvez ci-dessous la liste des dernières conférences en ligne organisées par le RTES. Collectivités adhérentes au RTES, vous pouvez toutes les (re)voir ! 

Identifier l'ESS et ses acteurs sur mon territoire :

Evaluation loi ESS :

Mesurer l'impact :

Structuration de filières :

Coopérations économiques territoriales : PTCE & SCIC :

Europe et international :

Foncier :

Commande publique responsable :

ESS & Politique de la ville :

ESS & Territoires ruraux :

Alimentation durable :

Transition énergétique, écologie & ESS :

Autres thématiques :

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Retrouvez ci-dessous la liste des dernières conférences en ligne organisées par le RTES. Collectivités adhérentes au RTES, vous pouvez toutes les (re)voir ! 

Identifier l'ESS et ses acteurs sur mon territoire :

Evaluation loi ESS :

Mesurer l'impact :

Structuration de filières :

Coopérations économiques territoriales : PTCE & SCIC :

Europe et international :

Foncier :

Commande publique responsable :

ESS & Politique de la ville :

ESS & Territoires ruraux :

Alimentation durable :

Transition énergétique, écologie & ESS :

Autres thématiques :

La place de l'ESS dans les CRTE - retour sur la conférence en ligne du 26 février 2021

Les "contrats de relance et de transition écologique" (CRTE) doivent accompagner la relance dans les territoires en faveur de la transition écologique et de la cohésion territoriale. Avec les interventions de Patricia Andriot, vice-présidente du RTES, Yannick Blanc, du carrefour des innovations sociales, et Romain Briot conseiller à l'Adcf, le RTES organisait le 26 février 2021 une conférence en ligne dédiée à la place de l'ESS dans ces CRTE, qui a rassemblé 90 participants.

 (Re)visionnez la conférence en ligne : 

 

Les interventions de Patricia Andriot, vice-présidente du RTES et élue locale, de Yannick Blanc, fondateur du Carrefour des innovations sociales et haut-fonctionnaire, et de Romain Briot, conseiller à l'AdCF, ont partagé une conviction: le CRTE représente une révolution dans les relations entre Etat et collectivités, au moins dans son esprit. En effet, si les contractualisations entre Etat et collectivités sont nombreuses,  le CRTE a une spécificité : le CRTE a comme ambition de mettre en cohérence les différentes échelles et les différentes domaines de l'action publique, en partant du projet de territoire.  Il est prévu que le CRTE soit par ailleurs co-construit avec tous les acteurs du territoire, y compris les citoyens et initiatives citoyennes.

Calendrier:

Les périmètres des CRTE sont en cours d'être finalisés, suite à des échanges entre les élus et le Préfet.Tous les territoires sont couverts. Le périmètre du contrat peut être différent de celui de sa mise en oeuvre. Les CRTE doivent être a priori signés avant le 30 juin,  mais pourront être enrichis par la suite, notamment dans le cadre d'un dialogue avec le département et la région. Les contrats s’inscrivent dans le temps (6 ans), et donneront lieu à une révision annuelle et donc à la possibilité chaque année de préciser et d'intégrer de nouvelles fiches actions et fiches projets. Mais la priorité est la relance, il est important d'avoir des projets ficelés pouvant être financés avant fin 2021.

La circulaire du 20 novembre 2020 sur les CRTE précise ainsi :

  • les CRTE doivent avoir une approche transversale large à tous les domaines de l'action publique (santé, social, culture, énergie…). Il s’agit de chercher la cohérence entre l’ensemble des parties prenantes d’un territoire : acteurs publics et acteurs privés de l’intérêt général. En ce sens, les CRTE semblent mettre fin à la fragmentation de l’action publique tant attendue.
  • la priorité des CRTE porte sur la relance, l’enjeu est donc de booster les activités économiques de toute nature qui ont une maturité suffisante pour mettre en place les projets dans l’année suivante.
  • les CRTE doivent aussi répondre aux enjeux de transitions.

Pour Romain Briot de l'AdCF, le CRTE est une réponse à la fragmentation de l'action publique locale, causée par la multiplication des appels à projet, appels à manifestation d'intérêt,.. qui mettent en concurrence les territoires.  Yannick Blanc a rappelé que l’originalité de cette contractualisation est qu’elle doit avoir des effets simultanés sur le très court et le très long terme, elle vise à répondre aux urgences de la crise sanitaire (avec une certaine pression à utiliser les fonds européens du plan de relance), mais aussi à engager la transition environnementale avec des projets qui vont s’étaler dans le temps. 

Les CRTE représentent également une opportunité financière inédite pour les territoires (avec le caractère inédit du plan de relance), tous les ministères sont invités à contribuer aux CRTE.

Une des conditions identifiées de réussite des CRTE est  la capacité des territoires et des élus à élaborer ces contrats et à les animer année après année. Cela repose  fortement sur la qualité du dialogue entre Etat et élus, entre acteurs et élus, mais aussi entre élus avec un enjeu autour de l’articulation de plusieurs échelles territoriales. Un autre point d'attention est à noter: la question de l'ingénierie nécessaire et de l'accompagnement (avec rôle possible de l'ANCT?), ainsi que la nécessaire révolution culturelle côté Etat et administrations, avec une culture de l'innovation sociale peu développée.

En tant qu’élue d’une communauté de communes très rurale (Auberive Vingeanne Montsaugeonnais dans le Grand Est), Patricia Andriot invite les élu.e.s et représentants de collectivités territoriales à se saisir des CRTE, en faisant preuve d'ingéniosité et sans baisser la garde : il reste difficile pour les porteurs de projets ESS de mettre le pied dans la porte, et le risque est très présent que seuls les plus gros projets tirent leur épingle du jeu.

Nadia Djemaoui a partagé l'expérience de la communauté de communes des Crêtes des Ardennes, territoire qui a l’habitude des contractualisations et l’habitude de la participation citoyenne. Le travail est aujourd'hui mené en parallèle autour de la coconstruction du projet de territoire (avec l'appui de Citoyens et territoires et de l’Unadel), travail mené avec les élus et avec les citoyens, et sur la mise en place du CRTE.

Comme rappelé par les intervenants, les CRTE sont le point de départ d’un long processus qui veut revoir les relations entre Etat, collectivités et acteurs. Acteurs et élus locaux en charge de l'ESS ne doivent pas hésiter à "pousser la porte" des endroits où les CRTE se discutent, et ne pas perdre de vue l'enjeu de la transition que portent également les CRTE. Sur le papier, la porte est entrouverte,  avec des mentions explicites d’ouverture à l’innovation et de recours à l'expérimentation. Au vu de l’enjeu, il n’y a pas d’autres choix que celui de réussir !

Ressources

 

Afin de contribuer à renforcer la place de l'ESS dans les CRTE, le RTES a développé un rapide argumentaire, que vous trouverez dans le courrier type d'interpellation.

 

Type de ressource
Ressources RTES
Ressource privée
Non
Résumé

Les "contrats de relance et de transition écologique" (CRTE) doivent accompagner la relance dans les territoires en faveur de la transition écologique et de la cohésion territoriale. A quelles conditions peuvent-ils offrir des opportunités importantes pour les acteurs de l'ESS? Pour en débattre, le RTES a organisé le 26 février 2021 une conférence en ligne destinée aux collectivités locales, qui a réuni 90 participants.

(Re)visionnez la conférence en ligne : 

 

Les interventions de Patricia Andriot, vice-présidente du RTES et élue locale, de Yannick Blanc, fondateur du Carrefour des innovations sociales et haut-fonctionnaire, et de Romain Briot, conseiller à l'AdCF, ont partagé une conviction: le CRTE représente une révolution dans les relations entre Etat et collectivités, au moins dans son esprit. En effet, si les contractualisations entre Etat et collectivités sont nombreuses,  le CRTE a une spécificité : le CRTE a comme ambition de mettre en cohérence les différentes échelles et les différents domaines de l'action publique, en partant du projet de territoire.  Il est prévu que le CRTE soit par ailleurs co-construit avec tous les acteurs du territoire, y compris les citoyens et initiatives citoyennes.

Calendrier et périmètre:

Les périmètres des CRTE sont en cours d'être finalisés, suite à des échanges entre les élus et le Préfet. Tous les territoires sont couverts. Le périmètre du contrat peut être différent de celui de sa mise en oeuvre ("l’échelle de contractualisation et même l’identité des signataires ne préjugent pas de la maîtrise d’ouvrage des projets opérationnels co-financés. En d’autres termes, même si un contrat est conclu à l’échelle intercommunale, la maîtrise d’ouvrage des projets relève des institutions compétentes, notamment les communes", comme rappelé sur le site de l'AdCF).  Les CRTE doivent être a priori signés avant le 30 juin,  mais pourront être enrichis par la suite, notamment dans le cadre d'un dialogue avec le département et la région. Les contrats s’inscrivent dans le temps (6 ans), et donneront lieu à une révision annuelle et donc à la possibilité chaque année de préciser et d'intégrer de nouvelles fiches actions et fiches projets. Mais la priorité est la relance, il est important d'avoir des projets ficelés pouvant être financés avant fin 2021.

La circulaire du 20 novembre 2020 sur les CRTE précise ainsi :

  • les CRTE doivent avoir une approche transversale large à tous les domaines de l'action publique (santé, social, culture, énergie…). Il s’agit de chercher la cohérence entre l’ensemble des parties prenantes d’un territoire : acteurs publics et acteurs privés de l’intérêt général. En ce sens, les CRTE semblent mettre fin à la fragmentation de l’action publique tant attendue.
  • la priorité des CRTE porte sur la relance, l’enjeu est donc de booster les activités économiques de toute nature qui ont une maturité suffisante pour mettre en place les projets dans l’année suivante.
  • les CRTE doivent aussi répondre aux enjeux de transitions.

Pour Romain Briot de l'AdCF, le CRTE est une réponse à la fragmentation de l'action publique locale, causée par la multiplication des appels à projet, appels à manifestation d'intérêt,.. qui mettent en concurrence les territoires.  Yannick Blanc a rappelé que l’originalité de cette contractualisation est qu’elle doit avoir des effets simultanés sur le très court et le très long terme, elle vise à répondre aux urgences de la crise sanitaire (avec une certaine pression à utiliser les fonds européens du plan de relance), mais aussi à engager la transition environnementale avec des projets qui vont s’étaler dans le temps. 

Les CRTE représentent également une opportunité financière inédite pour les territoires (avec le caractère inédit du plan de relance), tous les ministères sont invités à contribuer aux CRTE.

Une des conditions identifiées de réussite des CRTE est  la capacité des territoires et des élus à élaborer ces contrats et à les animer année après année. Cela repose  fortement sur la qualité du dialogue entre Etat et élus, entre acteurs et élus, mais aussi entre élus avec un enjeu autour de l’articulation de plusieurs échelles territoriales.

En tant qu’élue d’une communauté de communes très rurale (Auberive, Vingeanne Montsaugeonnais dans le Grand Est), Patricia Andriot invite les élu.e.s et représentant.e.s de collectivités territoriales à se saisir des CRTE, en faisant preuve d'ingéniosité et sans baisser la garde : il reste difficile pour les porteurs de projets ESS de mettre le pied dans la porte, et le risque est très présent que seuls les plus gros projets tirent leur épingle du jeu.

Un autre point d'attention est à noter: la question de l'ingénierie nécessaire et de l'accompagnement (avec rôle possible de l'ANCT?), ainsi que la nécessaire révolution culturelle côté Etat et administrations, avec une culture de l'innovation sociale peu développée.

Nadia Djemaoui a partagé l'expérience de la communauté de communes des Crêtes des Ardennes, territoire qui a l’habitude des contractualisations et l’habitude de la participation citoyenne. Le travail est aujourd'hui mené en parallèle autour de la coconstruction du projet de territoire (avec l'appui de Citoyens et territoires et de l’Unadel), travail mené avec les élus et avec les citoyens, et sur la mise en place du CRTE.

Comme rappelé par les intervenants, les CRTE sont le point de départ d’un long processus qui veut revoir les relations entre Etat, collectivités et acteurs. Acteurs et élus locaux en charge de l'ESS ne doivent pas hésiter à "pousser la porte" des endroits où les CRTE se discutent, et ne pas perdre de vue l'enjeu de la transition que portent également les CRTE. Sur le papier, la porte est entrouverte,  avec des mentions explicites d’ouverture à l’innovation et de recours à l'expérimentation. Au vu de l’enjeu, il n’y a pas d’autres choix que celui de réussir !

Ressources

 

Afin de contribuer à renforcer la place de l'ESS dans les CRTE, le RTES a développé un rapide argumentaire, que vous trouverez dans le courrier type d'interpellation.